L'Aisne avec DSK

06 mars 2009

La faute de la droite.

Bonsoir à toutes et à tous.

Edouard Balladur a rendu hier son rapport sur la réforme des collectivités locales. C'est donc l'épilogue provisoire d'une séquence catastrophique, par la faute de la droite. Le sujet était d'importance, il appelait le consensus, c'est au final la division, la polémique et une double régression: d'un côté les défenseurs de l'identité régionale, qui commettent en Picardie un contresens historique et géographique (ils en restent à une entité banalement administrative), de l'autre les contempteurs des élus locaux, qui veulent à tout prix "simplifier", "économiser" (allez voir les commentaires sur le site du journal L'Union, c'est un florilège de réactions anti-politiques).

Bref, on est très mal parti, en attendant cet automne, où un projet de loi doit être examiné. J'ai dit que la droite était responsable de cette pitoyable situation, où un rapport intéressant est laminé par des critiques idiotes. Pourquoi? Pour quatre raisons:

1- Donner la présidence de la commission à un haut représentant de la droite, c'est une première erreur. Il fallait la jouer fine, tactique, politique: à la place de Balladur, j'aurais bien vu Mauroy, un décentralisateur historique. Ou du moins quelqu'un d'indépendant, non soupçonnable d'oeuvrer pour les seuls intérêts de la droite (Julliard pourquoi pas).

2- Laisser croire que la réforme du scrutin régional pouvait se faire dès maintenant, ne démentir que bien tard, c'est d'une rare stupidité, c'est laisser penser qu'on veut régler son compte à la gauche et récupérer les régions perdues. Il aurait fallu lancer cette réflexion après les régionales de 2010, pour ne s'attirer aucun reproche et travailler sereinement.

3- La commission aurait dû être paritaire, droite-gauche, et associer étroitement les présidents des régions et départements. Qui peut croire que la classe politique locale allait se laisser déposséder de son pouvoir sans broncher? Historiquement, on n'a jamais vu ça, sauf exception (la nuit du 4 août 1789, l'abolition des privilèges de l'aristocratie).

4- Comment accorder notre confiance à un président, Nicolas Sarkozy, qui prétend décentraliser alors qu'il centralise tout autour de sa personne, dans ce qu'on appelle "l'hyper-présidence", que d'ailleurs il assume et revendique? D'un côté il veut réformer l'organisation territoriale, de l'autre il accable les collectivités de charges nouvelles sans financements nouveaux.

Chez moi, dans l'Aisne, à Château-Thierry, il s'est passé ces jours-ci quelque chose d'incroyable, à l'image de ce débat tronqué sur les collectivités locales: les élus ont occupé toute une nuit la sous-préfecture, qui est depuis juin sans sous-préfet, alors que l'arrondissement est touché, comme bien d'autres, par des problèmes sociaux. Un sous-préfet, c'est important: quand on voit combien le nôtre, à Saint-Quentin, Jacques Destouches, se démène ici et là pour régler les problèmes des élus et des citoyens, on comprend à quel point ce représentant de l'Etat qu'est le sous-préfet est indispensable au bon fonctionnement des petites Républiques dans la grande République.

Face à ce désastre, la gauche picarde a répondu comme il lui semblait bon. Pour ma part, je n'aurais pas surfé sur le sentiment identitaire (mais sans doute parce que je suis un piètre politicien). En revanche, j'aurais axé la riposte sur la disparition de la taxe professionnelle, qui est un sujet autrement plus important, pour la démocratie locale, que la défense de la pseudo identité picarde. Mais "Touche pas à ma TP", ça le fait moins, c'est pas aussi sexy que "Touche pas à ma Picardie".


Ne touchez à rien,
bonne soirée.

6 Comments:

  • Et je me doute qu'en honnete homme,
    vous avez pris la peine de le lire.

    Que vous ne vous etes pas laissé abusé par les rumeurs, les mensonges, la désinformation, les oublis et les omissions.

    D'un autre coté, meme si vous ne l'aviez pas fait,
    les gens qui vous ont soufflé quoi dire étaient forcément honnête et objectif.

    By Blogger grandourscharmant, at 9:55 PM  

  • J'ai horreur qu'on me souffle dans les oreilles.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 10:09 PM  

  • Je me doute bien qu'un murmure dans le creux de l'oreille vous est suffisant.

    By Blogger grandourscharmant, at 9:36 AM  

  • Ah ok le PS ! Ca existe encore ? Nan mais sérieusement entre Royal la dégénéré, Fabius le visqueux puant malhonnête, Lang l'homme paillette, DSK le dépassé, Mosovici l'incohérent, Montebourg la girouette, Rebsamen et Ayrault les hyprocrites de première ! Hollande le beauf qui se relook pour 2012, filipeti et Bato qui croient que la politique c'est people !

    VIVE LE PS !!!!!!!!!!!!!!!!

    By Anonymous Anonyme, at 1:01 PM  

  • Vous éprouvez un amour contrarié pour le PS. Derrière votre ironie se cache une grande passion. L'excès même de votre diatribe prouve que votre sentiment est vif. Laissez parler votre coeur, ne retenez pas ce qui est en vous, osez aimer ce PS qui ne quitte pas vos pensées!

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 7:15 PM  

  • Ne surtout pas l'écouter,
    le PS est une drogue dure dont il est dfficile de se sortir.
    Comme toutes les drogues, au début, on y va pour etre bien
    et on y reste en espérant qu'on finira par se sentir moins mal.

    Alors que justement, si on se sent si mal, c'est parce qu'on est au ps et qu'on en est devenu dépendant.

    By Blogger grandourscharmant, at 6:43 PM  

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