Cocktail Molotov.

Bonjour à toutes et à tous.

En retirant le projet de réforme de la classe de Seconde, Nicolas Sarkozy, car c'est de lui que vient la décision, a montré une fois de plus sa grande habileté politique. C'est un adversaire qu'hélas la gauche aura du mal à battre (mais rien n'est évidemment perdu!). Dans cette affaire, un homme de droite classique, façon Juppé, serait resté "droit dans ses bottes", n'aurait rien fait pour décevoir son électorat, se serait accroché à ses principes. Sarkozy, non. C'est plutôt "à l'aise dans ses baskets".

Déjà, dans le mouvement contre le CPE, il avait lâché Villepin pour soutenir (ou c'était tout comme) les lycéens. C'est qu'en grand tacticien, Sarkozy sait qu'en France un gouvernement, surtout de droite, n'a rien à craindre de la rue, sauf quand celle-ci est occupée par des lycéens. C'est le syndrome Mai 68. 40 ans après, la droite ne s'en est pas remise, son grand homme de l'époque étant la victime collatérale des "événements", un an après.

Là, depuis quelques jours, les manifestations grossissaient et laissaient apparaître des éléments violents. A quoi il faut ajouter les émeutes en Grèce, qui pouvaient faire tache d'huile, la crise financière mondiale, les mesures gouvernementales anti-sociales (retraite à 70 ans, travail le dimanche). Les Français s'attendaient à une hausse du pouvoir d'achat, qu'ils n'ont pas eue, ils se retrouvent avec une remontée du chômage.

Sarkozy a compris que le cocktail était prêt, un beau Molotov avec tous ses ingrédients. Restait l'étincelle pour faire partir le tout et provoquer l'une de ces explosions sociales comme la France en a le secret: c'était ça, c'était elle, pas grand-chose, rien qu'une étincelle, la réforme de la classe de Seconde. Darcos et Sarkozy ont tout arrêté, quitte à reprendre le travail dans un an, sous des cieux nationaux et internationaux plus sereins. Diable d'homme! Ce n'est pas encore cette fois-ci qu'on l'aura. Mais ça viendra, j'en suis sûr.


Bon après-midi.