Le pouvoir en tête.
Bonsoir à toutes et à tous.
La politique, c'est souvent le jeu des chaises musicales, ou l'art de déplacer quelqu'un et de le remplacer par un autre, sans mécontenter personne. Pas facile. Il faut choisir le bon profil à la bonne place. Le remaniement ministériel, ce n'était pas pour aujourd'hui, mais nous avons eu droit, quand même, à quelque chose qui y ressemble un peu, en plus mini. Devedjian, auparavant à la tête de l'UMP, deviendra ministre de la relance économique. Drôle de poste! "C'est nouveau, ça vient de sortir", aurait dit Coluche. Il s'agira de vérifier que l'argent et les mesures destinés à faire face à la crise financière ont produit leurs effets.
Du coup, il y a une place vacante au sommet du premier parti de droite. Et quelle place! Ce n'est pas rien, diriger le Parti. C'est s'ouvrir la voie vers l'Elysée. Sarkozy en son temps l'avait compris, Mitterrand lui aussi, bien avant, et tous ceux qui font de la politique et recherchent le pouvoir le savent: il faut contrôler l'appareil. Le reste, projet, stratégie, alliances, c'est secondaire, et parfois très secondaire. On peut être choqué, mais c'est ainsi, et à tous les échelons du monde politique.
Donc, celui qui ne doit pas être à la fête ce soir, c'est Bertrand. Son appétit de pouvoir est bien connu, mais là, il se fait damer le pion par Hortefeux, avec lequel il n'est pas au mieux, malgré une récente réconciliation, voulue par Sarkozy (mais que valent les réconciliations en politique?). Le président aime bien son ministre du Travail, qu'il trouve compétent, parce que tout le monde le trouve compétent et qu'un président a toujours intérêt à avoir un homme compétent à ses côtés.
Mais l'estime d'une compétence a ses limites. Un proverbe dit qu'il faut se méfier de l'eau qui dort. En politique, il faut se méfier de qui dort peu, car il a sûrement quelque chose derrière la tête. Sinon, pourquoi voudriez-vous qu'un être humain normalement constitué se prive du bienheureux sommeil? Bertrand était tenté par la tête de l'UMP et donc, pour l'occasion, espérait voir la tête de Devedjian sur un plateau. Sauf qu'une autre tête a repoussé à la place, et pas celle de Bertrand, mais d'Hortefeux! Sarkozy, pas fou, a confié le Parti à un fidèle de 30 ans, pas à un rallié récent, qui en avait déjà rallié plusieurs autres bien avant.
Pas grave. Bertrand trouvera sa revanche. En politique, c'est bête comme chou (comme chouchou?): il suffit d'insister, et on arrive toujours à quelque chose. Ce n'est même pas de la patience, encore moins du courage: il suffit de prendre place dans la file d'attente et veiller à ne pas se la faire piquer. Ma vision de la politique est pessimiste? Pas du tout. Je préfère mille fois ça aux époques où l'attribution des pouvoirs était facilitée par l'usage des poisons et des poignards.
Et puis, in fine, en démocratie, le dernier mot revient aux citoyens. Et là, plus question de manoeuvrer: c'est l'épreuve de vérité, on est bon ou on ne l'est pas, on gagne ou on perd. Pourrait-on se faire une conception plus grandiose ou plus glorieuse de la politique? Je ne crois pas. La grandeur et la gloire sont dans certains hommes et certains actes, plutôt rares, pas dans des systèmes politiques.
Bonne soirée.
La politique, c'est souvent le jeu des chaises musicales, ou l'art de déplacer quelqu'un et de le remplacer par un autre, sans mécontenter personne. Pas facile. Il faut choisir le bon profil à la bonne place. Le remaniement ministériel, ce n'était pas pour aujourd'hui, mais nous avons eu droit, quand même, à quelque chose qui y ressemble un peu, en plus mini. Devedjian, auparavant à la tête de l'UMP, deviendra ministre de la relance économique. Drôle de poste! "C'est nouveau, ça vient de sortir", aurait dit Coluche. Il s'agira de vérifier que l'argent et les mesures destinés à faire face à la crise financière ont produit leurs effets.
Du coup, il y a une place vacante au sommet du premier parti de droite. Et quelle place! Ce n'est pas rien, diriger le Parti. C'est s'ouvrir la voie vers l'Elysée. Sarkozy en son temps l'avait compris, Mitterrand lui aussi, bien avant, et tous ceux qui font de la politique et recherchent le pouvoir le savent: il faut contrôler l'appareil. Le reste, projet, stratégie, alliances, c'est secondaire, et parfois très secondaire. On peut être choqué, mais c'est ainsi, et à tous les échelons du monde politique.
Donc, celui qui ne doit pas être à la fête ce soir, c'est Bertrand. Son appétit de pouvoir est bien connu, mais là, il se fait damer le pion par Hortefeux, avec lequel il n'est pas au mieux, malgré une récente réconciliation, voulue par Sarkozy (mais que valent les réconciliations en politique?). Le président aime bien son ministre du Travail, qu'il trouve compétent, parce que tout le monde le trouve compétent et qu'un président a toujours intérêt à avoir un homme compétent à ses côtés.
Mais l'estime d'une compétence a ses limites. Un proverbe dit qu'il faut se méfier de l'eau qui dort. En politique, il faut se méfier de qui dort peu, car il a sûrement quelque chose derrière la tête. Sinon, pourquoi voudriez-vous qu'un être humain normalement constitué se prive du bienheureux sommeil? Bertrand était tenté par la tête de l'UMP et donc, pour l'occasion, espérait voir la tête de Devedjian sur un plateau. Sauf qu'une autre tête a repoussé à la place, et pas celle de Bertrand, mais d'Hortefeux! Sarkozy, pas fou, a confié le Parti à un fidèle de 30 ans, pas à un rallié récent, qui en avait déjà rallié plusieurs autres bien avant.
Pas grave. Bertrand trouvera sa revanche. En politique, c'est bête comme chou (comme chouchou?): il suffit d'insister, et on arrive toujours à quelque chose. Ce n'est même pas de la patience, encore moins du courage: il suffit de prendre place dans la file d'attente et veiller à ne pas se la faire piquer. Ma vision de la politique est pessimiste? Pas du tout. Je préfère mille fois ça aux époques où l'attribution des pouvoirs était facilitée par l'usage des poisons et des poignards.
Et puis, in fine, en démocratie, le dernier mot revient aux citoyens. Et là, plus question de manoeuvrer: c'est l'épreuve de vérité, on est bon ou on ne l'est pas, on gagne ou on perd. Pourrait-on se faire une conception plus grandiose ou plus glorieuse de la politique? Je ne crois pas. La grandeur et la gloire sont dans certains hommes et certains actes, plutôt rares, pas dans des systèmes politiques.
Bonne soirée.
4 Comments:
Devedjian, "ministre de la relance économique" ?
C'est bien pratique, cette idée : si la relance économique échoue, on saura qui est le seul responsable !
Et puis ce nouveau poste permet de se poser (à nouveau) la question : à quoi sert Christine Lagarde ?
By Anonyme, at 8:43 AM
Lagarde: au garde-à-vous!
Devedjian: ministre de la relance, non de l'économie, mais de Sarkozy?
Oui, je sais, ce sont des blagues faciles, et même assez nulles, mais nous sommes en fin de semaine...
By Emmanuel Mousset, at 10:15 AM
c'est surement ce qu'on appelle l'esprit socialiste.
By grandourscharmant, at 11:12 PM
Je me garderai bien d'associer mes camarades à mes plaisanteries.
By Emmanuel Mousset, at 12:17 AM
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