La gauche, la culture et l'argent.
Bonjour à toutes et à tous.
La semaine politique passée a été dominée à Saint-Quentin par les suites du Conseil municipal et les réactions dans la presse autour de la culture, ses priorités et son coût. Le sujet est d'autant plus important que la culture est une forte compétence municipale et un thème cher à la gauche. Trois questions ont été à ce sujet soulevées :
1- Les 220 000 euros qu'a coûtés la statue de Maurice Quentin de La Tour auraient-ils dû servir à rendre gratuit l'accès à l'école de dessin portant le même nom ?
D'abord, je crois que les politiques ne doivent pas porter de jugements esthétiques sur les oeuvres d'art, quelles qu'elles soient, mais laisser le public libre de son opinion et l'artiste libre de son travail.
Ensuite, le prix par lui-même de cette statue correspond à n'importe quelle réalisation artistique de niveau comparable. Une municipalité, au nom de la dépense engagée, doit-elle s'interdire d'acheter ou de commander des oeuvres d'art à cette hauteur ? Je ne le pense pas.
En revanche, et indépendemment de la polémique sur le coût et la réussite de la statue, l'entrée à l'école de dessin devrait être gratuite, conformément au voeu de son fondateur, même si cette école n'est pas strictement municipale. Car les droits d'inscriptions vont tout de même de 126 euros à 1 050 euros. Certes des aides peuvent être attribuées et faire baisser les tarifs. Mais l'assistance n'est pas la gratuité.
2- Etait-il utile de fabriquer un troisième Géant, au prix de 6 000 euros, pour les Fêtes du Bouffon ?
C'est une question d'opportunité. Quentin de La Tour est manifestement le personnage qui permet peut-être le mieux d'identifier notre ville, de par les hasards de son nom, sa figure consensuelle et l'activité artistique qu'il promeut. De ce point de vue, tout ce qui se rapporte à lui est bon à prendre et à envisager.
Y avait-il cependant nécessité à ajouter un troisième Géant aux deux premiers ? Franchement non. Herbert et Eléonore n'enlèveraient rien à l'éclat et à la popularité de nos Fêtes en restant en couple. Mais le problème n'est pas tant la somme économisée qu'à quoi elle serait affectée. J'ajoute que ce sujet relève moins de la culture à strictement parler que du divertissement.
3- Fallait-il renouveler le contrat des danseurs Patrick Dupond et Leïla da Rocha ?
Le cachet de 180 000 euros a choqué. C'est ne pas connaître les rémunérations des danseurs de renommée mondiale. La vraie question est dans l'utilité de leurs actions. Il se trouve qu'en tant que président d'une fédération d'associations, j'ai pu apprécier les prestations de Patrick Dupond, qui sont remarquables et qui s'inscrivent parfaitement dans les missions de ce que nous appelons "l'éducation populaire" : gratuité des activités et spectacles, en direction des publics qui pourraient difficilement en bénéficier par leurs propres moyens : maisons de retraite, centres sociaux, associations, enfants des écoles.
Cette somme pouvait-elle être affectée au contraire aux six écoles, privées, de danse de notre ville ? Pourquoi pas, c'est une question de choix, de priorité. Mais je préfère cependant, avec les convictions qui sont les miennes, que ce soit directement l'action municipale qui pilote ce projet. D'autant que l'objectif assigné est aussi une opération de prestige : associer la ville de la danse qu'est Saint-Quentin à une personnalité d'envergure internationale, Patrick Dupond. Je n'y trouve rien à redire, sinon à souhaiter comme tout le monde une prestation d'un coût moins élevé. Mais rompre le contrat avec Dupond et da Rocha, non.
Derrière la polémique, je sens monter la démagogie, le populisme ou l'acceptation d'une culture au rabais : la culture a un prix, généralement élevée quand on recherche la qualité. Ce constat n'autorise évidemment pas à faire n'importe quoi. Mais c'est aux finalités qu'on juge une dépense, pas à son chiffre brut. La gauche ne doit pas renoncer à investir dans la culture, même si cette décision semble, à tort, improductive.
Par comparaison, des sommes beaucoup plus importantes, à l'usage beaucoup plus contestables, pour des résultats beaucoup plus incertains, sont attribuées au monde sportif, sans que personne ne se lève pour protester. Ce devra être aussi le projet de la gauche, autrement plus difficile, que de revoir tout ça. Ce qui n'empêche nullement de respecter et reconnaître l'utilité du sport, autant que celle de la peinture, sculpture et danse, et j'en sais là aussi un peu quelque chose puisque la fédération d'associations que je préside a également une très forte composante sportive. Comme toujours en politique, les décisions se justifient ou se contestent par leurs choix et leurs financements.
Bon dimanche.
La semaine politique passée a été dominée à Saint-Quentin par les suites du Conseil municipal et les réactions dans la presse autour de la culture, ses priorités et son coût. Le sujet est d'autant plus important que la culture est une forte compétence municipale et un thème cher à la gauche. Trois questions ont été à ce sujet soulevées :
1- Les 220 000 euros qu'a coûtés la statue de Maurice Quentin de La Tour auraient-ils dû servir à rendre gratuit l'accès à l'école de dessin portant le même nom ?
D'abord, je crois que les politiques ne doivent pas porter de jugements esthétiques sur les oeuvres d'art, quelles qu'elles soient, mais laisser le public libre de son opinion et l'artiste libre de son travail.
Ensuite, le prix par lui-même de cette statue correspond à n'importe quelle réalisation artistique de niveau comparable. Une municipalité, au nom de la dépense engagée, doit-elle s'interdire d'acheter ou de commander des oeuvres d'art à cette hauteur ? Je ne le pense pas.
En revanche, et indépendemment de la polémique sur le coût et la réussite de la statue, l'entrée à l'école de dessin devrait être gratuite, conformément au voeu de son fondateur, même si cette école n'est pas strictement municipale. Car les droits d'inscriptions vont tout de même de 126 euros à 1 050 euros. Certes des aides peuvent être attribuées et faire baisser les tarifs. Mais l'assistance n'est pas la gratuité.
2- Etait-il utile de fabriquer un troisième Géant, au prix de 6 000 euros, pour les Fêtes du Bouffon ?
C'est une question d'opportunité. Quentin de La Tour est manifestement le personnage qui permet peut-être le mieux d'identifier notre ville, de par les hasards de son nom, sa figure consensuelle et l'activité artistique qu'il promeut. De ce point de vue, tout ce qui se rapporte à lui est bon à prendre et à envisager.
Y avait-il cependant nécessité à ajouter un troisième Géant aux deux premiers ? Franchement non. Herbert et Eléonore n'enlèveraient rien à l'éclat et à la popularité de nos Fêtes en restant en couple. Mais le problème n'est pas tant la somme économisée qu'à quoi elle serait affectée. J'ajoute que ce sujet relève moins de la culture à strictement parler que du divertissement.
3- Fallait-il renouveler le contrat des danseurs Patrick Dupond et Leïla da Rocha ?
Le cachet de 180 000 euros a choqué. C'est ne pas connaître les rémunérations des danseurs de renommée mondiale. La vraie question est dans l'utilité de leurs actions. Il se trouve qu'en tant que président d'une fédération d'associations, j'ai pu apprécier les prestations de Patrick Dupond, qui sont remarquables et qui s'inscrivent parfaitement dans les missions de ce que nous appelons "l'éducation populaire" : gratuité des activités et spectacles, en direction des publics qui pourraient difficilement en bénéficier par leurs propres moyens : maisons de retraite, centres sociaux, associations, enfants des écoles.
Cette somme pouvait-elle être affectée au contraire aux six écoles, privées, de danse de notre ville ? Pourquoi pas, c'est une question de choix, de priorité. Mais je préfère cependant, avec les convictions qui sont les miennes, que ce soit directement l'action municipale qui pilote ce projet. D'autant que l'objectif assigné est aussi une opération de prestige : associer la ville de la danse qu'est Saint-Quentin à une personnalité d'envergure internationale, Patrick Dupond. Je n'y trouve rien à redire, sinon à souhaiter comme tout le monde une prestation d'un coût moins élevé. Mais rompre le contrat avec Dupond et da Rocha, non.
Derrière la polémique, je sens monter la démagogie, le populisme ou l'acceptation d'une culture au rabais : la culture a un prix, généralement élevée quand on recherche la qualité. Ce constat n'autorise évidemment pas à faire n'importe quoi. Mais c'est aux finalités qu'on juge une dépense, pas à son chiffre brut. La gauche ne doit pas renoncer à investir dans la culture, même si cette décision semble, à tort, improductive.
Par comparaison, des sommes beaucoup plus importantes, à l'usage beaucoup plus contestables, pour des résultats beaucoup plus incertains, sont attribuées au monde sportif, sans que personne ne se lève pour protester. Ce devra être aussi le projet de la gauche, autrement plus difficile, que de revoir tout ça. Ce qui n'empêche nullement de respecter et reconnaître l'utilité du sport, autant que celle de la peinture, sculpture et danse, et j'en sais là aussi un peu quelque chose puisque la fédération d'associations que je préside a également une très forte composante sportive. Comme toujours en politique, les décisions se justifient ou se contestent par leurs choix et leurs financements.
Bon dimanche.
34 Comments:
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blabla
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Au secours Philippe SEGUIN
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By Anonyme, at 12:34 PM
180 000 € par an,
c'est 15 000€ par mois.
La culture a un prix,
mais visiblement les sportifs,
ce n'est pas de la culture d'après vous.
Nos politiques sont bien idiots de soutenir le sport.
Pourtant eux aussi participent à des manifestations avec les enfants,
et sont sur le terrain toutes les semaines pour livrer une prestation
en plus de s'entrainer tous les jours.
Qu'il s'agisse des clubs de basket ou de volley,
la place est gratuite pour les moins de 12a,
le haut-niveau sportif,
c'est aussi de la culture.
Quand il est question d'assister à une réunion de boxe,
l'argent dépensé pour le sport vous dérange moins.
Le monde de la culture en cumulé reçoit plutôt plus que le monde de sport bien que le sport intéresse et touche infiniment plus de monde.
2 danseurs et une statue,
c'est quasiment le prix d'une année de basket ou de volley de haut niveau.
By grandourscharmant, at 2:30 PM
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GOC culturiste mais pas trop de blabla sinon STOKHOLM
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By Anonyme, at 3:41 PM
Grand stade de Lille : la démocratie n'en sort pas grandie
Par Fabien Desage et Frédéric Sawicki | Politologues, Lille II | 15/02/2008 | 17H07
Selon Frédéric Sawicki et Fabien Desage, qui enseignent les sciences politiques à l'université de Lille 2, les plus gros investissements se décident dans le dos des citoyens. Ils nous adressent cette tribune.
Sera-t-il bien raisonnable de se rendre aux urnes lors des élections municipales de mars prochain ? Un épisode survenu lors du dernier conseil de la communauté urbaine de Lille (LMCU), le 1er février dernier, invite à lui seul à en douter, tant il a valeur de parabole du fonctionnement de notre démocratie locale : les plus gros investissements se décident dans le dos des citoyens.
Ce soir-là, à un mois du scrutin, 82% des conseillers communautaires adoptent une délibération engageant les négociations avec un grand groupe de construction (Eiffage) afin de réaliser un » grand stade » de 50 000 places, à l'échéance de 2012 pour la modique somme de… 700 millions d'euros.
A quelques défections individuelles près (moins de 10 abstentions et voix contre sur 170), l'ensemble des partis, de l'UMP au PCF en passant par le PS et le MoDem, soutiennent ou choisissent de ne pas s'opposer pas à cette délibération (une vingtaine d'élus, dont les Verts, décident de ne pas prendre part au vote).
» Le beau l'a emporté sur le raisonnable »
Pourtant, des différents projets présentés par les trois grands groupes de construction en concurrence, les conseillers ont retenu le plus cher, à la surprise générale et en reniant l'objectif de maîtrise des coûts qu'ils avaient eux même présentés comme déterminant depuis trois ans.
La vice-présidente communiste chargée du dossier, Michelle Demessine, résume le choix de l'assemblée, par des mots qui en disent long, en même temps qu'ils laissent le citoyen pantois :
Si le » beau » prête à débat, le coût probable pour la collectivité défie l'entendement. Entre la redevance de 15 millions d'euros versée annuellement pendant trente-et-un ans au constructeur et la prise en charge des infrastructures routières -curieuse conception d'un » partenariat public-privé » qui s'apparente dès lors à une classique » concession » -, c'est une somme prévisionnelle avoisinant en fait le milliard d'euros (en incluant la valeur actualisée des versements et les infrastructures annexes) qui sera consacrée par LMCU à la réalisation de cet équipement.
Ce sera là son principal investissement pour les années à venir, correspondant peu ou prou au coût de sa seconde ligne de métro à la fin des années 90 ou à la construction de 30 kilomètres de tramway !
» Le beau l'a emporté sur le raisonnable »
»
By Anonyme, at 4:34 PM
Les modalités concrètes de mise en œuvre de la convention avec Eiffage restent encore floues, mais on ne peut que s'étonner de la précipitation des conseillers communautaires à engager ainsi la communauté urbaine à la toute fin de leur mandat.
Si l'on avait voulu signifier aux électeurs qu'ils auront beau aller voter en mars prochain, l'essentiel des investissements intercommunaux se décidera sans eux, on ne s'y serait pas mieux pris !
Nul besoin de chercher dans les programmes municipaux et les promesses de 2001 les raisons d'un tel engagement. Elles ne s'y trouvent pas.
Et pour cause puisque le projet de construire un stade de ce » standing » a émergé en cours de mandat, pour permettre aux élus de » sauver la face » après que le permis de construire d'un précédent projet de stade (dix fois moins onéreux mais largement controversé, car installé sur le site de la Citadelle Vauban) eût été annulé par un arrêt du conseil d'Etat.
Comme pour le projet actuel de » très grand » stade, les conseillers élus avaient alors voté en bloc à plusieurs reprises -en dépit des réticences exprimées par nombre d'entre eux en aparté- avant de se voir désavoués collectivement par la justice.
Un beau cadeau de départ pour Pierre Mauroy ?
Les élus ont-ils cédé à une pressante demande populaire ? Que nenni ! Un récent sondage réalisé par le quotidien La Voix du Nord indique que seulement 6% des lecteurs interrogés font de la construction d'un grand stade un projet prioritaire pour l'avenir. Celui-ci n'arrive qu'en septième position, bien après les projets d'infrastructures de transport ou d'espaces verts.
Ont-ils voulu offrir un beau cadeau de départ à Pierre Mauroy ? Ce contexte a sans doute joué dans la volonté d'une partie des conseillers de ne pas » contrarier » celui qui fut le garant des compromis intercommunaux au-delà des clivages partisans lors des trois derniers mandats, et pour qui l'échec du projet aurait sonné comme un désaveu personnel.
Mais, au-delà de ce contexte particulier, c'est d'abord le mode de fonctionnement politique singulier des institutions intercommunales qui est ici en cause. On lit et l'on entend souvent que l'un des enjeux des municipales dans les grandes agglomérations réside dans le contrôle des communautés urbaines.
By Anonyme, at 4:34 PM
Aux commandes des communautés urbaines, de » grandes coalitions »
Faut-il le rappeler, ni celle de Lille, ni celle de Lyon ne sont gouvernées par la gauche depuis 2001 ! Présidés par un socialiste, leur exécutif associent largement la droite et le centre. A l'inverse, les communautés de Bordeaux et de Marseille sont présidées par un élu de l'UMP, mais sont également cogérées par des » grandes coalitions » à l'allemande.
A Lille, Marc-Philippe Daubresse, ancien ministre UMP est ainsi le premier vice-président de Pierre Mauroy, avec lequel il a signé un accord de mandature dès 2001. Ce dernier brigue la succession de l'ancien Premier ministre et dispute âprement à Martine Aubry l'héritage du patriarche. D'ores et déjà, les tractations ont déjà commencé.
Et le choix d'Eiffage s'explique d'abord parce que le président de l'influent groupe représentant les petites communes (46 élus) a décidé, contre toute attente et au dernier moment, de soutenir ce projet ; du coup, l'UMP et le PS, qui convoitent le soutien de son groupe pour la conquête de la présidence de la communauté, n'ont pu que se rallier à lui.
Une culture du consensus qui annihile toute possibilité de débat public
Cet exemple confirme que les ressources des structures intercommunales sont devenues tellement importantes pour les maires dans la conduite de leurs politiques municipales que ces derniers préfèrent aujourd'hui s'arranger » entre pairs » plutôt que de s'affronter sur des projets concurrents.
Les » consensus communautaires » , à Lille ou ailleurs, s'apparentent donc à des modus vivendi. Ils annihilent toute possibilité de débat public. Tout se règle en coulisses, par-delà les clivages politiques, favorisant l'opacité du fonctionnement politique et des modes de décision, mais également l' » entre-soi » des élus en leur sein.
Les mécanismes de contrôle démocratique, qui passent notamment par l'existence d'une » opposition » ou par une certaine publicité des prises de position, sont neutralisés. La décision du grand stade à Lille apparaît donc emblématique des effets pervers de ce mode de gouvernement, quand le régime de compromis permanents et la défense par chaque maire des intérêts bien compris de sa commune contribuent à une autonomie du jeu politique qui confine à l'autisme.
By Anonyme, at 4:36 PM
Le régime de consensus, devenu la norme dans le gouvernement des structures intercommunales, parce qu'il repose sur la reconnaissance de la souveraineté municipale de chaque maire quelle que soit son appartenance partisane, explique également en grande partie l'incapacité de ces institutions à mettre en œuvre certaines politiques en matière de réduction des inégalités territoriales, de lutte contre l'étalement urbain ou de construction de logements sociaux pour lesquelles elles ont été pourtant conçues.
Une solution : l'élection des conseillers au suffrage universel direct
A Lille, la communauté urbaine a ainsi échoué à imposer aux communes de droite la construction de logements sociaux. Choisir de financer un stade à cette hauteur, c'est aussi ne pas choisir de mener d'autres politiques moins consensuelles.
L'armistice partisan permanent qui règne dans ces instances aboutit ainsi à limiter leur capacité à mener des politiques redistributives ou planificatrices sur le territoire, politiques toujours sous la menace du droit de veto informel des maires.
Il se traduit par une dénégation du caractère potentiellement contradictoire des intérêts en présence au sein d'une agglomération, avec pour conséquence le refus d'arbitrer entre ces derniers.
Les dispositions qui permettraient aujourd'hui une démocratisation de ces structures intercommunales (l'élection des conseillers communautaires au suffrage universel direct couplée à la suppression de la possibilité de cumuler les mandats municipaux et intercommunaux), maintes fois annoncées mais toujours reportées, ne semblent plus d'actualité.
La majorité des parlementaires et les associations d'élus locaux s'y opposent de peur de voir émerger une légitimité politique concurrente de celle des maires. Les élections municipales auront donc lieu en 2008 comme en 2001.
D'intercommunalité, il ne sera que très peu question dans la campagne, hormis subrepticement et autour de l'enjeu finalement secondaire de l'élection du président.
Une fois les élections passées, les institutions intercommunales continueront à être gérées consensuellement, en coulisses, et en l'absence des citoyens, condamnés à se mobiliser par la voie associative et poussés au contentieux par cette confiscation du débat.
Pauvre démocratie locale…
• AUBRY
• LILLE
• MAUROY
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By Anonyme, at 4:36 PM
7
De Nutmeg
17H41 | 15/02/2008 |
82% des élus ont voté pour un projet échaffaudé et débattu pendant plus de 2 ans… Si ça c'est anti-démocratique, je n'y comprends plus rien.
Pour Rue89 : serait-il possible d'avoir un article qui présente les arguments en faveur de ce projet ? Ils sont nombreux et ont largement eu le temps de « mûrir » depuis le temps que ce fameux projet de « grand stade » est sur la table. La « précipitation » mentionnée dans l'article à propos de ce vote est à s'étrangler. La virulence des auteurs est peut-être due à leur frustration de ne pas avoir réussi à anéantir cette velléité de développement de la région Nord-Pas-de-Calais. Ce projet de grand stade est un investissement certes lourd, mais c'est un investissement dont les retombées pour l'agglomération lilloise seont extrêmement positives. Vraiment, cet article mérite qu'on expose également le point de vue opposé.
25 votes
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De Papajo
18H47 | 15/02/2008 |
Il y a tant à faire dans notre ville et notre communauté que dépenser une somme aussi folle me donne le vertige. Il y en a assez de se fout.. de la tête des citoyens. Une réalisation beaucoup plus raisonnable est certainement la meilleure solution et un investissement sur des dossiers plus sensibles comme le logement, le pouvoir d'achat (un label Nord beaucoup plus présent par ex) et surtout le transport est la plus urgente des décisions à prendre pour l'avenir de nos enfants. Les « Liane » de Transpole » ne sont pas des moyens de circulation raisonnés suffisantes. Il est des plus importants de se consacrer activement et à temps plein à ces problèmes. Le sport peut passer aprés. Tout cela n'est encore qu'un arrangement, peut-être bien oui mais s'il y a arrangement qu'il le soit sur d'autres investissements qui touchent la plus large majorité des communautaires.
By Anonyme, at 4:39 PM
Je pense que nos dirigeants nous doivent des comptes. Tout le monde est évalué maintenant, du haut jusqu'en bas des institutions. Alors eux aussi. Nous devons absolument pouvoir mettre notre nez dans tous ses arrangements. Sanctionnons-les. La gauche caviar est encore présente et la droite mange avec eux. C'est la honte de dire vouloir faire du socialisme et de se comporter ainsi. Alors tous aux urnes le 9 mars.
17 votes
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De Kokayad
20H12 | 15/02/2008 |
Nous touchons ici au problème du mode de décision à la CUDL (ou LMCU).
Mauroy, durant 20 ans, a mis en place un système basé sur le compromis et le consensus qui dépassent les clivages partisans. Ainsi, le maire de Lambersart, Daubresse (qui convoite aussi la présidence de la CUDL et la succession de Mauroy) militait contre le stade lorsqu'ill était au gouvernement, et pour à la CUDL en vertu d'un accord avec les socialistes (ceux-ci mettant alors en veilleuse leur critique sur le fait que la ville de Daubresse ne respectait pas le quota de logement sociaux.)
Plus généralement, cela pose un problème démocratique quand on sait que l'abstention aux élections municipales lilloises est de 50% en 2001 : c'est à dire que 20 000 lillois-es ont un poids déterminant pour l'élection de la CUDL (voir ici http://www.cudl-lille.fr/index.php ? p=606&art_id= ) et son 1,4 milliard de budget. La CUDL est donc le véritable pouvoir (quelque part illégitime) lillois.
Ce vote n'est donc pas étonnant et révèle la crise d'un système mis en place par les socialistes tendance Mauroy (http://labrique.lille.free.fr/spip.php ? article196) et aussi par la droite qui se complaît dans ce système. D'ailleurs, Daubresse insiste actuellement beaucoup pour dire qu'il est le véritable successeur de Mauroy, au contraire d'Aubry qu'il juge « technocratique ». Laissez-nous rire.
En outre, ces questions sont au coeur des différents médias alter qu'on trouve sur Lille. L'auteur de cet article s'était déjà exprimé il y a peu dans une conférence qui éclaire bien les coulisses du système local : http://www.passerellesud.org/spip.php ? article1222 (il était d'ailleurs à l'origine de la mobilisation victorieuse contre le nouveau stade dans la parc de la Citadelle - voir commentaires ).
De droite et de gauche, malheureusement - pour la dernière-, la classe politique se méfie de plus en plus des mode de scrutin direct. Suffit de voir ce qu'il a été fait du traité constitutionnel. A Lille, heureusement, les Verts s'insurgent contre de telles pratiques, même si eux-mêmes ne sont pas exempts de tout reproche notamment sur la gestion « sécuritaire » du transport. http://labrique.lille.free.fr/spip.php ? article53
A voir les mêmes qui se présentent et se représentent aux prochaines élections,on peut se poser des questions sur une possible alternative à ces « gens qui sont désignés par des gens qui ont été choisis par d'autres gens (les citoyens et citoyennes) ».
5 votes
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»
By Anonyme, at 4:39 PM
De Pascal Riché 7
Rue89 | 00H45 | 17/02/2008 |
Lu dans La Voix du Nord Lille - 16 février 2008
POLÉMIQUE
Un des experts d¹Aubry s¹emporte contre le Grand Stade.-
L¹un des experts du programme de Martine Aubry vient de signer, avec le
politologue Fabien Desage sur le blog Rue89.com, une tribune qui dénonce
le choix du Grand Stade. Frédéric Sawicki, professeur de sciences
politiques à Lille 2, avait travaillé avec la maire de Lille sur le thème
de la recherche. Mais le politologue a gardé visiblement sa liberté de
pensée, même en période pré-électorale.
Au point d¹amorcer la tribune par une tonitruante question : « Sera-t-il
bien raisonnable de se rendre aux urnes lors des élections municipales de
mars prochain ? » Selon Fabien Desage et lui, en effet, « les plus gros
investissements se décident dans le dos des citoyens ». Il en veut pour
preuve la manière dont a été voté le Grand Stade, lors du dernier conseil
communautaire. « Si on avait voulu signifier aux électeurs qu¹ils auront
beau aller voter en mars, l¹essentiel des investissement intercommunaux se
décidera sans eux, on ne s¹y serait pas mieux pris !
» Les deux chercheurs fustigent la « culture du consensus qui annihile
toute possibilité de débat public » et appellent à « l¹élection des
conseillers au suffrage universel direct ». Une modification législative,
il faut le souligner, réclamée par les candidats à la présidence
communautaire eux-mêmes. »
By Anonyme, at 4:40 PM
De Foret22
réactionnaire mais pas conservateur | 21H05 | 15/02/2008 |
Des jeux et du pain ! ! !
Ainsi se résumaient les besoins des plébéiens vu par les empereurs romains
C'est la même chose à Lille, sauf que le potentat local a changé les lions pour 22 adultes en short
700 millions d'euros public pour contenter le Losc, entreprise on ne peut plus privée
Heureusement que Maurois et consort sont d'affreux conservateurs immoraux
Heureusement que ce ne sont pas de vrais gens de gauche, qui vous donnent de la morale à tout va et du mieux disant culturel
700 millions d'euros, avec ça on pourrait faire d'autres choses en développement d'infrastructure publiques …
Mais, tout comme le casino que Mme Aubry vient de faire implanter à Lille, le « grand stade » c'est bon pour sa réélection
Méditons encore cette petite définition de « la politique » : la politique consiste en la conquête et la conservation du pouvoir
Amis idéalistes, passez votre chemin
Vive le Stade, vive ce monde cynique et amoral !
6 votes
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De Houvaton
21H49 | 15/02/2008 |
Merci aux auteurs qui mettent enfin le doigt sur la gestion opaque de l'argent public dans les municipalités françaises sans concertation citoyenne (encore un déni de démocratie), auteurs qui enseignent les sciences politiques à l'université de Lille 2.
Enseignent-ils également à leurs étudiants que ce problème pourrait être réglé en deux coups de cuillères à pot par démocratie directe comme le font les suisses qui paient trois fois moins d'impots que nous et ont pourtant une qualité service public top niveau que n'ont pas les français ? Pourquoi réussissent-ils cet exploit ? Simplement parce que n'importe quel suisse lambda participe aux décisions et choix financier de son canton, sans passer par son « élu ».
En France, des sommes considérables sont systématiquement détournées ou mal utlisées. Résultat : ces mêmes « elus » exigent toujours plus d'impôts. Moi j'exige la démocratie directe pour mettre un terme définitif à cette corruption généralisée, jamais ou si rarement épinglée par la Justice française. Et nous paieront moins d'impôts pour une bien meilleure infrastructure profitable à tous. Cela vaut peut-être la peine d'expliquer à vos étudiants ce qu'est et comment fonctionne la démocratie directe.
6 votes
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De Chuck Norris
00H49 | 16/02/2008 |
Juste quelques petites remarques sur ce stade en tant que Lillois de coeur et fan de foot :
Le LOSC ne remplit à peu près jamais le Stadium Nord, tout comme il ne remplissait Grimonprez que pour OM - LOSC (avec majorité de Marséyés). Un stade de 50 000 places semble donc (surtout à ce prix-là) complètement inutile…Seydoux et Aubry ont les yeux bien plus gros que le ventre.
Le LOSC n'est remonté en D1 que récemment, et au vu de la saison en cours, on peut se poser la question de l'utilité d'un tel investissement. La motivation présentée comme première (vitrine pour le club) dépend quand même d'aléas sportifs très peu prévisibles sur 30 ans…
Sinon, construire un stade de ce type aussi loin de la ville du club correspond plus à un effet de mode (une sorte de compétition entre élus locaux cf Grenoble ou Lyon) qu'à un réel besoin.
Après, sur le vrai thème de fond de cet article, bien sûr que MM Desage et Sawicki pointent un vrai problème : les EPCI, tout comme le Parlement Européen, ont de plus en plus de pouvoirs et d'impact sur la vie des citoyens, alors que ce sont les acteurs les moins bien connus du paysage institutionnel et politique.
Il y a donc une vraie question, celle du stade n'étant qu'un angle d'attaque (qui rameute tous les supps du LOSC bien sûr), qui est ici bien soulevée, à condition de tout lire jusqu'au bout et sans trop d'a priori…
Bonne nuit ; )
9 votes
By Anonyme, at 4:43 PM
*
pour FRIMTOUILLE - EM et Super GOC de FRANCE ; un dossier se travaille et du saucissonnage de finance publique , c'est de la propagande mais pas de la gestion prévisionnelle , c'est pourquoi DOSIERES est au placard ET Migaud au pinacle !!
A la niche les amateurs déjantés ..
*
By Anonyme, at 4:47 PM
A l'ours UMP :
1- Je distingue en effet culture et sport. Pas vous ?
2- Je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas aider le sport, j'ai regretté qu'aucune réflexion ne porte sur le financement des clubs sportifs, tous sports confondus.
3- Je ne sais pas ce que vous appelez "le monde de la culture en cumulé". Et le monde du sport en cumulé ?
4- Les critiques personnelles que vous m'adressez sont la preuve que vous avez du mal à tenir sur le fond du sujet et qu'il faut bien compenser par autre chose. Vous n'êtes pas le seul dans ce cas, si ça peut vous rassurer.
By Emmanuel Mousset, at 5:08 PM
Je ne réponds pas aux commentaires type copié-collé. La moindre des choses est de produire une réflexion personnelle, même minime.
By Emmanuel Mousset, at 5:10 PM
Le problème pour l'anonyme compulsif du copier-coller c'est que le jour où il aura une idée ou quelque chose à dire qui sorte un tant soit peu du rabachage...eh bien personne n'y prêtera attention.
Quant à Emmanuel les raisons pour lesquelles il continue à ne pas administrer son blog relèvent du mystère le plus total.
By Thyl, at 5:53 PM
Thyl,
Le mystère est-il toujours total ?
By Emmanuel Mousset, at 6:02 PM
Emmanuel pense peut-être qu'il est un grand thérapeute dans la lignée de Jacques Lacan. Beaucoup de chroniqueurs ont raconté que Lacan, particulièrement quand il devait écouter des clients qui faisaient du copier-coller ou mondanisaient.. lisait tranquilement son journal pendant la séance analytique.
Un truc qui échappe peut-être à Emmanuel c'est le truc qui était fondateur de la thérapie, dans ce contexte : c'est qu'il n'oubliait jamais de ramasser, après avoir replié son journal, les biffetons de 500 Francs.
Si c'est obscur pour vous tapez sur google "c'est 500 francs dit Lacan" et je pense que vous trouverez de quoi éclairer votre lanterne.
By Thyk, at 6:04 PM
Je suis inscrit à l'école d'arts plastiques "Quentin de la Tour", depuis la 2e année.
Les inscriptions sont élevées, car l'adhérent a accès à des activités variées, avec animateur, tous les jours et à volonté.
Résultat : c'est très rentable pour ceux qui y vont tous les jours (ou presque), notamment les retraité(e)s.
Par contre, ça manque cruellement de salariés-à-35-heures , qui hésitent sûrement à dépenser des centaines d'euros par an, pour une seule demi-journée par semaine.
A quand des inscriptions minorées, qui ne donneraient accès qu'à un type d'atelier ?
By Thierry D., at 6:34 PM
Bravo, c'est quand même dommage pour toi et tes bonnes oeuvres que tu n'aies pas un système de péage façon Lacan...
By Thyl, at 7:00 PM
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rappel des sujets évités par FRIMTOY
HENIN ET BEAUMONT
FRECHE ET MANDROUX
LE GRAND STADE
LEPAGE
ETC
ETC
ETC
ETC
ETC
ETC
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By Anonyme, at 7:23 PM
1-Quel sens donnez-vous au mot culture ?
Philosophiquement,
c'est ce qui est différent de la nature,
ce qui est de l'ordre de l'acquis pas de l'inné.
Et à moi, il me semble que pour pratiquer un sport correctement,
on doit en acquérir les compétences nécessaires.
2-Je trouve que vous manquez de souffle et d'ambitions,
c'est sur le financement du monde associatif et pas uniquement sur celui du monde sportif qu'il faudrait réfléchir.
3-J'avais en tête le tableau des subventions du conseil régional,
si vous vous étiez donné la peine comme moi de consulter la répartition,
vous n'auriez pas posé cette question.
4-Si je ne peux plus vous taquiner.
C'est que mon argument sur la boxe mettant en évidence vos contradictions personnelles aura fait mouche.
By grandourscharmant, at 7:34 PM
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aprés les fréres GEGE , voilà les fréres Déjantés .... grands spécialistes de la culuture et du sport ; discipline la gonflette du cervelet , et il y a du boulot ...
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By Anonyme, at 7:56 PM
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de EM - FRIMTOY
la politique c' est noble comme la boxe ...
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By Anonyme, at 7:57 PM
Thyl,
Je n'ai pas du tout l'âme d'un psychologue ou d'un psychothérapeute. C'est pourquoi je ne réussirais jamais en politique, qui est devenu un art de psychologue. J'étais fait pour les années 60-70, l'époque de l'idéologie, pas de la psychologie. Dommage et tant pis.
By Emmanuel Mousset, at 8:14 PM
Merci Thierry pour ces précieuses précisions. La question que je me pose, et qui à ma connaissance n'a pas été posée lors des dernières municipales : pourquoi ne pas municipaliser cette école ?
By Emmanuel Mousset, at 8:16 PM
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les rigolos réunis , la politique , la vie de la cité , la gestion de la communauté , igéologie , psychologie , politique spectacle , pauv bobos vous voyez où ça nous méne vers le troisiéme aéroport ... du génial EM - FRIMTOUILLE
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By Anonyme, at 8:58 PM
la culture à st q se fait underground et là il y a un véritable creuset. en picardie on ne sait cultiver que les betteraves.
By Anonyme, at 5:30 PM
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le creuset
les betteraves
quelle belle analyse de nos industries métal et agro ; bravo l' ami bien résumé , un grand avenir politique devant toi
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By Anonyme, at 7:10 PM
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le FN 17 % dans le NORD PICARDIE ; merci MARTINE , merci MARIE - Noelle ....
Le champagne va couler à HENIN & BEAUMONT ...
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By Anonyme, at 7:11 PM
En quoi est ce surprenant,
la majorité des électeurs FN est de gauche,
en cas de triangulaires avec le FN, qui remporte l'élection, la gauche.
Et cela va même encore plus loin,
d'après les derniers sondages,
en cas de duel, plus de voix du FN se reporterait sur la gauche que sur la droite.
Mais comme l'a dit EM, les électeurs FN ont le droit de voter pour le PS s'ils le veulent.
By grandourscharmant, at 10:39 PM
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et si GOC et EM était la même personne ...
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By Anonyme, at 11:47 PM
Allez savoir ...
By Emmanuel Mousset, at 8:52 AM
A l'ours UMP :
Je vais beaucoup plus loin : je veux que tous les électeurs frontistes deviennent de vrais et bons socialistes. Nous serions ainsi débarrassés de cette lèpre qu'est l'extrême droite.
By Emmanuel Mousset, at 8:53 AM
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Qu’est-ce qui peut faire remonter le FN?
. Ainsi, dans le Nord-Pas-de-Calais, «la situation économique et sociale et l'obsolescence des appareils politiques, y compris à gauche», pourrait bénéficier à Marine Le Pen, précise Jean-Yves Camus, politologue et chercheur associé à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS).
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By Anonyme, at 8:32 AM
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