L'Aisne avec DSK

23 février 2011

Elle ou lui.

Bonjour à toutes et à tous,


Le moindre toussotement, la plus petite oreille qui bouge au Parti socialiste retiennent évidemment mon attention. Après ce week-end très strauss-kahnien, il fallait être particulièrement vigilant, surtout quand de nombreux camarades sont dans la culture du signe et pas de l'explicite. Benoît Hamon soutient Martine Aubry, c'est à peu près logique venant de l'aile gauche, qui peut difficilement se reconnaître en DSK. Mais à peu près seulement, puisque Aubry est tout autant social-démocrate bon teint que Strauss.

Non, ma surprise (mais qu'est-ce qui peut encore surprendre en politique ?) vient du positionnement d'Harlem Désir et de Pierre Cohen, maire de Toulouse, deux delanoïstes (motion A pour les initiés) qui se rallient à Aubry, alors que je les pensais proches d'Hollande, qui lui-même n'est pas très éloigné de DSK (ils se seraient rencontrés dimanche soir, Hollande n'aurait pas renoncé à se présenter aux primaires). Hollande, Delanoë, DSK, il faut que ces trois-là s'entendent puisque c'est la même ligne politique, celle du réformisme, sans complaisance envers l'aile gauche.

Aubry, c'est un peu différent : conformément à la tradition socialiste, elle pense en réformiste et elle parle très à gauche, ce qui lui permet de rassembler une majorité au sein du Parti, et c'est très bien ainsi. Mais rassembler les Français dans une élection présidentielle, c'est autre chose : le siège de Solférino n'est pas la conquête de l'Elysée. Ceci dit, c'est elle ou Strauss, Laurent Fabius en figure de "sage actif" l'a bien compris, comme il a compris qu'il fallait que les deux s'entendent, à tous les sens du terme. Voilà le fameux "pacte", ni plus ni moins. Ils ne doivent pas se présenter l'un contre l'autre, dans un affrontement qui serait dévastateur et politiquement illisible. C'est pourquoi ils ne doivent pas céder aux pressions de ceux qui les poussent au duel, donc à la faute.

De là à demander l'annulation des primaires, à la façon de Michel Vauzelle, non sûrement pas ! Bien sûr les risques de division sont réels, mais on ne ferait rien, surtout en politique, sans risque. Bien sûr les primaires collent mal à la culture d'appareil qui imprègne encore le PS et qui ne s'accommode pas d'ouvrir aussi large les portes et les fenêtres. Mais il faut le faire, parce que les adhérents l'ont décidé, parce que notre rénovation est à ce prix. A condition d'avoir conscience qu'une procédure, quelle qu'elle soit, ne remplacera jamais la réflexion et la maturité politiques : chacun restera libre de se présenter mais il serait irresponsable d'avoir pléthore de candidats. Pour moi, ce sera elle ou lui, Aubry ou Strauss, et Hamon pour représenter l'aile gauche. Et ça suffit. Car après, les candidatures ne veulent plus trop dire grand-chose, à part des ambitions personnelles.


Bonne matinée.

2 Comments:

  • C'est la quadrature du cercle!
    En fait vous réclamez des primaires à corps et à cri mais surtout avec 2 candidats seulement et encore 1 seul serait mieux.
    Ce ne sont plus des primaires c'est une désignation.

    By Anonymous Anonyme, at 12:19 PM  

  • En toute chose il faut en effet chercher la meilleure solution, et un candidat c'est mieux que deux ou que dix. Mais si deux ou dix veulent se présenter, ils auront droit et nos électeurs choisiront.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 1:07 PM  

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