L'Aisne avec DSK

20 janvier 2011

On apprend tous les jours.

Bonjour à toutes et à tous.


On apprend tous les jours. De la Tunisie, je ne savais presque rien. Et beaucoup étaient je crois dans ce cas. C'était quoi pour moi, jusqu'à la révolution de ces derniers jours ? Un pays modéré où il faisait bon aller faire du tourisme. Mais une épouvantable dictature, un régime policier, un tyran sanguinaire, un État corrompu, ça non, je n'imaginais pas. Sans doute parce que je ne m'intéressais pas. On ne peut pas s'intéresser à tout.

Je savais que l'Egypte était instable, le Maroc autoritaire et l'Algérie militaire. La Tunisie, dans ma tête, échappait aux clichés négatifs, ressemblait plutôt à une carte postale. Et puis, nous connaissons tous des gens qui en sont revenus enchantés, sans critique particulière ou marquante. Dans les années 60, l'Espagne de Franco, le Portugal de Salazar, la Grèce des colonels attiraient eux aussi les Français en vacances, mais on savait à quoi politiquement s'en tenir. Mais la Tunisie de Ben Ali ?

Qui pouvait deviner que ce peuple était au bord de la révolte ? Protester oui sans doute, comme un peu partout au Maghreb, mais s'immoler par le feu, ne pas trouver d'autres moyens de revendication, aller jusqu'à renverser assez vite le gouvernement, non. On apprend aussi, dans les événements tunisiens, qu'un peuple arabe peut se soulever sans faire aucunement référence à l'Islam, que les deux ne sont pas synonymes. Combien d'analystes nous expliquaient pourtant que le fondamentalisme musulman était le vecteur obligé du soulèvement des masses dans le Sud ?

Et puis, il y a ce constat, qui ne vaut pas que pour la Tunisie : un mouvement d'opinion peut désormais naître et l'emporter sans se mobiliser autour d'un parti, d'un syndicat ni même d'un leader. C'est la rue plus l'internet qui ont tout fait. Facebook, réseaux, blogs ont été les ferments de la révolte. La politique à l'ancienne en a pris un sacré coup, dans un pays qui n'apparaissait pourtant pas comme le plus moderne de tous les pays. Décidément, j'en ai beaucoup appris ces jours-ci sur la Tunisie. Et vous ?


Bonne journée.

3 Comments:

  • Faut un peu sortir la tête des livres et faire autre chose que des cafés philo...

    Le monde n'est pas que virtuel, il faut aller voir ailleurs pour l'analyser. Vous le "grand" bloggeur saint-quentinois, moralisateur de surcroît !

    By Anonymous antonio, at 10:17 AM  

  • Mon cher Antonio,

    Les leçons de morale vous sont profitables. Et une fessée si elles ne suffisent pas !

    Quant aux livres et à la réflexion philosophique, je vous les recommande vivement. Pour votre plus grand bien, évidemment.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 10:40 AM  

  • nous tenons a informer vos lecteurs
    que votre bloggeur Antonio n'a rien avoir avec notre Secrétaire Fédéral Antonio Ribeiro De La Gauche Moderne

    By Anonymous Anonyme, at 4:09 PM  

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