L'Aisne avec DSK

27 décembre 2008

Rétro gauche à St Qu.

Je poursuis mes rétrospectives de l'année. Après la gauche en France, ce soir la gauche à Saint-Quentin. Quels auront été les événements marquants de 2008? Je me limite à trois, arbitrairement, pour donner un cadre précis à l'exercice.

1- D'abord, il y a, excusez-moi de commencer par là mais on n'est jamais si bien servi que par soi-même, mon échec aux municipales. Pourtant, je croyais dur comme fer à ma capacité de réussir. La page Grzegrzulka se tournait, il fallait passer à autre chose, c'était inévitable, et une seule stratégie s'imposait à mes yeux: le rassemblement de toutes les composantes de la section, le rejet du rapport de force destructeur entre les courants, la composition d'une liste axée sur les compétences plus que sur les appartenances claniques, une union de la gauche au second tour seulement, basée sur la représentativité réelle des uns et des autres, le refus de toute alliance avec l'extrême gauche, une démarche de projet plus que de rejet à l'égard de la droite locale.

Rien de tout cela n'a fonctionné, c'est le contraire qui a marché. Pourquoi? Je ne sais pas et peu importe. Ce qui compte, c'est ce qui s'est passé. De fait, une ligne réformiste, social-démocrate, une fois de plus, a échoué. Définitivement? Je ne crois pas. Mon analyse est juste, mes propositions sont pertinentes, l'avenir me donnera raison. C'est présomptueux? Non, c'est la croyance sincère et forte en des convictions dont je suis persuadé qu'elles finiront par l'emporter.

2- Le retour de Jean-Pierre Lançon. S'il y avait à décerner le titre de "l'homme de l'année", il le remporterait haut la main. Exclu pendant 10 ans du PS, rejeté sous Grzegrzulka par ceux-là même qui aujourd'hui l'ont mis en avant, désigné tête de liste alors qu'il était minoritaire, élu sans même avoir de combat à mener, chapeau l'artiste! Et puis, le bétonnage de la section, du travail de pro qui lui a permis, en quelques mois seulement, de devenir chef du PS et leader de la gauche saint-quentinoise. Excusez du peu! Et tout ça à travers un parcours très classique: s'intégrer à un courant, soutenir une élue et attendre son heure, en levant le doigt quand on a besoin de quelqu'un et que personne veut y aller. Bravo. Lançon, c'est le contraire de ce que je suis, de ce que j'ai fait et de ce qui m'est arrivé. Lui a gagné, moi j'ai perdu. La gauche saint-quentinoise y a -t-elle gagné au change? Seul l'avenir le dira.

3- La victoire de l'extrême gauche. Sur Saint-Quentin, ces dernières décennies, elle n'était rien, n'avait jamais eu aucun élu, s'activait dans les luttes syndicales, militait fortement sur le terrain, mais sans aucune reconnaissance politique. Aux différentes élections, l'extrême gauche ne dépassait pas les 5%. Bref, elle était marginale. En 2008, elle est entrée en fanfare au conseil municipal, a largement inspiré le programme de la gauche, a fait campagne à ses côtés, n'aurait jamais eu un seul élu si elle ne s'était alliée aux socialistes, qu'elle soutient localement, qu'elle attaque nationalement. C'est la grande gagnante de cette année politique. Elle a désormais six ans devant elle pour se développer, prospérer, se servir du conseil municipal comme d'une tribune pour faire passer ses idées. Quant à ses ennemis sociaux-démocrates (qui sont pires pour elle que la droite), ils ont été marginalisés (Denis Lefèvre), exclus (Maurice Vatin), récupérés (Karim Saïdi) ou phagocytés (moi). Pour l'extrême gauche saint-quentinoise, l'année est faste et la vie est belle! Jusqu'à quand?


Bonne nuit.

7 Comments:

  • Ce qui frappe,
    c'est que vous n'avez qu'une seule stratégie,
    une seule idée.
    Elle échoue,
    cela ne change rien,
    c'est forcément la bonne,
    elle finira forcément par réussir.

    Alors que tout ce que vous faites,
    c'est apporter une mauvaise solution à un probleme qui ne se pose pas.

    1-"Rien de tout cela n'a fonctionné, c'est le contraire qui a marché. Pourquoi? Je ne sais pas et peu importe. "

    oui apres tout peu importe,
    essayer de comprendre,
    de réfléchir,
    apres tout,
    vous avez surement mieux à faire.
    Un échec, un succes, ça se construit.
    A quoi bon comprendre l'échec qu'on a construit,
    cela pourrait permettre de ne pas refaire les memes erreurs.
    C'est ce qu'on appelle grandir.

    Votre aveuglement vous amène à penser que votre voie est la meilleure et qu'elle ne peut que réussir, alors qu'elle a toujours échoué localement,
    surement pas par hasard.

    Et autant une stratégie unitaire aurait peut etre été pertinente aux législatives au vu du mauvais candidat que vous présentiez.
    Autant une stratégie de rassemblement aux municipales n'était pas forcément la meilleur des solutions.

    2-Des chefs, il ne peut y en avoir qu'un et les erreurs du passé,
    on finit toujours pas en payer le prix.

    La conquete du canton nord comme premier pas vers la conquete de la mairie.
    Et qui sait peut etre que plutot que de parler à tort et à travers comme d'autres,
    s'il était discret,
    c'est parce qu'il observait et réfléchissait

    3- alors si l'extreme gauche sans élu n'est rien,
    comme vous n'etes pas élu,
    vous aussi, vous n'etes rien.

    L'extreme gauche a toujours été bien implanté sur la circonscription mais elle était surtout protestataire.
    Le grand changement que vous n'avez pas mesuré, c'est qu'elle affiche la volonté maintenant d'etre gestionnaire.
    Et cela change énormément de choses.
    Apres peut etre que le ps n'a que ce qui mérite,
    localement soutenable,
    nationalement insoutenable.

    puisque c'est le constat que font opposants, sympathisants, alliés et meme membre du parti,
    l'unanimité n'est pas le gage d'avoir raison,
    mais ça ne veut pas non plus forcément dire qu'on a tort.

    By Blogger grandourscharmant, at 10:02 AM  

  • Plusieurs points me séparent de votre analyse:

    1- En politique, je ne sais pas qui a raison ou qui a tort. C'est l'avenir qui en décide. Mais je sais qu'une fois qu'on a choisi une stratégie, il faut s'y tenir et ne rien lâcher. Quand Mitterrand choisit la stratégie de l'union de la gauche dans les années 60, a-t-il raison, a-t-il tort? Nul ne peut le dire. Mais pendant 20 ans, il va défendre cette stratégie, contre vents et marées, et il va finir par l'emporter. Ce que vous croyez être mon aveuglement n'est que ma détermination.

    2- La conquête du canton Nord sera très difficile, contrairement à ceux qui pensent qu'il va tomber tout cuit parce que Lavrilleux n'est pas très présent et fâché avec le maire et le ministre. D'autant que la droite présentera probablement un autre candidat. C'est pourquoi, là comme dans toutes les élections locales, les socialistes devront se montrer unis et ne pas faire jouer les rapports de force entre eux.

    3- L'extrême gauche locale n'a nullement l'intention de devenir gestionnaire. Elle introduit simplement dans le conseil municipal sa logique de contestation, qui ne peut être d'aucune utilité pour des socialistes qui préparent l'avenir et recherchent la crédibilité.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 10:21 AM  

  • Emmanuel a raison seule la détermination peut porter ses fruits, les girouettes tournant dans le sens du vent sont fragiles et ne peuvent durablement être crédibles! Il n'y a nul entêtement à conserver son cap et ses idées!
    Bonne journée
    MD

    By Blogger md, at 11:40 AM  

  • Quand les idées sont bonnes,
    c'est une évidence,
    encore faut-il qu'elles le soient.

    Je n'ai pas oublié qu'on m'a expliqué l'année derniere,
    les SD sont majoritaires et vous allez voir ce que vous allez voir.
    On a vu.

    A l'heure des bilans, il est bon de se rappeler de ce genre de choses.
    J'avais expliqué que pour JPL,
    la mairie ce serait compliqué et pas souhaitable,
    pour la section, ça ne poserait pas de problemes.

    On m'a expliqué avec force conviction évidement que non.
    Comme quoi les convictions en politique, c'est important,
    mais ce n'est pas tout.
    Il faut travailler aussi.

    By Blogger grandourscharmant, at 12:40 PM  

  • Avoir la majorité un jour, ce n'est pas avoir la majorité toujours. Et ce n'est pas parce qu'on a perdu une bataille qu'on a perdu la guerre. Et même quand on perd une guerre, ça ne signifie pas que vos idées sont mauvaises. Si vous êtes encore un peu gaulliste, vous devriez comprendre ça.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 1:46 PM  

  • Vous etes bien rigide intellectuellement,
    oui les échecs ne signifient pas forcément qu'on a tort
    mais ça ne signifie pas non plus qu'on a raison.
    Cela s'évalue au cas par cas.
    Et puis avoir raison ou tort,
    quand on finit en haut d'un gibet,
    c'est une question qui devient bien vite secondaire.

    Vous raccrochez à vos idées absolues dans un monde où tout est relatif.

    Une idée, c'est un outil,
    alors oui,
    on peut creuser une tranchée à la petite cuillere
    mais une pelle ou une pelleteuse,
    c'est quand meme plus efficace.

    Apres tout dépend ce qui compte le plus pour vous, creuser la tranchée dont on a besoin
    ou vous faire plaisir en utilisant la cuillere dont vous avez envie.

    By Blogger grandourscharmant, at 11:05 AM  

  • Rigidité intellectuelle? Oui, si vous voulez. Moi, j'appelle ça rigueur. Mais chacun ses mots.

    En haut d'un gibet? J'espère que ce ne sont pas les voeux que vous m'adressez pour 2009.

    L'image de la petite cuillère ne me dérange pas. Je préfère ça à une grosse pelleteuse qui fait du sur place.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 7:58 PM  

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