Dégage !
Bonsoir à toutes et à tous.
A l'instant où j'écris, Moubarak s'apprête à intervenir pour annoncer peut-être son départ. Dans les événements de Tunisie et d'Egypte, ce qui surprend, c'est l'absence de leader, de projet, d'idéologie. C'est sans doute une révolution, mais sans révolutionnaires. Pas vraiment de revendications sociales, pas de slogans politiques, pas même la demande d'élections libres. Ce n'est pas franchement un nouveau régime que semble exiger la rue. Surprenant aussi le rôle très ambivalent de l'armée, à la fois du côté du pouvoir et du peuple.
Ce mouvement est complètement inédit. Les pays d'Europe aspirant dans les années 70 à la démocratie (Portugal, Grèce, Espagne), c'était autre chose. Les pays de l'Est renversant le communisme dans les années 80, ce n'est pas non plus comparable. Je ne vois aucun soulèvement à quoi rattacher ce qui se déroule actuellement en Egypte et en Tunisie.
Un cri unique surgit de la foule, dans les deux cas : Dégage ! Toute la révolte semble se concentrer dans cet impératif, basique, élémentaire, quasiment primale : exiger le départ de l'homme qui occupe la tête de l'Etat. C'est clair, simple, peut-être trop. Comme si cette fuite suffisait. Dégage ! C'est l'interjection des jeunes d'aujourd'hui, qui remplace le "fout le camp" ou le "tire-toi".
Pourtant, à bien y réfléchir, ce "dégage" n'est qu'une pulsion démocratique dans des régimes qui ne le sont pas. Car à quoi reconnaît-on, très visiblement, la présence d'une démocratie ? Au fait que le chef ne reste pas, au mécanisme de l'alternance, au pouvoir qui cesse d'être éternel pour devenir provisoire. Dégage ! c'est la tête de Louis XVI qui tombe, mais pacifiquement, Varennes sans la guillotine.
Bonne soirée.
A l'instant où j'écris, Moubarak s'apprête à intervenir pour annoncer peut-être son départ. Dans les événements de Tunisie et d'Egypte, ce qui surprend, c'est l'absence de leader, de projet, d'idéologie. C'est sans doute une révolution, mais sans révolutionnaires. Pas vraiment de revendications sociales, pas de slogans politiques, pas même la demande d'élections libres. Ce n'est pas franchement un nouveau régime que semble exiger la rue. Surprenant aussi le rôle très ambivalent de l'armée, à la fois du côté du pouvoir et du peuple.
Ce mouvement est complètement inédit. Les pays d'Europe aspirant dans les années 70 à la démocratie (Portugal, Grèce, Espagne), c'était autre chose. Les pays de l'Est renversant le communisme dans les années 80, ce n'est pas non plus comparable. Je ne vois aucun soulèvement à quoi rattacher ce qui se déroule actuellement en Egypte et en Tunisie.
Un cri unique surgit de la foule, dans les deux cas : Dégage ! Toute la révolte semble se concentrer dans cet impératif, basique, élémentaire, quasiment primale : exiger le départ de l'homme qui occupe la tête de l'Etat. C'est clair, simple, peut-être trop. Comme si cette fuite suffisait. Dégage ! C'est l'interjection des jeunes d'aujourd'hui, qui remplace le "fout le camp" ou le "tire-toi".
Pourtant, à bien y réfléchir, ce "dégage" n'est qu'une pulsion démocratique dans des régimes qui ne le sont pas. Car à quoi reconnaît-on, très visiblement, la présence d'une démocratie ? Au fait que le chef ne reste pas, au mécanisme de l'alternance, au pouvoir qui cesse d'être éternel pour devenir provisoire. Dégage ! c'est la tête de Louis XVI qui tombe, mais pacifiquement, Varennes sans la guillotine.
Bonne soirée.
posted by Emmanuel Mousset at
7:05 PM
3 Comments:
le seul fait d'avoir le meme president depuis trente ans justifie la revolte du peuple.
c est une revolution d'opportunité, l'expression d'un ras le bol et d'une lassitude.
pas besoin de leaders ni de grandes idées, juste besoin de se sentir maitre de son destin. Peu importe des consequences le peuple souhaite juste que ça bouge.
rien n est pire que l'attente.
By
Anonyme, at 9:20 PM
en France, il y a beaucoup de leaders politiques et pas de révolution! Ce n'est pas l'idéal non plus car tous les leaders ne vivent que pour assoir leur paroisse et non pas développer le bien commun!!
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md, at 9:50 PM
Je lis ceci dans un commentaire de ton blog, qui est à proprement parler effarant: « Mélenchon est un pervers démagogique populiste. Il est de la même trempe que les staliniens qui en URSS ont fondé le Goulag pour assoir leur pouvoir… »
Etrange ce vocabulaire de psychiatrie (justement les staliniens !...) pour parler de l'adversaire, Mélenchon en l’occurrence, étrange généralisation gratuite typique de ceux qui préfèrent les raccourcis à l’argumentation. Si Mélenchon existe et parle durement c’est parce qu’il a décidé de parler au nom de ceux qui en prennent plein la tronche depuis trop longtemps. Ils en prennent plein la tronche au nom de politiques économiques et sociales conduites depuis près de 20 ans par des gens – de droite comme de gauche – qui assurent aux français que c’est la sagesse même. Comme si les français ne voyaient pas à qui elles profitent ces fameuses et sages politiques !
Oui, on traite durement le peuple français sur tous les plans, on le brutalise et on voudrait qu’il soit gentil. Ce qui m’étonne, moi, c’est que le peuple français ne se soit pas encore franchement révolté, ce qui me surprend c’est que Mélenchon ne se soit manifesté qu’en 2008 (car pour ma part, j’ai cessé d’espérer quoique ce soit du PS en 1993 !), car ce qui me désespère, moi, c’est qu’il n’y est pas d’autre Mélenchon, au centre, à droite… Autrement dit des hommes politique des hommes d’idées et de tempérament, résolument républicains et démocrates. Ils serait peut-être temps qu’on appelle aux affaires (politiques) les mauvaises têtes maintenant que nous savons ce que valent les bonnes têtes et ce que cachent leurs bonnes manières !
Aussi, bien que n’appartenant pas à sa tradition politique, j'ai déjà voté et voterai encore pour Mélenchon sans état d'âme, rien que pour remettre l'histoire en route.
Miklos
By
Anonyme, at 8:57 PM
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