L'Aisne avec DSK

13 juin 2010

Chacun reste chez soi.



Bonjour à toutes et à tous.


La droite axonaise au Conseil Général s'est divisée en deux : UMP d'un côté, centristes de l'autre. C'est le vote du budget, les uns contre, les autres pour, qui a déclenché la scission. Pourtant, je pense que c'est un non événement. D'abord parce que cette séparation existait déjà, historiquement, entre les gaullistes et les indépendants. Ensuite parce qu'elle n'aura pas de conséquences politiques majeures : les deux groupes sauront s'entendre quand il y aura des enjeux de pouvoir, la droite restera à droite. Enfin parce qu'à gauche, ce ne sont pas deux mais trois groupes qui coexistent, ce qui ne nous empêche nullement d'avoir la majorité. Au contraire, la diversité organisée est un atout en politique. C'est lorsqu'on est monocolore qu'on perd.

En revanche, il est très intéressant de remarquer que Colette Blériot, conseillère municipale de Saint-Quentin Centre, est restée fidèle à l'UMP. Pourtant, elle a un profil centriste, s'est abstenue au moment du vote budgétaire et se montre sympa et souriante à l'égard de ses collègues de gauche. Le problème, c'est qu'être sympa n'a aucun sens, n'est d'aucun poids en politique, pas plus qu'être désagréable. Je suis sûr que Colette est sympa et souriante avec son chat. Quand il faut choisir, chacun reste chez soi. Aux prochaines cantonales, je fais le pari que Colette Blériot se représentera et qu'elle sera soutenue par toute la droite saint-quentinoise.

Prenez aussi le cas de René Dosière : le PS l'a exclu, mais on voit bien ces dernières semaines qu'il est revenu à la maison. Et c'est tant mieux. Il a été intégré dans la campagne des régionales, il participe aujourd'hui aux réunions du Parti sur les retraites. René aurait pu rejoindre un autre parti, se montrer rancunier et vengeur à l'égard de ceux qui l'ont viré. Non, il reste chez lui, au Parti socialiste. Et comment celui-ci pourrait-il le refuser ? Dosière est devenu la vedette nationale de la gauche axonaise, présent dans les médias depuis qu'il a pris habilement le créneau des dépenses élyséennes. Un jour de grand pessimisme, alors que je lui demandais ce qui décidait du succès en politique, il m'a tout simplement répondu : "L'intelligence et le travail". J'aimerais tellement qu'il ait raison ! Mais tout Dosière qu'il est, je doute un peu.

En politique, je ne crois pas au départ. Ceux qui tentent de faire leur nid ailleurs pondent des oeufs pourris. Il faut rester chez soi, faire changer les choses de l'intérieur, y compris avec des moyens extérieurs. Regardez le PCF : tous ceux qui l'ont quitté n'ont rien fondé de solide et de durable en dehors de lui. Au PS, je ne vois que Mélenchon et son Parti de Gauche qui aient réussi ; mais c'est trop récent pour en donner un bilan complet et pertinent. A droite, idem : le puissant Pasqua, quittant le parti gaulliste, n'a pas fait long feu. A l'extrême droite, aucune dissidence du FN n'a engendré une véritable organisation concurrente. Chacun est condamné à rester chez soi.


Bon dimanche,
chez soi évidemment.

2 Comments:

  • René n'est pas revenu à la maison, ce sont les électeurs qui lui ont rendu les clés, que des malappris ont voulu lui piquer, et qui maintenant pleurnichent après le cumul des indemnités.

    By Anonymous Anonyme, at 5:42 PM  

  • Vous voulez bien sûr parler de la droite laonnoise, qui a voulu battre Dosière sans y parvenir, alors que le PS, de son côté, propose de limiter le cumul des mandats avec l'accord de tous.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 6:26 PM  

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