Les beaux jours du capitalisme.
Bonjour à toutes et à tous.
Avez-vous lu le sondage sur le bonheur, paru dans Aujourd'hui en France de lundi dernier? Allez voir, c'est fort instructif et, mine de rien, très politique. A la question "Votre vie est-elle celle dont vous rêviez?", je m'attendais à une forte majorité de réponses négatives. Qui d'entre nous, moi le premier, a vraiment la vie dont il rêvait? Quasiment personne. Une existence de rêve, ça se saurait! Il faudrait, chose impossible ou rarissime, que nos désirs correspondent à la réalité. Ce n'est pas pour autant que nous soyons malheureux, et je ne le suis pas. Mais en matière de rêve, je vois ma vie et la vie autrement.
Eh bien, savez-vous ce qu'ont répondu les Français? Qu'à 75% leur vie était celle dont ils rêvaient! 75%, vous avez bien lu! C'est évidemment énorme, et pour ma part incroyable, en total décalage avec ma perception de l'opinion, qui très souvent se plaint, est mécontente et va jusqu'à penser que "c'était mieux avant". Il faut bien entendu relativiser ce chiffre: psychologiquement, on se satisfait de ce qu'on a, on affirme ne rien regretter, on ne changerait rien s'il fallait recommencer, parce que, de toute façon, on ne peut pas faire autrement, on se contente de notre vie parce que c'est la seule et qu'il n'y en aura pas d'autre. Comme on fait de nécessité vertu, on fait aussi de nécessité bonheur.
Il n'empêche que 75% qui ont la vie de leur rêve, c'est ahurissant. D'un côté, c'est formidable, les gens sont heureux, contrairement à ce que laisse croire le pessimisme ambiant. D'un autre côté, c'est inquiétant. D'abord parce qu'on peut s'interroger légitimement sur la sincérité et le sens de cette réponse massive. Ensuite parce que, lorsqu'on a la vie dont on rêvait, que peut-on vouloir d'autres et de mieux? Si les Français sont heureux dans cette société, si elle a permis de réaliser leurs rêves, à quoi bon vouloir la changer? La gauche devrait se poser la question...
Mais le bonheur, c'est bien connu, on n'en a jamais assez, comme de toutes les bonnes choses. C'est pourquoi le sondage d'Aujourd'hui en France pose une autre question: "Personnellement, quelles sont les choses que vous aimeriez avoir pour être plus heureux aujourd'hui?" Les réponses sont là aussi étonnantes et passionnantes. En n°1, à 52%, vient l'argent, loin devant la santé (32%). Du temps et des loisirs, c'est après, bien après (21%). Quant à l'amour et à l'amitié, ils recueillent de médiocres scores, respectivement 11% et 7%. Enfin, il y a quelque chose qui ne rend pas du tout heureux les Français, malgré les nombreuses émissions de télévision sur ce sujet: c'est la célébrité (2%).
Là encore, il faut relativiser ces chiffres, mais comment ne pas se montrer surpris et critique? L'argent, nous en avons tous besoin et, à part une minorité, nous en manquons. Mais est-ce une raison valable pour la mettre majoritairement en tête de ce qui rend heureux? Même la santé est sacrifiée à l'argent! Si je n'ignore pas que l'argent permet d'entretenir sa santé, ce n'est tout de même pas lui qui nous fait échapper à la maladie! Quant à l'amour et à l'amitié, on peut supposer que les Français n'en réclament pas plus parce qu'ils les ont déjà. C'est la version optimiste. On peut aussi penser qu'ils croient moins aux sentiments qu'en l'argent, interprétation à nouveau paradoxale dans une société de plus en plus émotive.
L'enseignement politique que je tire de ce sondage, c'est que le capitalisme a de beaux jours devant lui, malgré tout ce qu'on raconte sur la crise financière. En effet, pourquoi voulez-vous que les Français rejettent un système qui ne les empêche manifestement pas d'avoir la vie dont ils rêvaient? Et pourquoi voulez-vous qu'ils contestent ce même système puisqu'ils recherchent eux aussi ce qui est son moteur et sa finalité, l'argent? A gauche, il faut qu'on réfléchisse à tout ça, qu'on ne s'emballe pas sur un anticapitalisme largement fantasmé, qui semble loin de la préoccupation des Français.
Bonne et heureuse matinée.
Avez-vous lu le sondage sur le bonheur, paru dans Aujourd'hui en France de lundi dernier? Allez voir, c'est fort instructif et, mine de rien, très politique. A la question "Votre vie est-elle celle dont vous rêviez?", je m'attendais à une forte majorité de réponses négatives. Qui d'entre nous, moi le premier, a vraiment la vie dont il rêvait? Quasiment personne. Une existence de rêve, ça se saurait! Il faudrait, chose impossible ou rarissime, que nos désirs correspondent à la réalité. Ce n'est pas pour autant que nous soyons malheureux, et je ne le suis pas. Mais en matière de rêve, je vois ma vie et la vie autrement.
Eh bien, savez-vous ce qu'ont répondu les Français? Qu'à 75% leur vie était celle dont ils rêvaient! 75%, vous avez bien lu! C'est évidemment énorme, et pour ma part incroyable, en total décalage avec ma perception de l'opinion, qui très souvent se plaint, est mécontente et va jusqu'à penser que "c'était mieux avant". Il faut bien entendu relativiser ce chiffre: psychologiquement, on se satisfait de ce qu'on a, on affirme ne rien regretter, on ne changerait rien s'il fallait recommencer, parce que, de toute façon, on ne peut pas faire autrement, on se contente de notre vie parce que c'est la seule et qu'il n'y en aura pas d'autre. Comme on fait de nécessité vertu, on fait aussi de nécessité bonheur.
Il n'empêche que 75% qui ont la vie de leur rêve, c'est ahurissant. D'un côté, c'est formidable, les gens sont heureux, contrairement à ce que laisse croire le pessimisme ambiant. D'un autre côté, c'est inquiétant. D'abord parce qu'on peut s'interroger légitimement sur la sincérité et le sens de cette réponse massive. Ensuite parce que, lorsqu'on a la vie dont on rêvait, que peut-on vouloir d'autres et de mieux? Si les Français sont heureux dans cette société, si elle a permis de réaliser leurs rêves, à quoi bon vouloir la changer? La gauche devrait se poser la question...
Mais le bonheur, c'est bien connu, on n'en a jamais assez, comme de toutes les bonnes choses. C'est pourquoi le sondage d'Aujourd'hui en France pose une autre question: "Personnellement, quelles sont les choses que vous aimeriez avoir pour être plus heureux aujourd'hui?" Les réponses sont là aussi étonnantes et passionnantes. En n°1, à 52%, vient l'argent, loin devant la santé (32%). Du temps et des loisirs, c'est après, bien après (21%). Quant à l'amour et à l'amitié, ils recueillent de médiocres scores, respectivement 11% et 7%. Enfin, il y a quelque chose qui ne rend pas du tout heureux les Français, malgré les nombreuses émissions de télévision sur ce sujet: c'est la célébrité (2%).
Là encore, il faut relativiser ces chiffres, mais comment ne pas se montrer surpris et critique? L'argent, nous en avons tous besoin et, à part une minorité, nous en manquons. Mais est-ce une raison valable pour la mettre majoritairement en tête de ce qui rend heureux? Même la santé est sacrifiée à l'argent! Si je n'ignore pas que l'argent permet d'entretenir sa santé, ce n'est tout de même pas lui qui nous fait échapper à la maladie! Quant à l'amour et à l'amitié, on peut supposer que les Français n'en réclament pas plus parce qu'ils les ont déjà. C'est la version optimiste. On peut aussi penser qu'ils croient moins aux sentiments qu'en l'argent, interprétation à nouveau paradoxale dans une société de plus en plus émotive.
L'enseignement politique que je tire de ce sondage, c'est que le capitalisme a de beaux jours devant lui, malgré tout ce qu'on raconte sur la crise financière. En effet, pourquoi voulez-vous que les Français rejettent un système qui ne les empêche manifestement pas d'avoir la vie dont ils rêvaient? Et pourquoi voulez-vous qu'ils contestent ce même système puisqu'ils recherchent eux aussi ce qui est son moteur et sa finalité, l'argent? A gauche, il faut qu'on réfléchisse à tout ça, qu'on ne s'emballe pas sur un anticapitalisme largement fantasmé, qui semble loin de la préoccupation des Français.
Bonne et heureuse matinée.
1 Comments:
Tout ce que la publicité donne à désirer s'achète. L'argent pour la consommation est présenté comme la solution à nos problèmes. Les sentiments, n'étant pas en vente au supermarché, ne font pas partie de nos préoccupations. Aux informations, on parle du pouvoir d'achat et non de l'amour et de l'amitié. Quand au temps libre, on en aurait déjà beaucoup si on renonçait à nos quatre heures de télé quotidiennes...
On cherche à persuader le bon populo qu'il est devenu capitaliste et beaucoup le croient. Il faut savoir que si l'on n'a pas de compte en Suisse (ou au Liechtenstein) ce n'est pas encore le cas.
La gauche devrait éclairer le peuple, hélas, les capitalistes (les vrais) ont des moyens de persuasion grâce aux médias de toutes sortes que la république leur a abandonné...
By Anonyme, at 5:59 PM
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