Anne Ferreira.
Bonsoir à toutes et à tous.
J'ai dit samedi que le Conseil national du PS avait été "un grand jour" pour notre Parti, reprenant ainsi le mot de Martine Aubry. J'ai salué l'adoption quasi unanime de nos listes européennes et le rassemblement de toutes les sensibilités dans nos instances dirigeantes. Je parlais bien sûr de l'échelon national. Au niveau local, nous pâtissons des choix nationaux, puisque la section socialiste de Saint-Quentin va perdre une députée européenne, Anne Ferreira.
Ma réaction sera d'abord personnelle, presque affective, même si je n'aime pas faire état sur ce blog, ou ailleurs, de mes sentiments. C'était il y a dix ans. Dix ans! Ce n'est pas rien, c'est une tranche de vie, une partie non négligeable de l'existence. C'était, pour les socialistes saint-quentinois, la "belle époque", et pour moi, de 1998 à 2001, mes années de bonheur (politique), que je n'ai plus jamais retrouvées depuis. La section était forte, rassemblée, avec un esprit collectif et surtout l'espoir de gagner. Bien sûr, comme toujours, comme partout, il y avait des problèmes, mais sans commune mesure avec ceux qui allaient nous frapper par la suite.
Ces années-là, nous avions des élus à tous les niveaux: à l'Assemblée Nationale, au Parlement européen, au Conseil régional, au Conseil général, et nous faisions élire quatre conseillers municipaux. Ces années-là, les courants locaux existaient mais n'avaient pas l'importance qu'ils ont exagérément prise par la suite.
En 1999, je me proposais pour devenir le directeur de campagne d'Anne Ferreira, c'est vous dire à quel point l'appartenance à un courant était alors très secondaire. Je crois qu'ensemble nous avions fait une belle campagne, très fraternelle. Je me souviens en particulier de la venue d'Elisabeth Guigou au théâtre Jean Vilar. Nous n'avons plus jamais fait, depuis, un tel meeting à un tel endroit.
J'ai gardé de cet heureux temps un souvenir matériel, une cravate que m'avait offerte Anne après la victoire, une rouge avec des petits zèbres, que j'ai conservée. Voilà pour la partie sentimentale, nostalgique. Je reviens maintenant à l'analyse politique:
L'Aisne Nouvelle, sous la plume de Damien Le-Thanh, présente Anne Ferreira comme "victime des courants politiques" et le Courrier Picard, reprenant les propos de la députée européenne, comme "victime des arrangements du PS". Oui, c'est vrai, ce qui arrive à Anne, ce qui pénalise notre section, c'est d'abord ce que je n'ai cessé de dénoncer ces dernières années: la logique de courant, les rapports de force.
Certes, quand on est fort, on n'a rien à craindre des rapports de force, on peut se livrer à ce luxe politique qu'est la concurrence entre les courants. Mais quand on est à Saint-Quentin face à une droite hyper-puissante, quand on est dans la petite Fédération de l'Aisne, il ne faut pas cultiver les rapports de force entre nous, il faut se serrer les coudes. Sinon, la droite nous écrase et notre direction nationale nous ignore.
Combien de fois ai-je dit, sur ce blog, dans de nombreuses réunions, que la compétence était aussi à prendre en compte dans nos choix politiques! Combien de fois ai-je dit que la continuité était nécessaire à l'action politique, parce que gage d'efficacité? Au Parlement, Anne Ferreira a fait du bon travail, et il est de ce point de vue regrettable que sa place sur la liste ne soit pas éligible. Le seul reproche que je puisse lui faire (mais la critique est aisée, j'en ai conscience... ), c'est sa dimension médiatique insuffisante, aussi bien localement que nationalement. Là aussi, c'est mon dada: l'action politique a besoin de toute une politique de communication.
Pour terminer, et pour défendre Martine Aubry, je ne peux pas laisser dire sans réagir que la composition des listes européennes serait le résultat de "petits arrangements". N'oublions pas que dans le cadre de la rénovation de nos pratiques, voulue par Martine Aubry et inscrite dans son mandat de Première secrétaire, la direction nationale a voulu privilégier les nouveaux venus sur les listes et limiter les situations de cumul de mandats.
The show must go on. Le grand politique se reconnaît à sa faculté de rebondir, de rester présent quoi qu'il arrive, de mépriser la défaite et de continuer comme si de rien n'était. C'est dans l'échec qu'on mesure ses qualités, pas dans la victoire. Anne Ferreira est à un âge où l'attend encore l'avenir. A Saint-Quentin, nous ne sommes pas tant, côté socialiste, dans cette situation-là. Le passé n'est pas effacé par la page qui se tourne. Anne garde l'acquis de son expérience européenne, qui est un atout, et son mandat régional, qui fait d'elle la première élue de notre section, membre d'un exécutif. Je l'embrasse et lui souhaite beaucoup de force pour le présent, beaucoup d'espoir pour l'avenir.
Bonne soirée.
J'ai dit samedi que le Conseil national du PS avait été "un grand jour" pour notre Parti, reprenant ainsi le mot de Martine Aubry. J'ai salué l'adoption quasi unanime de nos listes européennes et le rassemblement de toutes les sensibilités dans nos instances dirigeantes. Je parlais bien sûr de l'échelon national. Au niveau local, nous pâtissons des choix nationaux, puisque la section socialiste de Saint-Quentin va perdre une députée européenne, Anne Ferreira.
Ma réaction sera d'abord personnelle, presque affective, même si je n'aime pas faire état sur ce blog, ou ailleurs, de mes sentiments. C'était il y a dix ans. Dix ans! Ce n'est pas rien, c'est une tranche de vie, une partie non négligeable de l'existence. C'était, pour les socialistes saint-quentinois, la "belle époque", et pour moi, de 1998 à 2001, mes années de bonheur (politique), que je n'ai plus jamais retrouvées depuis. La section était forte, rassemblée, avec un esprit collectif et surtout l'espoir de gagner. Bien sûr, comme toujours, comme partout, il y avait des problèmes, mais sans commune mesure avec ceux qui allaient nous frapper par la suite.
Ces années-là, nous avions des élus à tous les niveaux: à l'Assemblée Nationale, au Parlement européen, au Conseil régional, au Conseil général, et nous faisions élire quatre conseillers municipaux. Ces années-là, les courants locaux existaient mais n'avaient pas l'importance qu'ils ont exagérément prise par la suite.
En 1999, je me proposais pour devenir le directeur de campagne d'Anne Ferreira, c'est vous dire à quel point l'appartenance à un courant était alors très secondaire. Je crois qu'ensemble nous avions fait une belle campagne, très fraternelle. Je me souviens en particulier de la venue d'Elisabeth Guigou au théâtre Jean Vilar. Nous n'avons plus jamais fait, depuis, un tel meeting à un tel endroit.
J'ai gardé de cet heureux temps un souvenir matériel, une cravate que m'avait offerte Anne après la victoire, une rouge avec des petits zèbres, que j'ai conservée. Voilà pour la partie sentimentale, nostalgique. Je reviens maintenant à l'analyse politique:
L'Aisne Nouvelle, sous la plume de Damien Le-Thanh, présente Anne Ferreira comme "victime des courants politiques" et le Courrier Picard, reprenant les propos de la députée européenne, comme "victime des arrangements du PS". Oui, c'est vrai, ce qui arrive à Anne, ce qui pénalise notre section, c'est d'abord ce que je n'ai cessé de dénoncer ces dernières années: la logique de courant, les rapports de force.
Certes, quand on est fort, on n'a rien à craindre des rapports de force, on peut se livrer à ce luxe politique qu'est la concurrence entre les courants. Mais quand on est à Saint-Quentin face à une droite hyper-puissante, quand on est dans la petite Fédération de l'Aisne, il ne faut pas cultiver les rapports de force entre nous, il faut se serrer les coudes. Sinon, la droite nous écrase et notre direction nationale nous ignore.
Combien de fois ai-je dit, sur ce blog, dans de nombreuses réunions, que la compétence était aussi à prendre en compte dans nos choix politiques! Combien de fois ai-je dit que la continuité était nécessaire à l'action politique, parce que gage d'efficacité? Au Parlement, Anne Ferreira a fait du bon travail, et il est de ce point de vue regrettable que sa place sur la liste ne soit pas éligible. Le seul reproche que je puisse lui faire (mais la critique est aisée, j'en ai conscience... ), c'est sa dimension médiatique insuffisante, aussi bien localement que nationalement. Là aussi, c'est mon dada: l'action politique a besoin de toute une politique de communication.
Pour terminer, et pour défendre Martine Aubry, je ne peux pas laisser dire sans réagir que la composition des listes européennes serait le résultat de "petits arrangements". N'oublions pas que dans le cadre de la rénovation de nos pratiques, voulue par Martine Aubry et inscrite dans son mandat de Première secrétaire, la direction nationale a voulu privilégier les nouveaux venus sur les listes et limiter les situations de cumul de mandats.
The show must go on. Le grand politique se reconnaît à sa faculté de rebondir, de rester présent quoi qu'il arrive, de mépriser la défaite et de continuer comme si de rien n'était. C'est dans l'échec qu'on mesure ses qualités, pas dans la victoire. Anne Ferreira est à un âge où l'attend encore l'avenir. A Saint-Quentin, nous ne sommes pas tant, côté socialiste, dans cette situation-là. Le passé n'est pas effacé par la page qui se tourne. Anne garde l'acquis de son expérience européenne, qui est un atout, et son mandat régional, qui fait d'elle la première élue de notre section, membre d'un exécutif. Je l'embrasse et lui souhaite beaucoup de force pour le présent, beaucoup d'espoir pour l'avenir.
Bonne soirée.
15 Comments:
La notion de courant à l'intérieur du PS constitue une stupidité sans nom.
Le PS actuellement avec son système pseudo-démocratique à base de courants est à la masse, on le constate sans cesse. Au lieu d'avancer ensemble, c'est la guéguerre permanente et la course à la gamelle chaude, au détriment de nos objectifs et de nos idéaux. Tant que nous n'aurons pas mis à plat ce système délétère et pervers, nous encaisserons but sur but.
By jpbb, at 10:32 PM
Si le systeme conduit à ce qu'à la place d'un militant compétent de tel courant, on en prenne un moins compétent d'un autre courant.
Je suis d'accord avec jpbb
By grandourscharmant, at 10:52 PM
Anne Ferreira paye sa position aux élections européennes
By Anonyme, at 9:28 AM
Comme l'écrivait l'Aisne Noubelle, Ferreira a été discrète,VP avait confié qu'elle ne serait pas reprise.
Député exige des qualités qu'elle n'a pas, et à force de magouiller, d'exclure, il faut bien que ça vous retombe sur la " gueule " !
Elle vous a détruit, je ne saisis pas vos calineries, je sais ... la peur d'être exclu, elle vous contraint à vous mettre à plat-ventre, ce n'est pas les convictions affirmées qui bous étouffent.
pauvre PS !
By Anonyme, at 6:19 PM
1- Je ne suis pas câlin, je suis fraternel.
2- Je ne peux pas être détruit puisque je suis indestructible (aucune présomption de ma part: c'est une qualité banale en politique et beaucoup d'autres que moi la partagent).
3- Pour être exclu du PS, il faut ne pas avoir respecté ses règles. Je n'ai aucune crainte de ce côté-là.
4- Je ne partage pas certains points de vue avec Anne Ferreira mais je persiste à défendre son travail de parlementaire européen.
5- Et puis, ma morale personnelle m'incite à ne pas hurler avec les loups. La politique n'est pas exclusive de l'élégance. Mais je crois que c'est un mot qui n'appartient pas à votre vocabulaire.
By Emmanuel Mousset, at 7:07 PM
l'anonyme devrait nous expliquer les qualités qu'il faut à un député
ainsi que celles qu'il estime manquer à AF,
ce serait plus constructif.
Sur EM, dans quel sens a-t-il été détruit ?
En long, en large, en travers,
en bas, au milieu, en haut ?
By grandourscharmant, at 7:09 PM
Vous ne seriez pas un lecteur du marquis de Sade, par hasard?
By Emmanuel Mousset, at 8:48 PM
On m'a interdit de le lire.
Allez savoir pourquoi.
Par contre, je suis fan des bronzés.
By grandourscharmant, at 9:07 PM
J'ai compris, je vous dérange. Eh bien je vous laisse regarder TF1 tout votre soûl.
By Emmanuel Mousset, at 9:17 PM
vous ne me dérangez pas du tout,
c'est quand meme la 12e diffusion sur tf1.
Ce film est extraordinaire d'un point de vue sociologique.
la caricature sur la société d'il y a 30a est féroce et pertinente.
C'est sa justesse qui fait la pertinence de ce film.
By grandourscharmant, at 9:28 PM
J'aime bien aussi, mais mon préféré, c'est le deuxième.
By Emmanuel Mousset, at 10:45 PM
Il est tres bien aussi,
peut etre plus drole,
mais entre le 1er et le 2e,
les personnages ne sont plus les memes, la société a changé.
Alors que le 1er lui contient toutes les dérives que va connaitre la société.
By grandourscharmant, at 10:57 PM
Pour mieux comprendre tout ça, lire aussi Houellebecq.
By Emmanuel Mousset, at 9:05 AM
tout à fait.
La question étant de savoir comment tout cela va finir
Sachant que l'histoire de l'humanité contient déjà surement la réponse.
By grandourscharmant, at 9:29 AM
En France, on dit que tout finit par des chansons. C'est une belle ligne de conduite.
By Emmanuel Mousset, at 10:07 AM
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