Reviens, Jaurès!
Bonjour à toutes et à tous.
Un camarade axonais, C. H., m'a envoyé hier un courriel pour m'expliquer pourquoi il n'a pas signé la pétition "Touche pas à ma Picardie". Sans le savoir, il rejoint mon point de vue. Et nous ne sommes pas isolés à gauche. Depuis longtemps, Jean-Pierre Balligand défend l'idée d'un rattachement de l'Aisne à Champagne-Ardennes. Mais quand on s'appelle Balligand, on peut tout dire, tout se permettre. Quand on s'appelle Mousset, c'est moins évident. Mais je m'en moque. J'ai un principe moral et politique: je fais et je dis comme si je m'appelais Balligand! Essayez, vous verrez, c'est tonifiant.
Mais sur la Picardie et son avenir, je vais me taire et laisser la parole à C. H., en vous citant de larges extraits de son message électronique, auxquels j'adhère pleinement:
"Je vais sans doute me faire allumer comme un traître mais mon point de vue c'est que les départements et les régions c'est un sujet dont on devrait débattre sereinement au lieu de manier l'invective". Mais non camarade, pas de trahison chez les socialistes, simplement des opinions différences que nous devons soumettre à la discussion. L'accusation de "trahison", c'est l'argument préféré des staliniens et parfois des crypto-communistes au sein du PS.
"Il y aurait peut-être mieux à faire pour la gauche picarde (j'en suis) que de singer l'ancienne féodalité picarde". Oh que oui! J'ai dû recevoir dix fois la pétition en faveur de la Picardie, que j'ai dix fois refusée. Toute cette effervescence pour maintenir une région bâtarde, mal découpée, sans consistance historique! Ça me fait penser au ridicule emballement pour la sauvegarde du numéro départemental sur les plaques minéralogiques. Reviens vite, Jaurès, ils sont devenus fous!
"Pour les départements, il y en a qui tiennent la route mais est-ce qu'une partie de leurs compétences de proximité ne mériteraient pas d'être transférées sur les Pays (à condition qu'ils deviennent des vraies collectivités territoriales)?" Bonne question, mais réponse difficile: une vraie collectivité territoriale, ce sont des élus et des sous. Le Pays comme nouvel échelon, ça complique tout. Le problème, c'est qu'il faudra bien un jour ou l'autre faire des choix, ce qui signifie privilégier certains échelons et renoncer à d'autres. Qui aura ce courage politique?
"Il y a des départements qui ne tiennent pas la route: l'Aisne par exemple. En plus de deux siècles d'existence, elle n'a même pas accouché d'un journal régional lu dans tout le département (...) Vous croyez qu'à Château-Thierry, à Villers-Cotterêts, il se sentent picards? Et vous ne croyez pas que dans ces zones ils gagneraient à être intégrés au système de transports collectifs de la Champagne ou de l'Ile-de-France (et que ça soit financé par ces régions)? (...) L'effacement des limites départementales, ça permettrait aussi dans certains coins de faire des Pays plus cohérents. Dans le nord de l'Aisne, on a beaucoup rêvé d'une grande Thiérache".
"Une grande région Nord-Picardie, vous croyez vraiment que ça serait la mort de la Picardie? Si vous le croyez, c'est que la confiance dans votre identité est proche de zéro. Faudrait peut-être se souvenir qu'on a une proximité culturelle, linguistique très forte avec le Nord (...) Se souvenir aussi que la période de plus grande prospérité de la Picardie, c'est l'époque où son industrie était intégrée à l'industrie des grandes métropoles du Nord (...) De fait, la Picardie est déjà dans l'aire d'influence des grandes métropoles que sont Lille, Reims et l'Ile-de-France. Sauf que pour l'instant, c'est avec les inconvénients mais sans les avantages en termes de ressources, de fiscalité, d'aménagement du territoire, que peuvent insuffler ces zones de plus grande prospérité".
Ma conclusion: vive la grande Picardie, qu'elle repousse ses frontières, qu'elle élargisse ses horizons, qu'elle prenne le large!
Bonne matinée picarde.
PS: à 17h05, Michel Rocard participe ce dimanche à l'émission politique de France-Inter. Ecoutez-le: un socialiste libre, ça ne se refuse pas!
Un camarade axonais, C. H., m'a envoyé hier un courriel pour m'expliquer pourquoi il n'a pas signé la pétition "Touche pas à ma Picardie". Sans le savoir, il rejoint mon point de vue. Et nous ne sommes pas isolés à gauche. Depuis longtemps, Jean-Pierre Balligand défend l'idée d'un rattachement de l'Aisne à Champagne-Ardennes. Mais quand on s'appelle Balligand, on peut tout dire, tout se permettre. Quand on s'appelle Mousset, c'est moins évident. Mais je m'en moque. J'ai un principe moral et politique: je fais et je dis comme si je m'appelais Balligand! Essayez, vous verrez, c'est tonifiant.
Mais sur la Picardie et son avenir, je vais me taire et laisser la parole à C. H., en vous citant de larges extraits de son message électronique, auxquels j'adhère pleinement:
"Je vais sans doute me faire allumer comme un traître mais mon point de vue c'est que les départements et les régions c'est un sujet dont on devrait débattre sereinement au lieu de manier l'invective". Mais non camarade, pas de trahison chez les socialistes, simplement des opinions différences que nous devons soumettre à la discussion. L'accusation de "trahison", c'est l'argument préféré des staliniens et parfois des crypto-communistes au sein du PS.
"Il y aurait peut-être mieux à faire pour la gauche picarde (j'en suis) que de singer l'ancienne féodalité picarde". Oh que oui! J'ai dû recevoir dix fois la pétition en faveur de la Picardie, que j'ai dix fois refusée. Toute cette effervescence pour maintenir une région bâtarde, mal découpée, sans consistance historique! Ça me fait penser au ridicule emballement pour la sauvegarde du numéro départemental sur les plaques minéralogiques. Reviens vite, Jaurès, ils sont devenus fous!
"Pour les départements, il y en a qui tiennent la route mais est-ce qu'une partie de leurs compétences de proximité ne mériteraient pas d'être transférées sur les Pays (à condition qu'ils deviennent des vraies collectivités territoriales)?" Bonne question, mais réponse difficile: une vraie collectivité territoriale, ce sont des élus et des sous. Le Pays comme nouvel échelon, ça complique tout. Le problème, c'est qu'il faudra bien un jour ou l'autre faire des choix, ce qui signifie privilégier certains échelons et renoncer à d'autres. Qui aura ce courage politique?
"Il y a des départements qui ne tiennent pas la route: l'Aisne par exemple. En plus de deux siècles d'existence, elle n'a même pas accouché d'un journal régional lu dans tout le département (...) Vous croyez qu'à Château-Thierry, à Villers-Cotterêts, il se sentent picards? Et vous ne croyez pas que dans ces zones ils gagneraient à être intégrés au système de transports collectifs de la Champagne ou de l'Ile-de-France (et que ça soit financé par ces régions)? (...) L'effacement des limites départementales, ça permettrait aussi dans certains coins de faire des Pays plus cohérents. Dans le nord de l'Aisne, on a beaucoup rêvé d'une grande Thiérache".
"Une grande région Nord-Picardie, vous croyez vraiment que ça serait la mort de la Picardie? Si vous le croyez, c'est que la confiance dans votre identité est proche de zéro. Faudrait peut-être se souvenir qu'on a une proximité culturelle, linguistique très forte avec le Nord (...) Se souvenir aussi que la période de plus grande prospérité de la Picardie, c'est l'époque où son industrie était intégrée à l'industrie des grandes métropoles du Nord (...) De fait, la Picardie est déjà dans l'aire d'influence des grandes métropoles que sont Lille, Reims et l'Ile-de-France. Sauf que pour l'instant, c'est avec les inconvénients mais sans les avantages en termes de ressources, de fiscalité, d'aménagement du territoire, que peuvent insuffler ces zones de plus grande prospérité".
Ma conclusion: vive la grande Picardie, qu'elle repousse ses frontières, qu'elle élargisse ses horizons, qu'elle prenne le large!
Bonne matinée picarde.
PS: à 17h05, Michel Rocard participe ce dimanche à l'émission politique de France-Inter. Ecoutez-le: un socialiste libre, ça ne se refuse pas!
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