L'Aisne avec DSK

05 janvier 2011

Pour une France optimiste.

Bonsoir à toutes et à tous.


Un récent sondage place la France parmi les pays les plus pessimistes au monde, avant même des nations en guerre ou des peuples souffrant de grande pauvreté. C'est effarant ! Dans le même genre, et tout aussi aberrant, je me souviens d'un sondage révélant que la moitié des Français redoutaient de devenir un jour SDF !

Notre pays est l'une des cinq premières puissances mondiales et son opinion publique réagit comme une population du Tiers-Monde, partage les peurs des sociétés misérables alors que notre niveau de vie est incomparablement supérieur à la plupart des nations. Nos grands bourgeois de droite détiennent la fortune et le pouvoir, nos petits bourgeois de gauche ont le confort et la sécurité. Ce sont les uns et les autres qui donnent le ton, qui forgent ce qu'on appelle l'opinion. Et c'est le pessimisme qui prévaut malgré leur situation sociale, que pourraient leur envier bien des ouvriers et employés, sans même parler des exclus et des marginalisés.

Voltaire, dans Candide, raillait les élites de son temps en moquant leur optimisme béat. Aujourd'hui, c'est le pessimisme stupide qu'il faut dénoncer. Deux exemples, ces dernières semaines, me viennent à l'esprit et en sont l'illustration. Il y a d'abord cette véritable hystérie autour de la neige et du froid. Dans mon enfance, au fin fond du Berry, c'était une préoccupation de vieux. Serions-nous devenus mentalement un peuple de vieux ?

Il y a ensuite ce fait divers qui a frappé, je dirais même traumatisé l'opinion : la dame qui est restée enfermée trois semaines dans sa salle de bain. Pourquoi cette anecdote, douloureuse pour la personne mais d'ordre strictement privé, a-t-elle à ce point fait parler d'elle et marqué les Français ? Parce qu'elle révèle le délitement de nos liens sociaux, la détérioration des structures de voisinage, l'éclatement de la famille, la victoire féroce de l'individualisme. C'est notre chère société de consommation à laquelle nous tenons tant, c'est le libéralisme ambiant qui conduisent à ce type de situation. Pourquoi les Français sont pessimistes ? Parce qu'ils se sentent condamnés à vivre très vieux et tout seuls, avec la peur de l'insécurité comme unique horizon.

Nicolas Sarkozy a renforcé ce climat anxiogène et largement irrationnel. Je rêve d'une gauche rationnelle et optimiste, qui redonnerait espoir et confiance aux Français. Je crois que DSK est, par ses idées et sa personnalité, celui qui correspond le mieux à ce souhait. Le désespoir et le misérabilisme ne produisent aucune bonne politique. Au XVIIIème siècle, la France optimiste dominait le monde et faisait la Grande Révolution. Soyons fidèle à notre tradition progressiste, cessons de geindre, de ne plus croire en rien. Bref, soyons de gauche, vraiment.


Bonne soirée optimiste.

3 Comments:

  • A te lire on comprend qu'il existe une classe vraiment dangereuse pour le moral du pays : les vieux forcément stupides, dépressifs, tremblants de trouille derrière leurs volets fermés. Comme les prévisions démographiques montrent qu'ils vont être de plus en plus nombreux ton diagnostic est bien inquiétant et derrière la méthode coué affichée est d'un pessimisme assez noir.
    Le poids des inégalités sans cesse croissantes depuis 30 ans, dans cette morosité, semble t'avoir échappé. Comme le poids d'une classe dirigeante largement déconnectée dans le confort de ses cumuls et privilèges et des incompétences collatérales.
    Le problème de ce genre d'erreur de diagnostic c'est que ça peut conduire à rêver de donner les vieux et les marginaux en pâtée à nos animaux domestiques (si engueuler les dépressifs suffisait à régler les problèmes, cela se saurait compte tenu de la prolifération des pères fouettards)
    Au XVIII ème siècle Jonathan Swift conseillait aux anglais, pour soigner leur moral et les problèmes de la pauvreté, de bouloter les enfants pauvres d'Irlande (classe dangereuse de l'époque). On sent qu'aujourd'hui ce genre de rêverie n'est plus seulement réservée à la plume des humoristes. Ça fait peut-être partie du problème.

    By Blogger Ane-Vert, at 11:48 AM  

  • Le couplet contre "la classe dirigeante" est dans l'air du temps, que l'Ane-Vert respire aussi.

    Quant aux seniors, comme on les appelle aujourd'hui, je répondrais par ce slogan de Mai 68 : "nous n'avons rien contre les vieux mais contre ce qui les a fait vieillir".

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 11:55 AM  

  • C'est bien étrange qu'en un temps où la classe dirigeante (je n'ai pas dit "politique") assume sans masque des positions de classe bien déterminées et fait grand étalage de ses rapacités férocités, tu trouves qu'il est frivole de parler de ces choses.
    Je te signale qu'Alain Touraine et Marcel Gauchet ont dit récemment dans les journaux des choses plutôt intelligentes, éloignées du style "salut les copains", sur le problème que tu diagnotiques de façon si légère.

    By Blogger Ane-Vert, at 1:26 PM  

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