L'Aisne avec DSK

17 février 2009

Taux, totaux, totos.

Bonsoir à toutes et à tous.

En lisant la presse locale d'aujourd'hui, je vois que je ne suis pas le seul à ne pas avoir tout compris à ce qui s'est passé hier au conseil municipal. Pour L'Aisne Nouvelle, "les impôts locaux devraient augmenter". Pour un journal qu'on dit inféodé à Pierre André, ce n'est pas mal! Même si le conditionnel atténue un peu la prévision. L'Union a choisi, lui, le mode interrogatif: "Bientôt la fin de l'augmentation fiscale?" Quant au Courrier Picard, il opte pour le moyen terme puisqu'il annonce des "impôts stables".

J'ai cité à chaque fois les gros titres. Pour un peu, on croirait que les journalistes, aussi perplexes que moi, se sont donnés le mot: avec trois versions différentes, une devrait bien être la bonne! Mais le fond du débat est peut-être ailleurs. Quand j'étais enfant, à l'école primaire, dans la cour de récréation, nous aimions cette amusante devinette: zéro plus zéro? Égale la tête à toto! C'était charmant, et plus profond qu'on ne le croit: une façon de contester cette arithmétique qu'on nous imposait, pour montrer sa part d'absurdité. Avec les chiffres, ne peut-on pas tout démontrer, y compris que zéro plus zéro font la tête à toto?

C'est peut-être ce qui s'est passé au conseil municipal: une histoire de taux, de totaux et de totos. Mais qui à la fin avait la tête pris dans l'étau? Cessons ces plaisanteries, revenons à un peu de sérieux et quelques certitudes:

1- Quand le magazine "Capital", qui n'est pas un brûlot gauchiste, qui n'est pas rédigé par des fantaisistes, affirme il y a quelques mois que la fiscalité locale flambe à Saint-Quentin et classe notre ville tout en bas, je ne peux pas croire que tout soit faux et que les résultats comptables ne s'en ressentent pas.

2- Ce qui est certain, c'est que les taux locaux vont augmenter de 0,5%, ce qui est bien une augmentation, qui sera ramenée à 0% si l'Etat subventionne grâce à la dotation de développement urbain. Une condition n'est pas une confirmation. D'où ces deux formules alambiquées de Pierre André, qui parle d'une "modération forte de l'augmentation de la fiscalité" et d'une "augmentation de la fiscalité de zéro".

3- Reste un dernier point: les 0,5% de hausse fiscale rattrapent-ils l'inflation? Le maire dit oui, l'opposition dit non. Quant aux Saint-Quentinois, ils ne se posent qu'une seule question: nos impôts vont-ils oui ou non augmenter? Je ne suis pas certain qu'ils aient eu hier soir la réponse.

Pour moi, la seule question qui vaille est de savoir ce qu'on fera de notre argent, avec ou sans hausse de la fiscalité. Faut-il ou non rénover le quai Gayant? Si non, pour faire quoi d'autre? L'Aisne Nouvelle affirme que "Lançon s'élève contre le quai Gayant". Je n'ai pas eu le sentiment qu'il ait été aussi catégorique que ça, mais plutôt qu'il posait la question du bon usage de l'investissement.

Sinon, je ne suis pas certain que la totale remise en cause de ce chantier nous amènerait la popularité. En 2001, lors des municipales, les socialistes n'avaient pas par exemple remis en cause la plage de l'Hôtel de Ville, malgré tout le mal que pouvaient en penser certains parmi nous (pas moi particulièrement).


Bonne nuit.



PS: pour ne pas compliquer des choses déjà compliquées, je crois cependant qu'une coquille s'est glissée dans L'Union, qui annonce une hausse de 5% de la fiscalité. Zéro plus zéro égalent toujours la tête à toto?