Le retour des stals.

Bonsoir à toutes et à tous.

Frédéric Mitterrand a été sifflé à la fête de l'Huma et obligé de partir. Ce petit scandale ne mériterait aucun commentaire particulier si la réflexion ne me conduisait à faire quelques remarques :

Quand Xavier Bertrand a été le premier homme de droite à participer à la célèbre fête (pour débattre avec Gremetz), personne ne l'a conspué ni chassé. Il faut dire qu'il avait été invité en bonne et due forme par le PCF, sans que ce dialogue avec la droite ne choque les militants. Demain, un autre ministre de droite sera présent, Eric Woerth. Comment vont se comporter alors ceux qui aujourd'hui s'en sont pris à Frédéric Mitterrand ?

Ce deux poids deux mesures n'est pas si étrange que ça. Ce n'est pas une saine réaction morale à laquelle nous avons assisté (la condamnation d'un traître), puisque Frédéric Mitterrand n'a jamais été un adhérent ou un militant de gauche, à la différence de Kouchner, Bockel ou Besson. Non, c'est le retour des stals qui s'est exprimé à cette occasion. Car avez-vous bien entendu les slogans vengeurs ? "Social-traître", c'est le mot fétiche du stal de base, qu'il soit communiste ou d'extrême gauche. C'est bien sûr les socialistes qui sont visés, puisque pour un stal bon teint, le pire ennemi c'est le socialiste. Dans un contresens total puisque Frédéric Mitterrand n'a jamais été socialiste.

Mais dans cet autre cri proféré, "Mitterrand dehors", c'est un magnifique sous-entendu qu'il fallait saisir, un remarquable lapsus : ce n'est pas Frédéric que les gueulards avaient en tête, c'est le nôtre, notre saint patron, le bon François, celui qui a historiquement réduit l'influence du Parti communiste, celui qui symbolise le mieux le socialisme contemporain, celui à qui les stals sont les moins enclins à pardonner. "Dehors François Mitterrand", c'est comme ça que je l'ai compris. Car Freddo le gentil dandy, même passé à droite, ne pouvait pas être le déclencheur d'une telle colère.


Bonne soirée.