L'Aisne avec DSK

12 février 2011

La malédiction de la gauche.

Bonsoir à toutes et à tous.




La politique c'est la guerre. Actuellement, l'ennemi c'est DSK. A droite évidemment, mais dans une partie de la gauche aussi : Mélenchon bien sûr, qui tape fort, mais également, en plus doux, en plus pernicieux, une partie de l'aile gauche du PS, qui veut l'écarter (voir mon billet du 30 janvier sur les pétitionnaires du site Martine2012). L'économiste Liem Hoang-Ngoc, député européen, l'une des figures intellectuelles de l'aile gauche, a signé.


En Picardie, ça ne se bouscule pas trop. Didier Cardon, vice-président du Conseil Régional, a mis son nom, d'autres se tiennent à carreau, pour ne pas injurier l'avenir. On ne sait jamais ... Le courage éventuellement, mais quand même pas jusqu'à la témérité. On se souvient de la triste formule de Pasqua, qui hélas ne s'applique pas qu'à lui : "En politique, on ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépends". Les convictions oui, mais avec beaucoup de prudence ...


Un qui a des convictions sans ambiguïté, c'est mon camarade et collègue Vincent Peillon, dans un entretien au Monde de ce week-end. Contre les petites manoeuvres de l'aile gauche qui cherche à opposer Aubry et DSK, il souligne et démontre leur complémentarité, en rappelant quelques dates qui prouvent une même ligne politique :


1994 : Aubry et DSK se retrouvent pour rénover (déjà !) le Parti socialiste.
1997 : Aubry et DSK sont ensemble ministres de Jospin (Mélenchon aussi, mais il a tout oublié, à moins qu'il ne considère sa participation comme une "erreur de jeunesse").
Années 2000 : Aubry et DSK s'efforcent de définir un socialisme moderne.


DSK incarnant l'aile droite du PS ? Là aussi, Vincent Peillon mouche les morveux : Qui s'opposait en 1992 à la politique du franc fort conduite par le fabiusien Premier ministre Pierre Bérégovoy ? Strauss ! Mais on oublie si vite, et les slogans, caricatures et préjugés sont tellement plus faciles ...

Pour Peillon, qui a choisi on l'a compris son candidat, il ne doit pas y avoir d'affrontement Aubry-DSK aux primaires. C'est le bon sens et notre intérêt collectif. Mais pour le rassemblement de toute la gauche ? Mélenchon exerce son petit chantage à l'extrême gauche qui soi-disant ne se rallierait pas à l'un ou à l'autre. Sauf que les sondages, rappelle Vincent Peillon, montrent exactement le contraire.

Pour terminer, je citerais cette phrase de celui qu'Aubry a chargé de définir la philosophie de notre projet : Il faut "mettre fin à ce qui fait la malédiction de la gauche française et qui l'a toujours empêché de gouverner durablement : l'écart entre les "discours de tréteaux", comme disait Jean Jaurès et les "pratiques opportunistes", comme les appelait Maurice Merleau-Ponty". Bravo Vincent !


Bonne soirée.

6 Comments:

  • cher emmanuel mousset dsk represente a mes yeux la gauche caviar une categorie minoritaire au sein du partis socialiste deplus son ami sarko la soutenu pour prendre la direction du fmi 30 000euro par mois plus le smic de sa femme anne saint clair 20 000euros celais fait un revenu dans la famille strauss khan de 50 000 euros je croit monsieur mousset qu il faut arrete de prendre les electeurs de gauche pour des cons

    By Anonymous Anonyme, at 10:08 AM  

  • Pourquoi une partie de la gauche est elle hostile à DSK alors que de toute façon il y a un programme commun qui devra être respecté par celui qui sera élu.
    on ne choisi pas un projet mais le porteur du projet.
    le programme du PS va t il être bouleversé par le gagnant des primaires? en a t il le droit?

    By Anonymous Anonyme, at 10:14 AM  

  • Cher monsieur de 10:08,

    Je ne prends pas les gens pour des cons, sinon je ne consacrerai pas une partie de mon temps à rédiger ce blog. Le mépris est silencieux, il n'est pas prolixe.

    Vous évoquez le salaire de DSK et de son épouse : sachez que ce n'est pas chez moi un critère pour juger un homme politique. D'ailleurs, en règle générale, ce n'est pas à partir de leur feuille de paye que je donne une appréciation sur les gens.

    Quant au soutien de Sarkozy à DSK pour le FMI, je m'en félicite : c'est la preuve qu'un homme de droite a compris qu'un homme de gauche avait la compétence et l'intelligence pour occuper un tel poste.

    Bien à vous.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 12:15 PM  

  • A 10:14 :

    Non, le gagnant des primaires ne bouleversera pas le projet du PS (sinon, à quoi bon se donner un projet ?). Il se passera ce qu'il s'est toujours passé : le candidat s'inspirera de ce projet, en respectera les grandes orientations mais ne reprendra pas nécessairement tout à son compte. D'ailleurs, il faut distinguer un projet politique, très large, et un programme présidentiel, beaucoup plus resserré.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 12:37 PM  

  • DSK : Saint Sébastien

    By Anonymous Anonyme, at 10:25 AM  

  • Emmanuel,

    Savais-tu que la notion du "franc fort" correspondait à une période de l'histoire. De plus, Bérégovoy a souvent du suivre les deux têtes "pensantes" du PS (des fois, y'en a, ils devraient pas penser), qu'étaient Rocard et Delors (94, ça te dit quelque chose j'espère, au niveau des directives européennes.)

    L.E.

    By Anonymous Anonyme, at 6:48 PM  

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