Pif mon Pif.
Je suis un fan de la rubrique "nécrologie" des journaux. C'est désagréable d'apprendre la disparition de quelqu'un plusieurs semaines après sa mort. J'ai beau être attentif, c'est pourtant ce qui vient de m'arriver avec... Pif-Gadget, et j'en suis encore, cet après-midi, tout en colère. Le dernier numéro est paru en novembre (avec une machine à faire des oeufs carrés comme gadget) et la liquidation judiciaire a eu lieu le 15 janvier. Pif, mon Pif, c'est fini. Et je ne l'ai appris qu'aujourd'hui!
Dans son roman "Les particules élémentaires", Michel Houellebecq explique à quel point ce magazine a contribué à son élévation morale et politique. Je confirme, moi qui suis de cette génération-là. Pif-Gadget apparaît en 1969: j'ai neuf ans, Gainsbourg chante l'année érotique, l'homme met le pied sur la Lune. Les héros de Pif-Gadget participent à la constitution de ma conscience politique. Un cousin plus âgé, militant communiste, veut m'abonner au drôle de journal avec ses drôles de gadgets ("Gadget" lui-même étant un drôle de mot, je ne connaissais que celui de "cadeau"). Quels héros?
- Le Grêlé 7/13, un jeune résistant pendant la dernière guerre, avec ce nom bizarre parce qu'il avait 7 taches de rousseur sur une joue et 13 sur l'autre. Y a-t-il encore aujourd'hui des résistants comme héros de bande-dessinée? Je ne crois pas.
- Docteur Justice, version moderne du Grêlé, un médecin karatéka, ce n'était pas banal. Son nom était prédestiné, pas besoin d'en dire plus.
- Rahan, le fils des âges farouches, mon héros préféré, un Tarzan de la Préhistoire, malgré tout bien coiffé, bien rasé et ayant de fortes prédispositions morales en ces temps de grande sauvagerie.
- Teddy Ted, un Lucky Lucke sérieux, réaliste, un cow-boy redresseur de torts flanqué d'un type mystérieux, l'Apache, dont je ne savais pas trop si c'était un cow-boy ou un indien, ce qui est embêtant quand on est un enfant un peu manichéen.
- Corto Maltesse, le plus mystérieux de tous ces héros, dont je ne comprenais pas bien les intentions, un séducteur, un aventurier, quelqu'un d'assez trouble, qui démodait fortement le Grêlé 7/13.
Justice, Rahan, 7/13, Maltesse, Teddy Ted, disparus à jamais? Peut-être pas. Pif-Gadget est mort en novembre 1993, puis réapparu en 2004, en mensuel, jusqu'à novembre 2008. Qui sait s'il ne reviendra pas? Une première résurrection n'interdit pas, au contraire, une deuxième. Les héros sont éternels.
Bonne fin d'après-midi.
Dans son roman "Les particules élémentaires", Michel Houellebecq explique à quel point ce magazine a contribué à son élévation morale et politique. Je confirme, moi qui suis de cette génération-là. Pif-Gadget apparaît en 1969: j'ai neuf ans, Gainsbourg chante l'année érotique, l'homme met le pied sur la Lune. Les héros de Pif-Gadget participent à la constitution de ma conscience politique. Un cousin plus âgé, militant communiste, veut m'abonner au drôle de journal avec ses drôles de gadgets ("Gadget" lui-même étant un drôle de mot, je ne connaissais que celui de "cadeau"). Quels héros?
- Le Grêlé 7/13, un jeune résistant pendant la dernière guerre, avec ce nom bizarre parce qu'il avait 7 taches de rousseur sur une joue et 13 sur l'autre. Y a-t-il encore aujourd'hui des résistants comme héros de bande-dessinée? Je ne crois pas.
- Docteur Justice, version moderne du Grêlé, un médecin karatéka, ce n'était pas banal. Son nom était prédestiné, pas besoin d'en dire plus.
- Rahan, le fils des âges farouches, mon héros préféré, un Tarzan de la Préhistoire, malgré tout bien coiffé, bien rasé et ayant de fortes prédispositions morales en ces temps de grande sauvagerie.
- Teddy Ted, un Lucky Lucke sérieux, réaliste, un cow-boy redresseur de torts flanqué d'un type mystérieux, l'Apache, dont je ne savais pas trop si c'était un cow-boy ou un indien, ce qui est embêtant quand on est un enfant un peu manichéen.
- Corto Maltesse, le plus mystérieux de tous ces héros, dont je ne comprenais pas bien les intentions, un séducteur, un aventurier, quelqu'un d'assez trouble, qui démodait fortement le Grêlé 7/13.
Justice, Rahan, 7/13, Maltesse, Teddy Ted, disparus à jamais? Peut-être pas. Pif-Gadget est mort en novembre 1993, puis réapparu en 2004, en mensuel, jusqu'à novembre 2008. Qui sait s'il ne reviendra pas? Une première résurrection n'interdit pas, au contraire, une deuxième. Les héros sont éternels.
Bonne fin d'après-midi.
6 Comments:
pif reviens, sarko dégage!
By Anonyme, at 8:48 PM
Le concombre masqué, je crois bien que c'était aussi un personnage de Pif.
By Emmanuel Mousset, at 10:39 PM
c'est vrai que c'était super pif, il y avait aussi : capitaine apache, taranis, dicentimes le petit franc...dommage!
By Anonyme, at 1:47 PM
Les Rigolus et les Tristus, bien oubliés aujourd'hui: quel dommage!
By Emmanuel Mousset, at 1:59 PM
tout comme d'autres magazines bd d'alors tel, bibi et fricotin ou encore les pieds nickelés.....fatalitas comme disait cheri bibi
By Anonyme, at 1:47 AM
Croquignol, Ribouldingue et Filochard, oui. Les noms eux-mêmes étaient tout un programme. Ma première BD, autant que je m'en souvienne: Sylvain et Sylvette.
By Emmanuel Mousset, at 9:35 AM
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