L'Aisne avec DSK

20 février 2011

Y aller ou pas.

Bonjour à toutes et à tous,


Ce week-end, tout le monde ne pense qu'à ça : il y va ou pas ? Va-t-il en parler ou non ? Un journal prédit ce matin que DSK, puisque c'est bien sûr de lui dont il s'agit, annoncera ce soir sur France 2 qu'il n'effectuera pas un second mandat à la direction du FMI, sans pour autant se déclarer candidat à la présidentielle. Nous verrons, mais ce ne serait plus un signe : tout un étendard déployé !

C'est amusant : je faisais hier après-midi une conférence à la bibliothèque de Saint-Quentin sur la puissance magique du langage. DSK ne dit rien ou presque rien et les commentaires s'affolent et débordent ! Au passage, j'ai évoqué le langage réparateur et l'exigence contemporaine d'excuses publiques, illustrés aujourd'hui par celles de notre nouvel ambassadeur en Tunisie, après un mot qui fâche. Words, words, words ! (Shakespeare, Hamlet, II, 2)

Il y a quelque chose de trivial, de vulgaire à vouloir arracher à Strauss des aveux, de l'obscénité dans cette impatience à savoir s'il sera candidat ou pas. C'est un peu comme si on exigeait d'entendre le consentement des époux longtemps avant la cérémonie du mariage. Cette arrogance médiatique est insupportable. "Je sais rien mais je dirai tout" : DSK, c'est l'inverse du film de Pierre Richard en 1973. Il va falloir nous y faire encore quelque temps.

Que croit-on qu'est la décision de se porter candidat à la présidence de la République ? Pour un homme politique, c'est sans doute le choix le plus difficile d'une vie. Pour n'importe qui et n'importe quel scrutin, se présenter est une lourde responsabilité, comme tout acte public. On ne le fait pas pour soi mais pour les autres, et au niveau de DSK pour un pays tout entier. C'est une charge redoutable qui ne se prend pas à la légère.

Dans une élection, petite ou grande, on ne devient pas candidat parce qu'on vous demande de l'être ou parce qu'on ne trouve pas mieux : il n'y a que les mauvais qui réagissent ainsi. L'engagement électoral, plus qu'une délibération politique, est surtout une question de conscience. Laissons DSK à sa liberté et à sa réflexion au lieu de lui réclamer quoi que ce soit.


Bon dimanche.

2 Comments:

  • d'autres nous prédisent Hollande comme futur président, mais moi je renacle.

    By Anonymous Anonyme, at 3:21 PM  

  • Ne prédisez rien, laissez ça aux voyantes. Et ne renaclez pas : l'important est d'avoir un président socialiste.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 6:00 PM  

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