L'Aisne avec DSK

14 novembre 2010

Fillon devient Premier ministre.

Bonjour à toutes et à tous.


Démissionnaire hier soir, Premier ministre ce matin, François Fillon s'en va et revient ! Huit mois d'attente, d'hésitations, de supputations pour en arriver là, c'est-à-dire à la case départ : on ne change pas de Premier ministre. Je disais dans mon précédent billet que nous vivions des événements inhabituels. Ce dernier l'est aussi : on n'a jamais vu un remaniement politique (je ne parle évidemment pas des remaniements techniques) qui laisse intacte la tête du gouvernement. Dans l'opinion, il ne pourra en sortir que rien ne bouge, sauf énorme surprise dans la composition de l'équipe, annoncée ce dimanche.

Inhabituel aussi de voir un Premier ministre s'imposer au chef de l'Etat, devenir tellement incontournable, ayant pour lui l'UMP et les sondages, que le président ne peut faire autrement que le reconduire. C'est bel et bien à l'incroyable défaite de Nicolas Sarkozy à laquelle nous assistons, non pas face à l'adversaire de gauche dans le cadre d'une élection, mais au sein de son propre camp, devant celui qu'il a nommé et qu'il a rabaissé un temps au rang de "collaborateur". Belle revanche aujourd'hui pour celui-ci, étrange destin d'un homme qui ne paie pas de mine, effacé et classique, qui aujourd'hui en impose à celui qui n'a jamais été, selon ses dires, son "mentor".

Et Borloo dans tout ça ? Qui peut savoir s'il aurait été bon Premier ministre ? Mais sa nomination aurait incontestablement, surtout en termes d'image, infléchi la ligne du gouvernement. Sa mésaventure prouve au moins une chose : la droite est aussi plurielle que la gauche, elle est traversée par des forces qui sont en concurrence, parfois en conflit ; même Sarkozy, l'homme le plus puissant de ce camp, n'y peut pas grand-chose, est obligé de se conformer aux réalités.

Boorlo est un centriste, d'un genre un peu particulier, mais centriste quand même, un centre droit qu'il suffirait de pousser un peu pour qu'il devienne centre gauche. Les gros bataillons de l'UMP ne pouvaient pas accepter ça, prendre ce risque. Et puis Borloo n'en fait qu'à sa tête, cultive un comportement atypique : Fillon, c'est plus sûr, plus rassurant. La politique est un univers suffisamment compliquée pour ne pas s'embarrasser de personnages atypiques et indépendants. Il n'y a que dans les grandes occasions historiques que ceux-ci peuvent s'imposer, pas dans la vie politique ordinaire.


Bon dimanche.

4 Comments:

  • Notre maire adoré et vénéré sur canal plus en direct.

    By Anonymous Anonyme, at 12:52 PM  

  • Je n'ai pas Canal Plus et je ne suis pas très porté sur l'adoration ou la vénération.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 1:37 PM  

  • Pourtant un homme qui va devenir ministre du travail, des affaires sociales et de la santé,
    ça en impose.

    By Anonymous Anonyme, at 7:42 PM  

  • Je ne vois pas de qui vous voulez parler ...

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 8:04 PM  

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