Le salut par les clubs.
Bonsoir à toutes et à tous.
Je vous ai parlé, cette semaine, de l'association "Le coeur à gauche", lancée par le député de l'Aisne René Dosière, évincé du PS à l'occasion des dernières élections législatives. Dans L'Union d'hier, il justifie sa démarche:
"Il s'agit d'une association à vocation politique, dont le but est de moderniser les idées de la gauche, en se posant la question: qu'est-ce qu'être de gauche?"
Bonne question. Il faut en revenir aux fondamentaux. Et cette réflexion n'est pas réservée à des cénacles parisiens. Je crois de plus en plus en l'utilité de ces clubs de pensée, pourvu qu'ils échappent à l'élitisme et au parisianisme. Dans ses moments les plus difficiles, par exemple dans les années 60, la gauche a fait appel à ce genre de structures pour se régénérer. Nous en sommes là.
"Le coeur à gauche" se donne aussi comme mission de former les élus locaux. Voilà ce qu'en dit Dosière:
"Je m'élève contre le fait qu'aux problèmes locaux on n'oppose que des solutions techniques. Il y a des solutions politiques. L'association lutte contre la dépolitisation de la vie locale, sans idéologie forcenée ni sectarisme".
Bien vu. Vous me direz: mais pourquoi ne pas mener une telle réflexion dans le cadre des sections socialistes? Parce que c'est devenu impossible, les enjeux de pouvoir l'emportant sur toute autre considération. Pourtant, un projet municipal est indispensable, surtout là où la gauche n'est pas au pouvoir. Mais on ne peut y parvenir qu'en s'ouvrant, qu'en prenant contact avec le milieu associatif, syndical, professionnel.
A Saint-Quentin, j'ai essayé, par deux fois. En 2001, en fondant l'association "Saint-Quentin Avenir", après notre sévère défaite aux municipales. Mais le club est mort-né et m'a valu les pires ennuis, ma traduction devant la commission des conflits. En 2004, après ma candidature aux cantonales, j'ai créé l'association "Convictions et dialogue", qui reprenait mon slogan de campagne, "La force des convictions". La structure a fonctionné quelques mois, plutôt bien, avec quelques réunions publiques qui ont attiré du monde. Le hic, c'est que tout cela ne débouchait pas sur une production d'idées. J'ai donc arrêté.
Je reste aujourd'hui persuadé que la forme associative est encore la plus souple, la plus libre pour accueillir tout un électorat de gauche qui n'a pas envie de s'investir au PS mais qui veut quand même participer à quelque chose. Depuis La Rochelle, je suis en contact avec le think tank (comme on les appelle maintenant) Telos, d'inspiration social-démocrate, présidé par Olivier Ferrand.
Il me semblerait intéressant d'en implanter une antenne à Saint-Quentin. L'erreur à ne plus commettre serait de l'ouvrir à tous, d'en faire un PS bis. Non, il faut encourager cette structure à faire ce que le PS a du mal à faire: rencontrer en toute liberté des experts et les faire plancher sur un projet municipal de gauche. Je ne vois guère d'autre voie.
Bonne soirée.
Je vous ai parlé, cette semaine, de l'association "Le coeur à gauche", lancée par le député de l'Aisne René Dosière, évincé du PS à l'occasion des dernières élections législatives. Dans L'Union d'hier, il justifie sa démarche:
"Il s'agit d'une association à vocation politique, dont le but est de moderniser les idées de la gauche, en se posant la question: qu'est-ce qu'être de gauche?"
Bonne question. Il faut en revenir aux fondamentaux. Et cette réflexion n'est pas réservée à des cénacles parisiens. Je crois de plus en plus en l'utilité de ces clubs de pensée, pourvu qu'ils échappent à l'élitisme et au parisianisme. Dans ses moments les plus difficiles, par exemple dans les années 60, la gauche a fait appel à ce genre de structures pour se régénérer. Nous en sommes là.
"Le coeur à gauche" se donne aussi comme mission de former les élus locaux. Voilà ce qu'en dit Dosière:
"Je m'élève contre le fait qu'aux problèmes locaux on n'oppose que des solutions techniques. Il y a des solutions politiques. L'association lutte contre la dépolitisation de la vie locale, sans idéologie forcenée ni sectarisme".
Bien vu. Vous me direz: mais pourquoi ne pas mener une telle réflexion dans le cadre des sections socialistes? Parce que c'est devenu impossible, les enjeux de pouvoir l'emportant sur toute autre considération. Pourtant, un projet municipal est indispensable, surtout là où la gauche n'est pas au pouvoir. Mais on ne peut y parvenir qu'en s'ouvrant, qu'en prenant contact avec le milieu associatif, syndical, professionnel.
A Saint-Quentin, j'ai essayé, par deux fois. En 2001, en fondant l'association "Saint-Quentin Avenir", après notre sévère défaite aux municipales. Mais le club est mort-né et m'a valu les pires ennuis, ma traduction devant la commission des conflits. En 2004, après ma candidature aux cantonales, j'ai créé l'association "Convictions et dialogue", qui reprenait mon slogan de campagne, "La force des convictions". La structure a fonctionné quelques mois, plutôt bien, avec quelques réunions publiques qui ont attiré du monde. Le hic, c'est que tout cela ne débouchait pas sur une production d'idées. J'ai donc arrêté.
Je reste aujourd'hui persuadé que la forme associative est encore la plus souple, la plus libre pour accueillir tout un électorat de gauche qui n'a pas envie de s'investir au PS mais qui veut quand même participer à quelque chose. Depuis La Rochelle, je suis en contact avec le think tank (comme on les appelle maintenant) Telos, d'inspiration social-démocrate, présidé par Olivier Ferrand.
Il me semblerait intéressant d'en implanter une antenne à Saint-Quentin. L'erreur à ne plus commettre serait de l'ouvrir à tous, d'en faire un PS bis. Non, il faut encourager cette structure à faire ce que le PS a du mal à faire: rencontrer en toute liberté des experts et les faire plancher sur un projet municipal de gauche. Je ne vois guère d'autre voie.
Bonne soirée.
4 Comments:
seriez vous le seul à ne pas savoir que tout cela existe déjà en ville
ce genre de club de réflexion
By Anonyme, at 2:29 AM
Bien sûr que ce genre de club existe en ville. Mais piloté par des socialistes en vue des municipales, ça, je n'ai jamais vu. Mais peut-être êtes-vous mieux informé que moi. Je vous écoute et ne demande qu'à vous croire.
By Emmanuel Mousset, at 11:04 AM
Ainsi donc, Ségolène a repris ta formule, et a remplacé Saint-Quentin par Désir ? Il serait temps de la traduire devant la commission des conflits pour ce vol éhonté. ;-)
By jpbb, at 1:58 PM
Toutes mes bonnes idées sont à piller. Je n'ai pas de marque déposée. Peu importe l'origine, l'essentiel c'est l'usage.
By Emmanuel Mousset, at 3:16 PM
Enregistrer un commentaire
<< Home