L'Aisne avec DSK

20 juin 2010

Une équipe qui perd.

Bonjour à toutes et à tous.


Je m'intéresse moyennement au football mais je vois dans ce sport une magnifique métaphore politique. Qu'est-ce que la politique sinon, comme au foot, un groupe d'individus qui cherchent à l'emporter ? Avec la défaite des Bleus, nous avons l'exemple parfait d'une équipe qui perd et de ses caractéristiques, que je veux évoquer pour bien sûr en tirer des leçons politiques :

1- La suffisance : on perd quand on croit qu'on est bon alors qu'on ne l'est pas, quand on considère que les échecs sont des réussites, que la faute en revient aux autres et pas à soi.

2- L'indifférence : on perd quand on ne cherche pas vraiment à gagner, quand on se contente d'être ce qu'on est, sans forcer des talents qu'on n'a pas, quand on se satisfait du résultat même quand on a perdu.

3- La division : on perd quand aucune confiance, aucune cohésion ne soudent l'équipe, quand c'est la loi des individualités et des clans qui prime, quand le soupçon de trahison domine.

4- L'absence de leader : on perd quand celui-ci n'est pas respecté, pas estimé, pas admiré, pas obéi, on perd quand on finit par l'insulter. On perd quand on n'a pas de leader, on perd parce qu'on n'a pas de leader.

5- Le mépris de la communication : on perd quand on reste entre soi, sur son quant à soi, refusant de communiquer avec la population ou le faisant très mal, estimant qu'on n'a pas d'explications publiques à donner.

Dans un match ou dans une élection, c'est toujours avec ces cinq défauts-là qu'on perd. Mais n'accablons pas les joueurs ni les politiques : ils sont ce que nous sommes, car un groupe, quel qu'il soit, hérite toujours des représentants qu'il mérite. Il y a là une sorte de justice involontaire et punitive. Comment ne pas voir que les Bleus sont à l'image bling-bling de la société française, vénale, narcissique, insolente et je m'en foutiste ("jm'en fous" est l'une des expressions qu'on entend le plus aujourd'hui) ?

Je ne veux pas abuser d'un rapprochement facile, mais en 1998 c'est une autre société française qui a permis la victoire au Mondial, enthousiaste, créatrice et ... jospinienne. A l'époque, je m'installais à Saint-Quentin, en quête moi aussi d'une équipe qui gagne, en politique. Douze ans après, j'en suis encore là.


Bon dimanche gagnant.

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