L'Aisne avec DSK

08 janvier 2011

Envie de pouvoir.

Bonsoir à toutes et à tous.


C'est maintenant certain, après ses propos dans le journal Le Monde : Ségolène Royal ira aux primaires et maintiendra sa candidature, quoi qu'il arrive. A la question d'un désistement en faveur de DSK, la réponse est à peine elliptique : "Si Dominique est le candidat désigné, je mettrai à sa disposition mon expérience d'une campagne présidentielle". A la question de savoir si Martine Aubry est la "candidate naturelle" du Parti, même réponse éloquente : "Les règles du parti ne prévoient pas cette automaticité". Et puis cet aveu qui dit tout : "J'ai envie de succéder à François Mitterrand".

Bien sûr, cette déclaration n'est pas franche et directe. Mais c'est la détestable tradition politique française (ailleurs, je ne sais pas) : rester dans l'ambiguïté, faire signe, sous-entendre. Je ne connais que Rocard et Delors qui aient vraiment rompu avec cette manie et cette maladie. Parmi la classe politique, Ségolène Royal est sans doute celle qui pratique le plus la sincérité, parfois jusqu'à l'insouciance. C'est tout à fait singulier dans un milieu où les sourires sont en lames de couteau et les regards pleins d'une hypocrisie bonasse.

Que veut Ségo ? Ce qu'ils veulent tous, ce que nous voulons tous quand on fait de la politique : le pouvoir. Et c'est une excellente chose. Il y a des désirs autrement plus pernicieux. L'ambition est un noble sentiment. Quand elle est assumée, c'est encore mieux. Ségolène a déjà été candidate, elle est encore populaire, elle y va donc. Quoi de plus normal ? Aux primaires, elle sait qu'elle pourra compter sur la masse de nos sympathisants, qui seront peut-être de son côté. Alors l'appareil suivra, car c'est dans les gènes d'un appareil que de suivre la pente du pouvoir.

Mais mon DSK, a-t-il envie de pouvoir ? Oui bien sûr, même s'il en possède pas mal dès maintenant. En politique comme dans la vie, l'appétit ne vient pas quand on a faim mais en mangeant. De Ségo et de DSK, avec Martine peut-être, et quelques autres sans doute, qui l'emportera ? Je ne sais pas, le meilleur de toute façon, et celui que nous aurons collectivement mérité. Que les socialistes ne se tracassent pas inutilement : les choses se feront en leur temps, le moment venu, et pour le mieux. N'épiloguons pas là-dessus, il y a suffisamment d'autres choses à faire, se donner un projet par exemple, construire un parti ouvert et populaire notamment.

Ceci dit, à observer les hommes politiques à quelque niveau que ce soit, à bien y réfléchir, je pense que cette envie de pouvoir qui les caractérise cache une faille. Je ne crois pas qu'un type ou une fille normaux vont s'embêter en politique et y sacrifier une partie de leur vie. Cette pointe de supériorité, ce grain de folie, cette volonté de fer, ce besoin de reconnaissance, c'est très spécial. Et ce ne sont pas le contenu de leurs discours qui nous rendra dupes. Cette faille doit être aussi sûrement une douleur, une frustration, une impuissance, une compensation de je-ne-sais-quoi. Mais toutes ces considérations n'enlèvent absolument rien à l'utilité et à la grandeur de la politique.


Bonne soirée.

3 Comments:

  • Moi je vote ségolène si c'est pas elle je vote marine le pen

    By Anonymous Anonyme, at 11:24 AM  

  • N'avez-vous pas l'impression de vous contredire ?

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 12:13 PM  

  • candidate ou pas, je vote ségo.

    By Anonymous Anonyme, at 2:03 PM  

Enregistrer un commentaire

<< Home