L'Aisne avec DSK

09 juillet 2010

Feu contre feu.

Bonjour à toutes et à tous.


J'ai fait cette nuit un drôle de rêve. A cause de la chaleur peut-être ... J'ai rêvé de Woerth et Sarkozy ! Peut-être parce qu'ils font beaucoup parler d'eux ces temps-ci ... Mais de là à ce que je les retrouve dans mes nuits ... Bref, le ministre du Travail et le président de la République se réunissaient au soir du 24 juin (oui, mon rêve est assez précis, ce qui est inhabituel). Le 24 juin, ça ne vous rappelle rien ? Des manifs énormes dans toute la France pour défendre la retraite à 60 ans que le gouvernement veut supprimer.

Dans mon rêve, Sarkozy dit à peu près ceci, autant que je m'en souvienne, à Woerth : la mobilisation syndicale a été bonne, les Français n'accepteront jamais qu'on revienne sur ce qu'ils considèrent comme un acquis social, la gauche va se refaire là-dessus une santé politique et le gouvernement va morfler, il faut faire quelque chose. J'ai une idée : détourner l'attention, mettre le feu à la maison pour que l'opinion et les médias regardent ailleurs. Pour cela, il faut que quelqu'un se sacrifie : tu as une bonne tête d'honnête homme, de martyr, désolé Eric, ce sera toi, fais-le pour moi et pour nous tous.

Et Sarkozy, toujours dans mon rêve (qui tournait au cauchemar pour Woerth), détaillait son plan : lancer une polémique sur le ministre, sa double casquette de trésorier de l'UMP, en rajouter avec l'emploi de sa femme auprès de la première fortune de France, glisser des informations invérifiables sur le financement de la dernière campagne présidentielle, bref créer le scandale en agitant des thèmes croustillants qui plaisent à l'opinion et aux journalistes, et puis attendre que la mayonnaise monte en serrant les dents.

Le premier résultat, le plus flagrant et le plus efficace, c'est qu'on ne parlera plus du tout de la suppression de la retraite à 60 ans, qu'il ne sera plus question que de Woerh, Bettencourt et l'argent de l'UMP. Il faut savoir mettre le feu pour stopper le feu, c'est une vieille technique paradoxale de pompier. Quand l'incendie sera à son comble, il suffira de sacrifier un bouc émissaire, en l'occurrence le ministre du Travail, pour laisser croire que l'opinion, les médias et l'opposition ont gagné.

Mais l'objectif aura été atteint : la fin des 60 ans. C'est le prix à payer pour y arriver, selon une vieille technique paradoxale de politique : donner au vaincu l'impression et la satisfaction qu'il est le vainqueur. Souvenez-vous de la formule du Guépard, le roman de Tomasi, que je cite de mémoire : Pour que tout reste, il faut que tout change. Mon drôle de rêve, c'était ça. Mais ce n'était qu'un rêve ...


Bonne journée.

9 Comments:

  • Pour t'éviter ce genre de cauchemar de te mettre dans la peau de Sarkozy tu devrais peut-être faire comme le capitaine Haddock, écluser, avant de t'endormir, une bouteille de wisky (ou de pineau des Charentes, ou de Côte rôtie, ou de péqué, ou de vodka, à ton goût), tu ferais peut-être des rêves plus gais !

    By Blogger Ane-Vert, at 1:41 PM  

  • Sauf que l'alcool entraîne chez moi les mauvais rêves. Bref je n'en sors pas ...

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 1:45 PM  

  • C'est peut-être parceque tu bois des alcools frelatés. Un voisin, qui est sommelier à l'Assemblée Nationale, m'a offert il y a peu une bouteille de Côte rôtie (j'en rêvais à force de lire les romans de Jim Harrison). Il m'a juré qu'elle venait de sa cave personnelle et pas de celle de l'Assemblée. Je l'ai bue hier soir avec 2 ami(e)s et je ne te dis pas les rêves que j'ai fait !

    By Blogger Ane-Vert, at 3:35 PM  

  • Il faut avoir le vin gai. Sarko, lui, ne boit pas, quel cauchemar !

    By Anonymous Anonyme, at 4:27 PM  

  • A Ane-Vert :

    Et tu ne m'as pas invité ?

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 5:06 PM  

  • Ecoute l'occasion était trop belle, des potes par revus depuis 4O ans (ex 22 mars)..et c'était aussi gai que si on s'était quittés la veille, c'était difficile de t'attendre, en plus tu es un vrai phobique de la campagne où tu vois des serpents partout. Faut pas prendre la Genèse au premier degré, le problème, pour toi, c'est que le bon vin ne se fait pas sur le bitume.

    By Blogger Ane-Vert, at 9:16 PM  

  • Heureusement,
    ce n'était qu'un rêve,
    pour qu'il devienne réalité,
    il faudrait que l'opposition accepte de bazarder cet acquis social
    en faisant le jeu du gouvernement.

    En faisant campagne pour cette histoire,
    plutôt que pour le maintien de cet acquis.

    Mais cela ne peut pas arriver,
    car si l'opposition agissait ainsi, en se focalisant sur cette diversion,
    cela signifierait qu'elle reconnait implicitement que cet acquis n'en est pas vraiment un ou que la situation impose de le sacrifier.

    Heureusement, ce n'était qu'un rêve,
    vous imaginez l'opposition,
    monter sur ses grands chevaux devant puis ensuite faire diversion
    pour cacher qu'elle serait d'accord derriere.
    Ce genre d'histoire dans la réalité n'arrive jamais,
    les oppositions sont responsables et assument leurs décisions politiques,
    elles n'ont pas peur dans l'intérêt général de soutenir les bonnes décisions de la majorité.

    By Blogger grandourscharmant, at 10:34 PM  

  • Beau thème de réflexion philosophique, d'après ce billet et ses commentaires:
    De Freud à Bacchus...

    By Anonymous Lormont, at 9:04 AM  

  • Emmanuel,
    Même si l'idée est là, ta mémoire te fait défaut :
    la citation exacte est la suivante :

    " Si nous voulons que tout reste tel que c'est, il faut que tout change "

    J'espère que tu as pris RDV chez Freud, pour qu'il t'explique pourquoi ce drôle de rêve !

    By Anonymous Anonyme, at 2:00 PM  

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