L'Aisne avec DSK

30 décembre 2010

L'année des lapsus.

Bonjour à toutes et à tous.


C'est le temps des rétrospectives. Dans la presse, on récapitule les événements de l'année, on cherche l'essentiel, on tire des leçons. J'ai été surpris par ce que Le Parisien de lundi retenait de 2010, à la une : "l'année de tous les lapsus". A l'intérieur, sur deux pleines pages, les lapsus des hommes et femmes politiques étaient évoqués et analysés, avec au top l'inflation-fellation de Rachida Dati. Surpris parce que les lapsus des personnages publics ont toujours existé, mais avant on n'en faisait pas tout un plat. Aujourd'hui, la moindre langue qui fourche déclenche une pléthore de commentaires. Pourquoi ?

1- D'abord parce que notre époque cultive le rire, la dérision, beaucoup plus qu'autrefois, où la politique était une activité sérieuse, grave même, presque sacerdotale. Le lapsus, c'est la peau de banane sur laquelle on glisse, c'est le gag garanti, c'est le comique facile.

2- Ensuite parce que la psychologie a largement pris le pas sur l'idéologie. On croit moins aux idées qu'aux personnes. Or, une idée, il suffit d'y réfléchir pour savoir ce qu'on en pense. Mais une personne ? C'est difficile, le soupçon d'insincérité plane plus ou moins... Comment y remédier ? En se focalisant sur les lapsus, censés être révélateurs, puisque chacun a entendu parler de Freud. Sauf que c'est pipeau, guère freudien, mais visiblement ça marche.

3- Enfin parce que les technologies modernes démultiplient le lapsus, via internet, le mettent en spectacle, le reproduisent jusqu'à l'obsession. Avant, le lapsus était ponctuel, on était gêné ou on souriait sur l'instant, et puis on passait à autre chose.

L'intérêt nouveau que porte notre société aux lapsus est un mauvais signe pour notre vie politique. Cette valorisation de la dérision, de la psychologie et de la technologie, sans lesquelles le lapsus resterait anecdotique, insignifiant et indifférent, a de quoi nous inquiéter. Un peu comme nous inquiètent toujours, au niveau individuel cette fois, ces gens qui en politique ne savent parler que des coucheries supposées des uns et des autres, ragots généralement sans fondement, pure projection des fantasmes et des frustrations de celles et ceux qui colportent complaisamment ces rumeurs de caleçon et de caniveau.


Bonne gratinée,
oh pardon,
bonne matinée.

5 Comments:

  • Malheureusement, de nos jours, la politique s'échafaude sur le détail,l'anecdote, l'apparence, les "petites phrases" au détriment du fond.

    By Anonymous Lormont, at 1:26 PM  

  • MOUSSET , as tu conscience que tu es un sacré lapsus politique à toi tout seul !!!

    By Anonymous Anonyme, at 8:13 PM  

  • J'en ai parfaitement conscience : je suis l'acte manqué, le désir refoulé, le fantasme sublimé de la gauche locale. D'où sa névrose, parfois même sa paranoïa à mon égard. Il lui faudrait, pour guérir, accepter le principe de réalité et non plus s'enfermer, trouver sa consolation dans le principe de plaisir. Eros ou thanatos, pulsion de vie ou pulsion de mort, repli sur soi ou ouverture à l'autre.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 8:31 PM  

  • As tu conscience que on peut très bien dialoguer et travailler avec ces hommes et femmes de GAUCHE que tu vilipendes sans arrêt;alors que toi - même et tes alliés comme la célèbre vert pâle ne sont pas branchés , pas du tout branchés problèmes locaux , le troisième aéroport était un leurre de la droite pour te neutraliser ,comme les mouches qui sont attirées par le miel et la confiture ... Tu as mis les doigts dedans , et bien danses maintenant avec les déçus de la démocratie qui ne savent pas l’aimer ni la servir comme il se doit , avec désintéressement personnel mais aussi avec rigueur et imagination !!!!

    By Anonymous Anonyme, at 8:44 PM  

  • J'ai surtout conscience que le réveillon est pour demain et que vous avez déjà consommé trop de champagne. Bonne année !

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 9:03 PM  

Enregistrer un commentaire

<< Home