Moraliser le PS.
Bonjour à toutes et à tous.
D'un méchant livre, faisons une bonne action : moralisons le PS. Ne tombons pas dans une nouvelle guerre Royal-Aubry : les rénovateurs sont de toute tendance, qu'ils se regroupent et fassent changer le Parti ! Il y a urgence. Notre Conseil National se tient aujourd'hui à Paris. J'espère qu'il en sortira quelque chose de positif.
En attendant, j'ai regardé hier soir sur le Net l'émission Ligne Jaune (qui dépend d'Arrêt sur images), datée du 8 juillet dernier, consacrée à la fédération socialiste du Pas-de-Calais et la municipalité d'Hénin-Beaumont : effrayant ! J'ai eu en écho, devant mon écran, le slogan de l'extrême gauche entendu dans certaines manifs il y a quelques années : PS, P comme pourri, S comme salaud !
De quoi souffre le PS, dans cette fédé comme dans bien d'autres ? Du clientélisme, qui est la seule "idéologie" en vigueur. Des élus devenus notables (autrefois, un notable était exclusivement un homme de droite installé, jouissant de son pouvoir et n'ayant en vue que de le conserver) remplissent le Parti et ses sections d'adhérents qui sont en réalité des "clients", des obligés, qui ne sont pas là pour militer mais pour soutenir le chef en allant voter pour lui ou ses copains. Voilà contre quoi les rénovateurs doivent lutter.
Marie-Noël Lienemann, invitée de Ligne Jaune (et victime du système pourri d'Hénin-Beaumont), l'a fort bien analysé : le clientélisme a toujours existé, il est issu de la vieille tradition guesdiste qui veut que tout le monde se range derrière le chef sans broncher, parce que la lutte de classes est une guerre qui exige une discipline quasi-militaire. A quoi s'ajoutent aussi des solidarités familiales et amicales qui font qu'adhèrent en bloc copains, conjoints, famille proche et lointaine, surtout à l'approche des congrès, quand il faut de la chair à voter.
Ce système, autrefois, était modéré par la présence dans nos rangs de militants authentiques, de syndicalistes ouvriers, de cadres de l'éducation populaire, d'intellectuels de gauche (à l'époque, c'était un pléonasme). Aujourd'hui, tout ça a disparu, l'idéologie s'est dissoute, il ne reste plus que le squelette : l'appareil, les élus et leurs employés territoriaux. Qu'un type comme Dalongeville, maire corrompu d'Hénin-Beaumont, ait pu être réintégré au PS parce qu'il avait été réélu est un scandale absolu.
On fait quoi maintenant ? Je propose que tout adhérent qui a été exclu (car l'exclusion est la plus grave sanction qui puisse frapper un socialiste) ait la possibilité de réadhérer (c'est ce que prévoient nos statuts) mais ne soit plus éligible. Je propose que tout employé d'une collectivité socialiste adhère et vote ailleurs que dans la section de la collectivité qui le rétribue. Je propose que tout adhérent soit soumis à quelques règles simples de participation élémentaire, afin de séparer le bon grain de l'ivraie, les adhérents de convictions et les adhérents "sollicités" qui ne sont là que pour voter. Alors peut-être pourrons-nous commencer à moraliser le PS.
A l'émission Ligne Jaune était présent un camarade blogueur que j'ai trouvé fort intéressant, Marc Vasseur. Allez lui rendre visite : http://marc.vasseur.over-blog.com/
Bonne matinée.
D'un méchant livre, faisons une bonne action : moralisons le PS. Ne tombons pas dans une nouvelle guerre Royal-Aubry : les rénovateurs sont de toute tendance, qu'ils se regroupent et fassent changer le Parti ! Il y a urgence. Notre Conseil National se tient aujourd'hui à Paris. J'espère qu'il en sortira quelque chose de positif.
En attendant, j'ai regardé hier soir sur le Net l'émission Ligne Jaune (qui dépend d'Arrêt sur images), datée du 8 juillet dernier, consacrée à la fédération socialiste du Pas-de-Calais et la municipalité d'Hénin-Beaumont : effrayant ! J'ai eu en écho, devant mon écran, le slogan de l'extrême gauche entendu dans certaines manifs il y a quelques années : PS, P comme pourri, S comme salaud !
De quoi souffre le PS, dans cette fédé comme dans bien d'autres ? Du clientélisme, qui est la seule "idéologie" en vigueur. Des élus devenus notables (autrefois, un notable était exclusivement un homme de droite installé, jouissant de son pouvoir et n'ayant en vue que de le conserver) remplissent le Parti et ses sections d'adhérents qui sont en réalité des "clients", des obligés, qui ne sont pas là pour militer mais pour soutenir le chef en allant voter pour lui ou ses copains. Voilà contre quoi les rénovateurs doivent lutter.
Marie-Noël Lienemann, invitée de Ligne Jaune (et victime du système pourri d'Hénin-Beaumont), l'a fort bien analysé : le clientélisme a toujours existé, il est issu de la vieille tradition guesdiste qui veut que tout le monde se range derrière le chef sans broncher, parce que la lutte de classes est une guerre qui exige une discipline quasi-militaire. A quoi s'ajoutent aussi des solidarités familiales et amicales qui font qu'adhèrent en bloc copains, conjoints, famille proche et lointaine, surtout à l'approche des congrès, quand il faut de la chair à voter.
Ce système, autrefois, était modéré par la présence dans nos rangs de militants authentiques, de syndicalistes ouvriers, de cadres de l'éducation populaire, d'intellectuels de gauche (à l'époque, c'était un pléonasme). Aujourd'hui, tout ça a disparu, l'idéologie s'est dissoute, il ne reste plus que le squelette : l'appareil, les élus et leurs employés territoriaux. Qu'un type comme Dalongeville, maire corrompu d'Hénin-Beaumont, ait pu être réintégré au PS parce qu'il avait été réélu est un scandale absolu.
On fait quoi maintenant ? Je propose que tout adhérent qui a été exclu (car l'exclusion est la plus grave sanction qui puisse frapper un socialiste) ait la possibilité de réadhérer (c'est ce que prévoient nos statuts) mais ne soit plus éligible. Je propose que tout employé d'une collectivité socialiste adhère et vote ailleurs que dans la section de la collectivité qui le rétribue. Je propose que tout adhérent soit soumis à quelques règles simples de participation élémentaire, afin de séparer le bon grain de l'ivraie, les adhérents de convictions et les adhérents "sollicités" qui ne sont là que pour voter. Alors peut-être pourrons-nous commencer à moraliser le PS.
A l'émission Ligne Jaune était présent un camarade blogueur que j'ai trouvé fort intéressant, Marc Vasseur. Allez lui rendre visite : http://marc.vasseur.over-blog.com/
Bonne matinée.
8 Comments:
Ah oui, très bien ce blog, et surtout la vidéo poilante de Montebourg en 82
By Claude, at 8:48 PM
J'ai pas tout regardé, pas ça en tout cas.
By Emmanuel Mousset, at 8:55 PM
Je trahis mon âge ! 82, je rêve, Montebourg il était à la maternelle et la vidéo était encore dans l'enfance de l'art. Non c'est 2002 et on voit Montebourg expliquer que le programme de Bayrou était plus à gauche que celui de Jospin et qu'il conseille à sa femme qui veut voter Bayrou de voter plutôt pour Jospin car comme ça elle votera franchement à droite.. Bon c'est vrai qu'on rit jaune en entendant ça en se souvenant que c'est à cause ce contexte qu'on a du voter Chirac au deuxième tour, même si Jospin (qui ne s'en souvient pas) portait une lourde responsabilité dans ce fiasco.
By Claude, at 9:25 PM
Jospin, c'était quand même un bon. Je l'aime bien.
By Emmanuel Mousset, at 9:46 PM
Un bon premier ministre oui mais un piètre candidat. Et puis des erreurs lourdes. Eriger Chevènement quasi vice-premier minstre c'était pas malin et peu correct avec l'électeur qui n'avait pas été prévenu. En plus bien naïf car ce que Chevènement allait en faire était assez prévisible.
Et puis le côté byzantin des 35 heures parcequ'il fallait donner du grain à moudre aux syndicats. Résultat une application très inégalitaire qui a surtout profité au secteur protégé, aux cadres, et bien moins aux précaires et au secteur des PME soumises à une concurrence féroce. C'est pas le boulot d'un gouvernement de donner du grain à moudre aux syndicats, son boulot c'est de faire des lois simples : allonger progressivement les congés payés par exemple ça remplissait le même objectif et de façon plus équitable mais c'était trop simple.
By Claude, at 10:37 PM
Ce qui est dit du clientélisme n'est que trop vrai : il y a des localités où la carte du parti en place ( et même PS ) équivaut à une carte de travail. Je ne sais pas comment se débarrasser de ce fléau.
C'est vrai que Jospin était un mec bien, en tout cas bien mieux que l'arriviste qui lui a succédé à la tête du PS. Malheureusement, il a été poignardé par les siens.
By Anonyme, at 10:40 PM
Claude,
Tu fais ce que tu veux, moi je défends les 35 heures telles qu'elles sont, point. Sinon on trouve toujours à redire à ce qu'on fait.
By Emmanuel Mousset, at 9:51 AM
Au dernier anonyme :
Ne soyez pas trop injuste avec Hollande, c'est le socialiste le plus sympa que je connaisse et il est très aimé des militants. Mais je reconnais que ça ne suffit pas à faire une ligne politique.
By Emmanuel Mousset, at 9:53 AM
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