Pif le laïque.
Bonsoir à toutes et à tous.
Je reviens sur la mort de Pif. Un samedi soir, c'est permis. D'autant que je me suis reconnu dans l'article d'Antonio Fischetti, "A Pif, les quadras reconnaissants", Charlie-Hebdo, 28 janvier, où il est question de "cette revue mythique qui a rendu moins cons des millions de gosses". Je confirme, j'en fais partie. Il précise qu' "au début des années 70, c'était 35 millions d'exemplaires par an", chiffre inconcevable aujourd'hui. Un mythe, donc.
J'y reviens parce que je me suis rendu compte, depuis mon billet "Pif mon Pif", à quel point ma réaction est une pure nostalgie, celle de l'enfance. Car ma passion pour Pif Gadget n'a duré que quelques années. A 13-14 ans, c'était fini, le magazine ne m'intéressait plus, j'étais passé à autre chose. Et pendant longtemps, je ne l'ai pas acheté, ni jeté un coup d'oeil, même par simple curiosité. Quand je m'y suis replongé lors de sa reparution en 2004, le charme s'était complètement dissipé. Je ne le retrouve qu'en tombant sur les anciens numéros d'autour de 1970, dans une brocante ou un vide-grenier.
J' y reviens aussi parce que Fischetti insiste sur un aspect de Pif Gadget que j'ai omis d''évoquer, et qui faisait pourtant toute sa magie et son originalité, le gadget:
"Il y avait bien sûr les gadgets. Tu fabriquais un microscope, tu ressuscitais des crevettes séchées, tu écrivais à l'encre invisible, tu fabriquais un tuyau musical, et, l'air de rien, tu faisais de la physique, de la chimie et de la botanique. Aurais-je poursuivi des études de science sans la graine de Pif Gadget?"
Mon souvenir personnel, c'est la lunette astronomique: deux lentilles, un peu de carton et la Lune devenait un peu plus proche. Tout ça pour dire que non seulement Pif Gadget a eu un rôle politique mais aussi éducatif, instructif. Je l'inscris dans la tradition de l'éducation populaire, de Jean Macé, de la Ligue de l'enseignement, et donc dans l'héritage laïque.
Pif, au confluent des deux cultures, communiste et laïque! Existe-t-il aujourd'hui un magazine pour enfants qui donne des envies de sciences en s'amusant? Après Pif, devenu adolescent, je suis passé à la lecture de Jules Verne: même filiation, même inspiration, le goût pour la science par l'éducation populaire.
Je reviens enfin sur Pif parce qu'un seul point me sépare (un peu) de l'article d'Antonio Fischetti, quand il écrit: "Il y avait deux clans: ceux des Pif et ceux des Mickey". Oui et non, car j'ai autant aimé l'un que l'autre, tout différents qu'ils étaient, précisément parce qu'ils étaient différents.
Dans Le Journal de Mickey, pas d'inspiration politique ou laïque, mais il y avait tout de même Zorro, qui était porteur de valeurs, et puis Guy l'Eclair, qui annonçait la conquête lunaire et spatiale. Sa lutte contre l'empereur Ming, de la planète Mongo, avait quelque chose de politique: la condamnation de la tyrannie (qu'on retrouvait, en plus accentué, avec les Pionniers de l'Espérance, dans Pif Gadget).
En revanche, rien de politique dans Mandrake le Magicien, que j'aimais pourtant beaucoup. Ne soyons pas injuste avec le magazine américain: les personnages éponymes de Pif le chien et Mickey la souris n'avaient absolument rien, l'un autant que l'autre, de politique, et c'est heureux: la politique n'est pas une préoccupation d'enfants mais d'adultes!
Bonne soirée.
Je reviens sur la mort de Pif. Un samedi soir, c'est permis. D'autant que je me suis reconnu dans l'article d'Antonio Fischetti, "A Pif, les quadras reconnaissants", Charlie-Hebdo, 28 janvier, où il est question de "cette revue mythique qui a rendu moins cons des millions de gosses". Je confirme, j'en fais partie. Il précise qu' "au début des années 70, c'était 35 millions d'exemplaires par an", chiffre inconcevable aujourd'hui. Un mythe, donc.
J'y reviens parce que je me suis rendu compte, depuis mon billet "Pif mon Pif", à quel point ma réaction est une pure nostalgie, celle de l'enfance. Car ma passion pour Pif Gadget n'a duré que quelques années. A 13-14 ans, c'était fini, le magazine ne m'intéressait plus, j'étais passé à autre chose. Et pendant longtemps, je ne l'ai pas acheté, ni jeté un coup d'oeil, même par simple curiosité. Quand je m'y suis replongé lors de sa reparution en 2004, le charme s'était complètement dissipé. Je ne le retrouve qu'en tombant sur les anciens numéros d'autour de 1970, dans une brocante ou un vide-grenier.
J' y reviens aussi parce que Fischetti insiste sur un aspect de Pif Gadget que j'ai omis d''évoquer, et qui faisait pourtant toute sa magie et son originalité, le gadget:
"Il y avait bien sûr les gadgets. Tu fabriquais un microscope, tu ressuscitais des crevettes séchées, tu écrivais à l'encre invisible, tu fabriquais un tuyau musical, et, l'air de rien, tu faisais de la physique, de la chimie et de la botanique. Aurais-je poursuivi des études de science sans la graine de Pif Gadget?"
Mon souvenir personnel, c'est la lunette astronomique: deux lentilles, un peu de carton et la Lune devenait un peu plus proche. Tout ça pour dire que non seulement Pif Gadget a eu un rôle politique mais aussi éducatif, instructif. Je l'inscris dans la tradition de l'éducation populaire, de Jean Macé, de la Ligue de l'enseignement, et donc dans l'héritage laïque.
Pif, au confluent des deux cultures, communiste et laïque! Existe-t-il aujourd'hui un magazine pour enfants qui donne des envies de sciences en s'amusant? Après Pif, devenu adolescent, je suis passé à la lecture de Jules Verne: même filiation, même inspiration, le goût pour la science par l'éducation populaire.
Je reviens enfin sur Pif parce qu'un seul point me sépare (un peu) de l'article d'Antonio Fischetti, quand il écrit: "Il y avait deux clans: ceux des Pif et ceux des Mickey". Oui et non, car j'ai autant aimé l'un que l'autre, tout différents qu'ils étaient, précisément parce qu'ils étaient différents.
Dans Le Journal de Mickey, pas d'inspiration politique ou laïque, mais il y avait tout de même Zorro, qui était porteur de valeurs, et puis Guy l'Eclair, qui annonçait la conquête lunaire et spatiale. Sa lutte contre l'empereur Ming, de la planète Mongo, avait quelque chose de politique: la condamnation de la tyrannie (qu'on retrouvait, en plus accentué, avec les Pionniers de l'Espérance, dans Pif Gadget).
En revanche, rien de politique dans Mandrake le Magicien, que j'aimais pourtant beaucoup. Ne soyons pas injuste avec le magazine américain: les personnages éponymes de Pif le chien et Mickey la souris n'avaient absolument rien, l'un autant que l'autre, de politique, et c'est heureux: la politique n'est pas une préoccupation d'enfants mais d'adultes!
Bonne soirée.
19 Comments:
Pif est mort et vous l'avez tué.
Pour vivre, un magazine a besoin de lecteur.
Et si cela avait été si bien que ça,
vous auriez continué à le lire.
Vous et tout ceux qui ne l'ont pas lu etes les fossoyeurs de ce titre.
Mais avait-il vocation à survivre,
ça c'est une autre histoire..
By grandourscharmant, at 10:36 AM
Je ne fais pas de mal aux bêtes, même pas à vous.
Pour que je continue à lire Pif, il aurait fallu que je reste un enfant. Ne prenez pas votre cas pour une généralité.
By Emmanuel Mousset, at 1:24 PM
C'est parce que vous partez du principe que je n'en suis pas aussi responsable.
Si comme d'autres j'avais été un lecteur plus assidu mais non mon soutien s'est porté assez tot,
à l'équipe et au figaro plus qu'à pif gadget.
Je n'ai jamais été un grand fan des bubuseries qu'on pouvait trouver à l'intérieur.
By grandourscharmant, at 1:53 PM
Et vous croyez qu'il y a moins de bubuseries dans l'Equipe et le Figaro? C'est pire, dans ces journaux on se prend au sérieux.
By Emmanuel Mousset, at 2:13 PM
Sachant que l'équipe est un des journaux les mieux écrit de france et que son histoire est des plus intéressante.
Je ne peux que vous conseillez de vous intéresser.
Quant au Figaro,
plus ancien quotidien français,
dans lequel ont écrit
maupassant, gautier, mirabeau, zola, sand, proust, gide, aron,
mauriac,...
Critiqueriez vous la qualité d'un journal dans lequel autant de membres de l'académie française ont écrit.
By grandourscharmant, at 5:18 PM
Oui.
By Emmanuel Mousset, at 10:56 PM
et bien faites
By grandourscharmant, at 11:06 PM
Non.
By Emmanuel Mousset, at 10:15 AM
pourquoi ?
By grandourscharmant, at 12:49 PM
Parce que.
By Emmanuel Mousset, at 4:20 PM
évidement
By grandourscharmant, at 4:50 PM
C'est pas avec des débats de ce genre que ce blog va dépasser les 0,3 ou 0,4%du public St_Quentinois.
(selon l'auteur d'ailleurs, c'est à dire en comptant les bloggers fous qui cliquent comme des malades)
By Anonyme, at 9:10 PM
Soyez modeste: j'en connais de plus puissants que moi qui n'ont aucun public du tout. Et puis, mon public est de qualité et influent, sauf une minorité dont vous ne faites pas partie, j'espère.
By Emmanuel Mousset, at 9:28 AM
Je ne suis pas fou,
je pense meme etre assez efficace.
La pertinence de ce blog ne tient pas dans la large audience qu'il n'a pas, mais plutot au fait de qui sont ses lecteurs.
Il est plus intéressant d'etre lu par une personne qui compte que par 1000 qui n'ont que peu d'influence.
By grandourscharmant, at 10:26 AM
Je ne vous le fais pas dire. Mais soyez prudent quant à l'audience: toutes choses égales par ailleurs, cette audience n'est pas négligeable. Elle ne peut évidemment pas être puissante, je ne suis ni ministre, ni vedette.
By Emmanuel Mousset, at 1:59 PM
ce qui n'empeche pas les ministres ou les vedettes locales de la politique
ou tout au moins leur conseiller
de devoir se tenir informé de ce qu'on peut trouver sur votre blog.
La politique n'a pas que des avantages.
By grandourscharmant, at 2:09 PM
Si je pouvais élever le niveau intellectuel d'une infime partie de l'humanité, j'en serais comblé.
By Emmanuel Mousset, at 7:46 PM
et pourquoi ne pas commencer par vous-meme ?
By grandourscharmant, at 1:04 PM
C'est fait, depuis un certain temps déjà. Mais je reste ouvert à des progrès ultérieurs.
By Emmanuel Mousset, at 9:26 PM
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