L'Aisne avec DSK

13 janvier 2011

L'imagination aux Oriels !

Bonjour à toutes et à tous.


Le gros morceau du Conseil municipal de lundi soir à Saint-Quentin, c'était la vente des Oriels. Aux questions lui demandant des précisions et formulant des critiques, le maire a répondu en substance : "Vous proposez quoi ?" Voilà ce que j'en pense et propose :

La galerie marchande des Oriels est un symbole du passé qui ne revivra pas, d'autant qu'il est mort depuis longtemps. Construit sur le modèle lointain du Forum des Halles parisien, très en vogue dans les années 80, il n'a pas survécu à la décennie. Ces quinze dernières années, les commerces ont progressivement déserté, la petite délinquance s'est installée, la mauvaise réputation a suivi, les passants déambulaient au centre ville en ignorant les Oriels.

A la belle époque, on venait pour la jolie bijouterie ou pour Cacharel, pour faire ses photocopies chez Berdal ou acheter à la boulangerie des produits défiant toute concurrence (ah les trois maxi-choco pour dix francs !). Le cinéma attirait du monde, y compris les resquilleurs qui s'engouffraient gratos par la porte ouvrant sur la rue des Cohens. Moi, j'y venais seulement pour déposer des communiqués et rencontrer les journalistes de L'Union.

Et puis, plus personne n'est venu et moi non plus. Les Oriels sont devenus un abri contre la pluie, un lieu de rendez-vous pas toujours recommandables. La Police un temps s'est installée, ce qui n'est pas bon signe (il n'y a pas de local de Police à Auchan ou Cora, pourtant incomparablement plus fréquentés). Il reste aujourd'hui trois commerces, qui marchent bien et qui ne songent pas à partir. Comme quoi ...

De là à en conclure ou à espérer que l'avenir des Oriels serait exclusivement commercial, non. Si les boutiques sont parties, ce n'est pas pour y revenir, même sous forme de grandes enseignes ou de marques, déjà présentes dans l'hyper-centre (je pense aux vêtements). Si le Furet du Nord décampe d'un bout de la place de l'Hôtel de Ville, ce n'est pas pour que la FNAC s'implante à l'autre bout, même si personnellement j'en rêverais.

Le marché n'est pas extensible à l'infini. Et surtout, il se déplace, prospecte d'autres zones, suit les mouvements de population. On ne reviendra pas sur le fait que les Axonais se rendent à Saint-Quentin pour visiter la galerie commerciale d'Auchan, contre laquelle les Oriels même rénovés ne pourront rien. Quelles enseignes nationales et prestigieuses accepteraient d'investir ici ? D'autant que le problème du stationnement sera toujours présent.

L'endroit est-il donc condamné à la friche ? Non, mais il ne sera plus jamais comme avant. Son destin n'est pas dissociable de celui de tout le centre-ville, qui doit être traité sans nostalgie. Le cinéma et Babou partis, il y a un public perdu, jeune et populaire, qu'on ne retrouvera pas massivement. Si c'était à refaire, un cinéma municipal aurait fixé la population, d'autant que le multiplexe, par ailleurs magnifique et dynamique, est difficile à remplir.

L'avenir des Oriels est multiple. Des bureaux seraient les bienvenus. Tous les centres des villes connaissent cette évolution : installation d'agences bancaires, immobilières, assurances, etc. Les commerces y ont encore bien sûr toute leur place, mais inévitablement moins nombreux et moins diversifiés qu'avant. Je ne vois que le commerce de proximité et d'utilité, le secteur des services, qui puisse encore tirer son épingle du jeu. Je pense aussi aux activités ludiques, une salle de jeux, notamment vidéo, par exemple, pour une partie de la jeunesse qui se plaint parfois, à tort ou à raison, que "rien n'est fait pour elle".

Mais le secteur privé n'est pas le seul à pouvoir être sollicité. La gauche social-démocrate croit au marché mais aussi au secteur non marchand, qu'elle n'oppose pas. Un projet municipal pour les Oriels aurait de l'allure, puisqu'il s'agit d'être attractif, d'animer une zone qui se meurt : des activités associatives, culturelles, touristiques, une galerie d'art, une crèche municipale, une maison de la prévention (santé, jeunesse, senior, droit, information citoyenne ... rassemblant les organismes dispersés dans la ville). Le retour de la vie dans les Oriels passe par l'imagination au pouvoir ! Nous n'irons plus comme autrefois mais nous y retournerons quand les Oriels nous présenteront un tout nouveau visage.


Bonne journée.

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