Fumée sur Amiens-Nord.

Bonjour à toutes et à tous.


Il faisait très beau, dimanche après-midi, dans toute la Picardie. Pourtant, dans le ciel bleu au nord d'Amiens s'élevait une fumée sombre. Dans le quartier, une quinzaine de véhicules flambaient, leurs occupants violemment extirpés par on-ne-sait-qui et surtout pour on-ne-sait-quoi. Une scène de délinquance comme on en voit à la télé, "guérilla urbaine" disent les commentateurs, sauf que ces incidents n'ont pas été répercutés par les grands médias. Seul le Courrier Picard en a fait sa une hier.

Cette violence est sans doute d'autant plus choquante qu'elle s'est déroulée par un bel après-midi dominical, quand les familles sortent se promener. L'émeute, on l'imagine plus facilement un soir glauque, trop chaud ou trop froid, dans une banlieue dite parisienne, pas à Amiens, qui fait ville plus tranquille.

J'en parle parce que c'est un des grands problèmes politiques d'aujourd'hui : des parts entières de notre territoire livrées au chômage, à la misère, à la délinquance. Qu'on ne s'étonne pas qu'il en surgisse de la violence ! Qu'on ne s'étonne pas non plus que la répression ne règle rien quant au fond du problème. On châtie vainement les conséquences, on ne s'attaque pas aux causes : urbanisme délirant, économie détruite, culture du fric, ce cocktail est explosif. Je suis même surpris que la violence n'aille pas beaucoup plus loin, que la mort ne soit pas encore au rendez-vous.

Zone de non droit ? Pitié, pas ça, pas de slogan qui ne veut rien dire. Zone de non travail, zone de non logement décent, zone de non humanité, ça oui. Jusqu'à quand ?


Bon après-midi.