Feu sur l'éd pop.

Bonsoir à toutes et à tous.

Hier, journée de mobilisation dans l'Education Nationale, assez réussie. Devant la permanence de Xavier Bertrand, les troupes étaient au rendez-vous, et sur le marché, pour tracter et expliquer. Ca bouge côté lycéens. Mon chef d'établissement s'inquiète un peu: il paraît que le 19 décembre, il y aurait occupation des lycées. A Saint-Quentin, je suis en contact avec Simon, de l'UNL, Union nationale lycéenne. Je ne crois pas qu'Henri-Martin ait à craindre quoi que ce soit. Il faut rester dans la légalité, manifester, faire nombre et masse, c'est ça qui compte. Pas d'esbroufe, pas d'activisme inutile.

Dans l'après-midi, nous avions réuni les associations complémentaires de l'Ecole Publique, pour une conférence de presse: nous sommes sept dans l'Aisne, FOL, CEMEA, JPA, EEDF, Francas, PEP, OCCE (excusez les sigles), une force économique, sociale, financière qui n'est pas décidée à se laisser faire, à se laisser étrangler. Car nous sommes en train de morfler. En cette fin d'année, on nous sucre 25% de nos subventions Education Nationale, autant dire le garrot bien serré autour du cou, alors que nos activités sont engagées et les financements intégrés à nos budgets.

Reniement de la parole donnée: c'est inacceptable! De plus, l'an prochain, nos salariés mis à disposition ou détachés seront remis dans des classes. On attaque la caisse et le personnel, il ne nous reste plus que nos yeux pour pleurer. Tout ça pour quoi? Pas seulement pour faire des économies (être économe, c'est une vertu, ça ne me dérange pas). Non, c'est pire que ça, toute une idéologie qui se déploie, portée par ceux qui nous gouvernent, et qui vise à brader l'héritage de toute une culture, l'éducation populaire, la mouvance associative laïque et républicaine.

Les fondateurs de l'Ecole Publique le savaient: celle-ci ne peut pas tout faire (contrairement à la charge de bourricot qu'on lui impose aujourd'hui), elle ne peut pas s'isoler de la société, elle doit être complétée, appuyée, régénérée par des associations pédagogiques qui ont des missions de service public. Sarkozy veut mettre le feu à tout ça, faire table rase, recentrer l'école sur ses prétendus fondamentaux et livrer le reste, la périphérie au secteur privé. Pour asseoir durablement l'hégémonie de la droite, il cherche à saper les bases de la gauche, à tarir ses sources vives, dont l'éducation populaire fait partie. Une entreprise de grande envergure, du jamais vu!

On ne se laissera pas faire. Il ne faut jamais se laisser faire. Notre influence nous donne encore des moyens de pression, nous avons une réelle capacité de résistance. Exerçons-les pendant qu'il est temps. Le pouvoir ne s'y trompe d'ailleurs pas, il sait que nous avons d'importantes ressources. La preuve: lors de la conférence de presse, un agent des Renseignements Généraux était présent, ce qui est plutôt rare dans ce genre d'initiative. Ca faut toutes les décorations...


Bonne soirée.