L'Aisne avec DSK

11 avril 2007

Hier à Saint-Gobain.

Bonsoir à toutes et à tous.

Je suis allé hier soir à Saint-Gobain, dans l'une de ces réunions politiques comme je les aime parce qu'elles sont le sel de la démocratie. Oh bien sûr ce n'était pas un meeting surchauffé avec une salle interrompant à chaque instant les orateurs par leurs applaudissements. Il n'y avait pas les drapeaux ni les cornes de brume du MJS.

Il y avait mieux que cela: un public raisonnable, attentif, calme, reçu par monsieur le maire dans sa mairie, en compagnie de Gaétan Gorce, député de la Nièvre, sous la présidence de René Dosière, député de la circonscription. Pas d'envolées lyriques mais des interventions précises, informées, et surtout en deuxième partie, le dialogue avec la salle. Car il est bon de laisser la parole à celles et à ceux qu'on fait venir, c'est la moindre des choses.

René a rappelé une bizarrerie de la campagne. Personne ne songe à demander des comptes au candidat de l'UMP, au pouvoir depuis cinq ans, lui et ses amis. La démocratie, c'est projet contre projet, mais c'est aussi bilan de la majorité contre projet de l'opposition. Le silence de Sarkozy sur ce point est éloquent. Il ne dit rien de son bilan, il prend soin de prôner la "rupture" avec lui-même et les gouvernements auxquels il a appartenu parce que ce bilan est mauvais, très mauvais. Il faudra sans cesse le rappeler, ramener Sarkozy à ses responsabilités dans les dix jours qui nous restent.

René a également recentré la campagne sur ce qui devrait être l'essentiel: l'état catastrophique des finances publiques, qui gêne notre marche de manoeuvre et que Sarkozy veut encore plus dégrader en proposant une réduction importante des impôts, c'est à dire autant d'argent de moins pour l'Etat. Ségolène Royal suggère sagement de ne pas baisser cette pression fiscale, d'en conserver le volume mais de la répartir autrement entre les contribuables, ce qui semble être la seule attitude responsable en période de dette galopante.

Puis Gaétan Gorce a énuméré de façon posée les arguments qui empêchaient de voter Bayrou et Sarkozy et pourquoi l'espoir était représenté par Ségolène Royal. La partie questions-réponses était sans doute la plus intéressante. Nous avons abordé tous les problèmes que peut se poser aujourd'hui un citoyen, de la réforme de l'Education nationale au chômage des jeunes en passant par l'intégration des personnes handicapées.

Avec une fin particulièrement riche et... inattendue, bien que la préoccupation soit réelle dans notre société: la question de l'euthanasie. La gauche généralement est pour, au nom de la liberté de notre corps, de notre destin, et de mettre un terme à ses jours quand la souffrance est trop forte. Gorce est plus réservé: accomplir les volontés d'une personne en pleine possession de ses moyens intellectuels, pas de problème. Mais que dire d'une personne tombée dans l'inconscience, même si elle a stipulé, un moment donné, ses dernières volontés? Le débat est lancé, il n'est pas simple, il faudra le reprendre car de nombreuses situations de fin de vie pose le problème de l'euthanasie. Mais comme l'a dit Gaétan en conclusion, reprenant Montesquieu: le législateur doit faire la loi en tremblant, tellement ses conséquences peuvent être dangereuses.

Bonne soirée.