L'Aisne avec DSK

06 octobre 2010

Emploi, formation, culture.

Bonjour à toutes et à tous.


Le nouveau maire de Saint-Quentin, dès le lendemain de son élection, est allé visiter la Maison de l'Emploi et de la Formation, confirmant ainsi sa volonté de faire de la lutte contre le chômage une priorité, comme il l'avait indiqué dans son discours d'investiture. Ce faisant, il reconnaît malgré lui que cette dimension de l'action municipale n'a pas jusqu'à maintenant vraiment réussi, même s'il en limite l'insuffisance en disant que c'était pire avant que la droite n'accède à la direction de la mairie. Xavier Bertrand pourrait aussi botter en touche en reportant la responsabilité à l'échelon nationale, mais comme ce sont ses amis politiques qui sont au pouvoir depuis huit ans, le prétexte serait malvenu.

Par ce premier déplacement en tant que premier magistrat de la ville, Xavier Bertrand veut incontestablement utiliser un symbole, faire passer un message : c'est l'emploi qu'il mettra en avant. Le danger pour la gauche, c'est de voir ainsi son thème de prédilection repris par l'adversaire politique. Si Xavier Bertrand voulait nous couper l'herbe sous le pied, il ne s'y prendrait pas autrement ! C'est pourquoi la gauche devra très vite avoir une analyse claire de la situation (qu'en est-il exactement du bilan de la municipalité ?) et surtout un projet offensif en matière de création d'emplois, d'installation d'entreprises. Car nous ne tiendrons pas très longtemps en en restant à des généralités, aussi généreuses et vraies soient-elles.

Je crois qu'un projet de gauche pour tous les Saint-Quentinois doit reposer sur le triptyque suivant : emploi, formation, culture. Au lieu de réduire notre opposition à une somme de griefs ou revendications ponctuels et particuliers, il nous faut un projet qui se concentre dans ces trois directions. Pourquoi ? Parce que ce sont des problèmes propres à la gauche et à son enracinement sociologique : l'emploi parce que nous avons des rapports privilégiés avec les syndicats ; la formation parce que notre présence est forte dans les milieux de l'enseignement ; la culture parce que beaucoup de citoyens de gauche sont engagés dans le tissu associatif.

Aucun projet ne sortira du chapeau comme le lapin du magicien. Un projet de gauche pour les élections municipales de 2 014 sera le fruit d'une concertation ouverte avec toutes les forces vives qui ont rapport à l'emploi, à la formation et à la culture, y compris celles qui n'appartiennent pas spontanément à notre mouvance (le monde de l'entreprise). Ce sera le fruit d'un long travail avec la société civile, pas l'aboutissement de négociations tardives et rapides entre des sections politiques isolées et repliées sur elles-mêmes, non représentatives de la population. La gauche ne gagnera que dans l'adéquation entre son projet et les désirs des Saint-Quentinois. C'est pas gagné d'avance, comme dirait l'autre, mais ça vaut le coup d'essayer.


Bonne journée.

7 Comments:

  • N'oubliez pas de dire aux gens de l'entreprise qu'on s'en fout des chiffres.
    Ils vont adorer.

    By Anonymous Anonyme, at 6:00 PM  

  • Je leur dirais en effet qu'on se fout des chiffres parce qu'à ceux-ci on fait dire n'importe quoi. Et puis, derrière les chiffres, il y a des êtres humains. En tant que socialiste, c'est ça qui m'intéresse.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 8:31 PM  

  • C'est vrai que les etres humaines ne disent pas encore plus n'importe quoi que les chiffres.
    Les chiffres disent la vérité
    ce sont ceux qui les utilisent qui les font mentir.

    By Anonymous Anonyme, at 10:25 PM  

  • Vous m'invitez à un débat philosophique, mais pourquoi pas : non, je ne crois pas du tout que la vérité soit du côté des chiffres, mais du côté des jugements humains, des valeurs, des sentiments. 1,2,3 ne sont que des vérités d'enfants qui ne savent que compter sur leurs doigts. Les grands ouvrages de vérités humaines ne contiennent aucune chiffre (la Bible par exemple, à part 666, le chiffre de la Bête ; mais justement : les chiffres, c'est le mal !)

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 10:42 PM  

  • C'est un programme, comment dire ? ... qui ne mange pas de pain ! Flaubert aurait pu l'écrire dans son fameux dictionnaire. Un programme pour des convives qui découvrent, sur la table où les a réunis pour quelques agapes, une nappe avec quelques miettes dans une maison dont les tiroirs et les garde-mangers sont vides. Le début d'un roman picaresque ?

    By Blogger Ane-Vert, at 11:12 PM  

  • Cite-moi un programme qui mange du pain. Il n'y en a aucun ! Quant aux miettes, je ne comprends pas. "Le pain, la paix, la liberté", c'était le programme du Front Populaire : ça au moins, tu acceptes d'en manger ? Les grandes références, tu dois aimer ...

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 11:35 PM  

  • bonjour
    tout matheux vous dirait qu'il n'y a que dix chiffres de 0 à 9 et dans le sytème décimal encore et que toute combinaison de chiffres est un nombre!!

    By Blogger md, at 4:06 PM  

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