Vivement jamais.
Bonjour à toutes et à tous.
Xavier Bertrand sera l'invité, la semaine prochaine, de l'émission télévisée "Vivement dimanche". Aller chez Drucker, c'est la consécration, un sacre médiatique, la popularité assurée. Le gentil Bertrand rencontrera le gentil Drucker, pour se dire quoi à votre avis? Des gentillesses, bien sûr. A "Vivement dimanche", les grands fauves de la politique deviennent de bons gros matous. Ce que je craignais s'installe progressivement: Bertrand chef de parti, c'est mieux pour lui que ministre. Il est sur le devant de la scène (les médias), il contrôle les coulisses (l'appareil UMP). C'est du gagnant-gagnant.
Dans une semaine, l'ancien gendre idéal des Français va recevoir le futur président idéal des Français? Ne souriez pas, on va vers ça. Et on peut faire quoi pour empêcher ça? A Saint-Quentin, j'ai l'impression d'avoir plusieurs tonnes de pierre sur le dos, et une tonne de plus dimanche prochain. Que voulez-vous faire contre une bonne bouille, une voix de boîte à musique, un homme qui se dit "libéral" (vive la droite) et "social" (vive la gauche)? Même à gauche, ce redoutable habile homme suscite prudence, compréhension, indulgence, admiration. Pas chez moi.
J'ai décidé de le combattre jusqu'au bout. Loyalement, honnêtement, mais sans rien laisser passer. Malgré les tonnes de pierre que je porte sur mon dos. On appelle ça aussi la démocratie. Dans la petite armée saint-quentinoise qui s'oppose à lui ( plus une guérilla qu'une guerre), je suis un sniper solitaire, sur ce blog et ailleurs. J'aurais voulu être général, pour faire grossir la petite armée. Raté. Mais c'est déjà bien d'avoir les armes à la main...
Profitons justement de ce dimanche matin pour faire quelques cartons. En lisant Le Monde du 3 février, un article consacré à "XB", je tombe sur quelques perles:
1- "XB dort peut, saute les repas inutiles et picore toute la journée, sandwichs au buffet, crêpes dans la rue, friandises dans le train". Il est flagrant que cet homme-là, pourtant ancien ministre de la Santé, a une vie diététiquement déséquilibrée, une hygiène de santé déplorable. Qui cache quoi? Une obsession, une boulimie, une névrose du pouvoir. C'en est presque caricatural. Bertrand s'agite trop, ce n'est pas un homme sage.
2- "C'est un cri d'angoisse, pas de colère". Bertrand parle des manifestants du 29 janvier. Lui qui veut aller partout, faire du "terrain", il aurait dû faire un tour dans les cortèges, incognito. Il n'aurait pas vu des visages angoissés (quand on est angoissé, on se morfond, on rumine, on reste chez soi, on ne défile pas), mais des visages en colère. Le chef de l'UMP ne comprend-il pas que dans notre pays les raisons d'être en colère sont nombreuses et puissantes?
3- "Ce n'est pas derrière un bureau qu'on apprend". Elle est bien belle, celle-là! Je suis sûr qu'il va la ressortir à Drucker. Elle est tellement démago, tellement dans l'air du temps. Bertrand veut jouer au brave gars, pas intello pour un sou, qui préfère le bon air à l'ambiance de bureau. Pour un peu, il se prendrait pour un prolo! Quand même pas... Tout ça est bien évidemment faux, archi faux, archi démago: c'est devant un bureau, en étudiant des dossiers, en réfléchissant calmement aux problèmes des Français et à l'avenir de la France, que l'homme d'Etat se construit. Pas en singeant les ouvriers, casque sur la tête et pogne virile. On ne respecte pas les gens en les imitant.
4- "Nous savons où nous habitons, mais nous n'avons pas à nous interdire de dénoncer les excès du capitalisme. Nous n'avons pas à nous interdire les usines". Cette parole-là de Bertrand, conservez-la, méditez-là, elle en vaut la peine, car il y a du lapsus, de l'aveu et de l'intention en elle. "Nous savons où nous habitons": eh oui, la droite connaît ses quartiers, qui ne sont plus de noblesse mais le plus souvent bourgeois. Belle sincérité de le rappeler. A partir de là, Bertrand appelle à la conquête des autres quartiers, les classes populaires et moyennes. Ce sera sa grande stratégie à la tête de l'UMP, en vue de reconduire Sarkozy au pouvoir en 2012. En faisant pour la France ce qu'il a fait, avec succès, sous la conduite de Pierre André, à Saint-Quentin: s'approprier une partie significative de l'électorat et de la sociologie de gauche.
On peut faire quoi contre ça? Si j'avais la foi en un Dieu de la gauche, je prierai. Comme ça n'est pas le cas, je me contente de parler, d'écrire, de militer. Vivement dimanche, se dit Drucker en attendant le week-end prochain . Vivement demain, pense tout bas Xavier Bertrand en visant 2017. Vivement jamais, c'est mon espoir à moi.
Bon dimanche,
avec ou sans Drucker.
Xavier Bertrand sera l'invité, la semaine prochaine, de l'émission télévisée "Vivement dimanche". Aller chez Drucker, c'est la consécration, un sacre médiatique, la popularité assurée. Le gentil Bertrand rencontrera le gentil Drucker, pour se dire quoi à votre avis? Des gentillesses, bien sûr. A "Vivement dimanche", les grands fauves de la politique deviennent de bons gros matous. Ce que je craignais s'installe progressivement: Bertrand chef de parti, c'est mieux pour lui que ministre. Il est sur le devant de la scène (les médias), il contrôle les coulisses (l'appareil UMP). C'est du gagnant-gagnant.
Dans une semaine, l'ancien gendre idéal des Français va recevoir le futur président idéal des Français? Ne souriez pas, on va vers ça. Et on peut faire quoi pour empêcher ça? A Saint-Quentin, j'ai l'impression d'avoir plusieurs tonnes de pierre sur le dos, et une tonne de plus dimanche prochain. Que voulez-vous faire contre une bonne bouille, une voix de boîte à musique, un homme qui se dit "libéral" (vive la droite) et "social" (vive la gauche)? Même à gauche, ce redoutable habile homme suscite prudence, compréhension, indulgence, admiration. Pas chez moi.
J'ai décidé de le combattre jusqu'au bout. Loyalement, honnêtement, mais sans rien laisser passer. Malgré les tonnes de pierre que je porte sur mon dos. On appelle ça aussi la démocratie. Dans la petite armée saint-quentinoise qui s'oppose à lui ( plus une guérilla qu'une guerre), je suis un sniper solitaire, sur ce blog et ailleurs. J'aurais voulu être général, pour faire grossir la petite armée. Raté. Mais c'est déjà bien d'avoir les armes à la main...
Profitons justement de ce dimanche matin pour faire quelques cartons. En lisant Le Monde du 3 février, un article consacré à "XB", je tombe sur quelques perles:
1- "XB dort peut, saute les repas inutiles et picore toute la journée, sandwichs au buffet, crêpes dans la rue, friandises dans le train". Il est flagrant que cet homme-là, pourtant ancien ministre de la Santé, a une vie diététiquement déséquilibrée, une hygiène de santé déplorable. Qui cache quoi? Une obsession, une boulimie, une névrose du pouvoir. C'en est presque caricatural. Bertrand s'agite trop, ce n'est pas un homme sage.
2- "C'est un cri d'angoisse, pas de colère". Bertrand parle des manifestants du 29 janvier. Lui qui veut aller partout, faire du "terrain", il aurait dû faire un tour dans les cortèges, incognito. Il n'aurait pas vu des visages angoissés (quand on est angoissé, on se morfond, on rumine, on reste chez soi, on ne défile pas), mais des visages en colère. Le chef de l'UMP ne comprend-il pas que dans notre pays les raisons d'être en colère sont nombreuses et puissantes?
3- "Ce n'est pas derrière un bureau qu'on apprend". Elle est bien belle, celle-là! Je suis sûr qu'il va la ressortir à Drucker. Elle est tellement démago, tellement dans l'air du temps. Bertrand veut jouer au brave gars, pas intello pour un sou, qui préfère le bon air à l'ambiance de bureau. Pour un peu, il se prendrait pour un prolo! Quand même pas... Tout ça est bien évidemment faux, archi faux, archi démago: c'est devant un bureau, en étudiant des dossiers, en réfléchissant calmement aux problèmes des Français et à l'avenir de la France, que l'homme d'Etat se construit. Pas en singeant les ouvriers, casque sur la tête et pogne virile. On ne respecte pas les gens en les imitant.
4- "Nous savons où nous habitons, mais nous n'avons pas à nous interdire de dénoncer les excès du capitalisme. Nous n'avons pas à nous interdire les usines". Cette parole-là de Bertrand, conservez-la, méditez-là, elle en vaut la peine, car il y a du lapsus, de l'aveu et de l'intention en elle. "Nous savons où nous habitons": eh oui, la droite connaît ses quartiers, qui ne sont plus de noblesse mais le plus souvent bourgeois. Belle sincérité de le rappeler. A partir de là, Bertrand appelle à la conquête des autres quartiers, les classes populaires et moyennes. Ce sera sa grande stratégie à la tête de l'UMP, en vue de reconduire Sarkozy au pouvoir en 2012. En faisant pour la France ce qu'il a fait, avec succès, sous la conduite de Pierre André, à Saint-Quentin: s'approprier une partie significative de l'électorat et de la sociologie de gauche.
On peut faire quoi contre ça? Si j'avais la foi en un Dieu de la gauche, je prierai. Comme ça n'est pas le cas, je me contente de parler, d'écrire, de militer. Vivement dimanche, se dit Drucker en attendant le week-end prochain . Vivement demain, pense tout bas Xavier Bertrand en visant 2017. Vivement jamais, c'est mon espoir à moi.
Bon dimanche,
avec ou sans Drucker.
4 Comments:
XB est finalement pour vous un briseur de reves,
l'indispensable rappel à la réalité qui vous est si insupportable,
à cause de lui,
il vous est difficile de continuer à vous mentir et à vous bercer d'illusions.
Pas si étonnant finalement que vous ne l'appréciez pas.
Il est le réel,
là où vous ne vous nourrissez que d'illusions et de fantasmes.
By grandourscharmant, at 10:34 AM
Vous avez raison: le réel tel qu'il est, c'est la droite, mais le réel tel qu'il pourrait devenir, c'est la gauche.
By Emmanuel Mousset, at 1:22 PM
Mais tout à fait,
ça pourrait le devenir.
Comme je pourrais jouer au loto de ce soir et que je pourrais gagner.
Le champ des possibles est toujours bien plus large que ce qui finit réellement par arriver.
By grandourscharmant, at 1:49 PM
Le devenir n'est pas le possible mais le probable et parfois l'inéluctable.
By Emmanuel Mousset, at 2:10 PM
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