Picard ou pingouin.
Bonsoir à toutes et à tous.
Malgré les propos rassurants et les garanties de Balladur, le débat autour de la Picardie a continué ces derniers jours. Sur ma messagerie personnelle, j'ai reçu des avis contradictoires de camarades. Jean-Marie, de Soissons, me fait remarquer que sa ville est à équidistance de Paris et d'Amiens (120 kms), que la Picardie n'est qu'un "simple découpage administratif" des années 70 et qu' "Amiens capte toutes les richesses". Du coup, l'explosion de la Picardie le ravit et il conclut en affirmant: "Amiens n'existe pas dans ma vie, je vais à Reims car c'est à 60 kms seulement et 45 minutes par la qualité de ses routes".
On voit que le débat est aussi (surtout?) motivé par des critères très concrets: le transport, l'hôpital, l'université (où vais-je me faire soigner? Où vais-je envoyer étudier mes enfants?), qui valent bien les critères historiques et identitaires (l'amour de sa région).
Mais Didier, de Soissons lui aussi, n'est pas d'accord. Il répond à Jean-Marie que si l'Aisne était rattachée à Champagne-Ardennes, le Conseil régional s'installerait à Châlons-en-Champagne, à 100 km, et 150 kms pour les habitants de St Quentin.
Claude, de Guise, fait une proposition pas bête du tout: créer une Maison de la Picardie dans la capitale, chargée de faire connaître nos activités, nos artistes, nos produits. Et savez-vous où il songe à la domicilier? Rue de Picardie, dans le 3ème arrondissement!
Anne-Sophie, d'Hirson, dans L'Union d'hier, a un point de vue plus radical propre à la jeunesse (elle a 22 ans), et ça me plaît bien:
"Je n'aime pas trop le régionalisme avec son manque d'ouverture d'esprit. Je me sens davantage européenne. En fait, je fais partie du système solaire. Alors si cette région, pour des raisons administratives ou autres, était rattachée à une autre région, ça changerait quoi? Ici comme ailleurs, c'est la crise. Qu'on soit Picard ou pingouin".
Bien vu, non? Thierry, 31 ans, de Mondrepuis, est sur la même ligne:
"Perso, je pense qu'il vaut mieux se sentir humain que picard. La Picardie n'est pas une région de France avec beaucoup d'atouts dans son jeu. Ce n'est pas non plus une destination de vacances très demandée. De toute façon, ce genre de débat, ça ne vole pas haut. On attend d'autres réponses pour enrayer la crise et avoir plus de pouvoir d'achat. Le matin, je me sens Picard et le soir, Breton. Comprenne qui pourra".
Pas bêtes, nos jeunes. Peut-être plus sages que nos vieux. Je terminerai ce tour de presse par Libération de vendredi dernier, avec un article intitulé: "La Picardie existe-t-elle?" La réponse est oui, mais nuancée. La Picardie actuelle (la région picarde) est à la fois plus grande et plus petite que la Picardie historique. Plus grande parce le sud de l'Oise et de l'Aisne n'en font pas historiquement partie. Plus petite parce que la zone linguistique du parler picard est beaucoup plus large et va jusqu'en Belgique. Bref, les défenseurs de la Picardie dans ses limites administratives d'aujourd'hui ne respectent ni son histoire, ni sa géographie, ils se replient sur une Picardie étriquée.
Bonne soirée picarde
... ou berrichonne.
Malgré les propos rassurants et les garanties de Balladur, le débat autour de la Picardie a continué ces derniers jours. Sur ma messagerie personnelle, j'ai reçu des avis contradictoires de camarades. Jean-Marie, de Soissons, me fait remarquer que sa ville est à équidistance de Paris et d'Amiens (120 kms), que la Picardie n'est qu'un "simple découpage administratif" des années 70 et qu' "Amiens capte toutes les richesses". Du coup, l'explosion de la Picardie le ravit et il conclut en affirmant: "Amiens n'existe pas dans ma vie, je vais à Reims car c'est à 60 kms seulement et 45 minutes par la qualité de ses routes".
On voit que le débat est aussi (surtout?) motivé par des critères très concrets: le transport, l'hôpital, l'université (où vais-je me faire soigner? Où vais-je envoyer étudier mes enfants?), qui valent bien les critères historiques et identitaires (l'amour de sa région).
Mais Didier, de Soissons lui aussi, n'est pas d'accord. Il répond à Jean-Marie que si l'Aisne était rattachée à Champagne-Ardennes, le Conseil régional s'installerait à Châlons-en-Champagne, à 100 km, et 150 kms pour les habitants de St Quentin.
Claude, de Guise, fait une proposition pas bête du tout: créer une Maison de la Picardie dans la capitale, chargée de faire connaître nos activités, nos artistes, nos produits. Et savez-vous où il songe à la domicilier? Rue de Picardie, dans le 3ème arrondissement!
Anne-Sophie, d'Hirson, dans L'Union d'hier, a un point de vue plus radical propre à la jeunesse (elle a 22 ans), et ça me plaît bien:
"Je n'aime pas trop le régionalisme avec son manque d'ouverture d'esprit. Je me sens davantage européenne. En fait, je fais partie du système solaire. Alors si cette région, pour des raisons administratives ou autres, était rattachée à une autre région, ça changerait quoi? Ici comme ailleurs, c'est la crise. Qu'on soit Picard ou pingouin".
Bien vu, non? Thierry, 31 ans, de Mondrepuis, est sur la même ligne:
"Perso, je pense qu'il vaut mieux se sentir humain que picard. La Picardie n'est pas une région de France avec beaucoup d'atouts dans son jeu. Ce n'est pas non plus une destination de vacances très demandée. De toute façon, ce genre de débat, ça ne vole pas haut. On attend d'autres réponses pour enrayer la crise et avoir plus de pouvoir d'achat. Le matin, je me sens Picard et le soir, Breton. Comprenne qui pourra".
Pas bêtes, nos jeunes. Peut-être plus sages que nos vieux. Je terminerai ce tour de presse par Libération de vendredi dernier, avec un article intitulé: "La Picardie existe-t-elle?" La réponse est oui, mais nuancée. La Picardie actuelle (la région picarde) est à la fois plus grande et plus petite que la Picardie historique. Plus grande parce le sud de l'Oise et de l'Aisne n'en font pas historiquement partie. Plus petite parce que la zone linguistique du parler picard est beaucoup plus large et va jusqu'en Belgique. Bref, les défenseurs de la Picardie dans ses limites administratives d'aujourd'hui ne respectent ni son histoire, ni sa géographie, ils se replient sur une Picardie étriquée.
Bonne soirée picarde
... ou berrichonne.
8 Comments:
Tout amateur de la ligue Magnus sait qu'à Amiens ce sont les gothiques,
les pingouins,
c'est à Morzine-Avoriaz qu'on les trouve.
By grandourscharmant, at 10:49 PM
"Nous sommes tous des juifs allemands", clamait-on en Mai 68. Et aujourd'hui, tous pingouins!
By Emmanuel Mousset, at 9:04 AM
Visiblement le hockey sur glace ne vous inspire pas plus que ça.
C'est bien dommage.
Il y aurait tellement à dire sur le sujet.
By grandourscharmant, at 9:26 AM
J'ai parfois le hoquet, mais pas sur glace.
By Emmanuel Mousset, at 10:06 AM
parce que vous avez mangé trop de glaces ?
By grandourscharmant, at 11:52 AM
Je suis très vacherin (mais pas vache).
By Emmanuel Mousset, at 2:04 PM
finalement vous n'avez peut etre pas de si mauvais gouts.
By grandourscharmant, at 8:14 PM
On ne discute pas des goûts et des couleurs, seulement des convictions.
By Emmanuel Mousset, at 10:15 PM
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