L'Aisne avec DSK

03 janvier 2009

2008 dans la presse.

Après quelques jours passés à Londres (oui, c'était ma destination de fin d'année, et j'aurais quelques réflexions politiques à vous soumettre là-dessus), j'ai passé quelques heures à me reposer. Rien n'est plus épuisant que les vacances, surtout à l'étranger. J'attends avec impatience la rentrée pour souffler un peu! Il m'est resté tout de même du temps, ce samedi, pour aller à la bibliothèque municipale consulter la presse locale de mercredi, jeudi et vendredi. J'ai fait sur ce blog ma rétrospective politique personnelle, j'attendais celle des journalistes. Comparer des regards différents sur des événements identiques, c'est toujours intéressant.

A ma connaissance, sauf erreur de ma part, il n'y a pas eu de rétro politique dans L'Union à ce jour. L'Aisne Nouvelle du 31 décembre se plie en revanche au traditionnel exercice, en interviewant Pierre André et Jean-Pierre Lançon. A la question "Vous avez dû affronter une opposition plus coriace que la précédente", le sénateur-maire répond: "Elle n'est pas plus coriace. A peine plus nombreuse et surtout plus divisée. Elle sera vite essoufflée".

Sur la coriacité de l'opposition, qui dans cette ville est doué de mémoire? Qui se souvient de l'ancienne députée Odette Grzegrzulka? J'ai eu bien des désaccords avec elle, mais je peux vous dire, ou tout simplement rappeler qu'elle était extrêmement "coriace" en conseil municipal, notamment sur les points budgétaires. La communiste Alix Suchecki n'était pas en reste, à sa façon, tout en détermination et finesse. En revanche, ce qui est vrai, c'est que l'opposition d'alors, à majorité socialiste, était moins "radicale" que l'actuelle, qui est dominée par l'extrême gauche et le PCF. Mais la coriacité n'a rien à voir là-dedans.

Pierre André prend un malin plaisir à dire que l'opposition est "à peine plus nombreuse" qu'avant. Moins de socialistes oui, mais globalement la gauche a presque doublé sa représentation municipale. "Divisée"? Non, à part la défection de Ribeiro. Pour le reste, il y a union, dans l'esprit du fameux protocole municipal proposé initialement par les lambertistes, qui donne aujourd'hui le ton, le style et la direction de cette opposition "radicale" en laquelle je ne me reconnais pas, même si elle est désormais la ligne officielle à laquelle je suis contraint et forcé de me plier.

L'Aisne Nouvelle fait dire à Jean-Pierre Lançon que la gauche aurait obtenu 30,2% aux municipales. Je suppose qu'il s'agit d'une coquille, je ne vois pas à quoi correspond ce chiffre. Quant à se féliciter de faire 15 points de plus qu'en 2001, on le peut, si on veut. Mais il faut comparer ce qui est comparable. En 2001, le contexte était très défavorable nationalement à la gauche et la liste conduite par la députée socialiste ne rassemblait pas l'extrême gauche (qui à l'époque avait fait près de 5%).

L'Aisne Nouvelle met à l'honneur un conseiller municipal de gauche, le communiste Olivier Tournay, jeune et qui parle bien. Soit, mais c'est un peu injuste envers un autre conseiller municipal dont les interventions sont très charpentées (mais pas trop ma tasse de thé, londonienne ou pas), Michel Aurigny. J'ai prédit qu'il serait très vite la figure principale de l'opposition. Attendez, vous verrez. Comme l'un a été mon élève et l'autre mon collègue, j'ai quelques éléments pour les apprécier...

Je terminerai la rétrospective politique locale par le Courrier Picard du 31 décembre qui revient sur les "couacs à gauche" et la présentation de la liste le 7 février, où "Emmanuel Mousset et Stéphane Andurand, écartés, se sont invités et ont été hués". C'est vrai, mais par qui? Par une salle aux trois quarts composée de gremetziens et d'extrême gauche, qui virent au rouge vif dès qu'ils voient un social-démocrate. Alors...


Bonne fin d'après-midi.