L'Aisne avec DSK

15 mai 2007

Jours de défaite.

Je lis dans la presse les propos incisifs de DSK sur François Hollande, tenus hier matin sur RMC , et sa responsabilité dans la défaite. Et alors? N'est-il pas normal de rappeler les responsabilités de chacun? Certes, la défaite est collective, mais on ne peut pas mettre au même niveau le simple militant et le premier secrétaire du Parti. Soyons précis dans la remarque faite à Hollande par DSK. Ce n'est pas tant la défaite qu'il lui reproche que de n'avoir pas lancé dès 2002 le mouvement de rénovation dont nous avions besoin, dont l'absence est la cause profonde et lointaine de notre échec en 2007.

Soyons encore plus précis. Dimanche soir, à France Europe Express, sur France 3, François Hollande rejette la "vieille sociale-démocratie", visant ainsi explicitement DSK. Ceci explique aussi cela. Ajoutons que l'idée d'un grand parti de toute la gauche, avancé par DSK en son temps, tombe aujourd'hui très mal. Ce n'est vraiment pas ce que les français attendent d'abord des socialistes: non pas une organisation mais un véritable projet. Il faut dissiper les écrans de fumée et s'attaquer à l'essentiel, la rénovation idéologique.

Vous me direz que tout cela fait désordre. Mais croyez-vous que la défaite en politique soit souriante? L'heure est grave, l'existence de la gauche est en jeu, les 47% ne doivent pas faire illusion. Il faut rénover pour reconquérir ces catégories populaires, ces classes moyennes qui se sont détournées de nous. Une défaite produit toujours une onde de choc dont les effets mettent du temps à se manifester ouvertement. Regardez les Verts: pour la première fois depuis dix ans, ils ont rompu l'accord électoral avec le PS. Regardez ces éminentes personnalités qui lorgnent aujourd'hui vers la droite. La défaite n'est jamais belle. Mais rassurez-vous: la victoire est rarement durable.

Bon après-midi.

1 Comments:

  • A priori les Français n’attendent rien des Socialistes, des Communistes, des Verts, de l’UMP etc. ils étudient les candidats.

    Quoi que l’on fasse, on se retrouve en finale avec deux personnes, et l’une est plus crédible que l’autre. En occurrence Nicolas Sarkozy contre Ségolène Royal. L’une a plus séduit que l’autre. L’une était plus en phase avec sa vison pour l’ensemble du pays que l’autre. C’est à ce niveau que se situe l’idéologie. Si elle est en décalage, c’est la catastrophe. Les gens veulent du bien-être et peu importe la personne qui leur apportera qu’elle vienne de droite ou de gauche. On répond alors à un besoin réel, et non au fantasme militant qui part de sa frustration personnelle pour critiquer l’ensemble du système et y apporter sa solution. Si Ségolène Royale avait été un homme aurait-elle fait tout ce pathos centré autour des femmes et qui n’intéresse qu’une minorité ? Une vision globale ne peut pas partir d’un militantisme particulier. Or la spécificité de la gauche est de partir d’une critique du social en cherchant la réduction des inégalités. Pour la contrer, il suffit donc d’intégrer dans une politique de développement une redistribution et une prise en compte de la misère afin de ne pas introduire de tensions sociales inacceptables qui constitue la possibilité d’existence de la gauche. Il suffit donc pour Nicolas Sarkozy d’introduire une prise en compte des inégalités pour conserver la pouvoir.
    S’il intègre le développement économique de la France dans le cadre européen par la création de nouvelles entreprises innovantes basées sur le capital risque afin de se positionner dans la mondialisation avec la Chine et les USA, le PS sera réduit à un rôle critique portant sur les détails. Cela n’empêchera pas les meilleurs éléments du PS de pouvoir jouer un rôle de contre pouvoir et d’avoir une action locale, cela forcera le pouvoir en place à faire une politique sociale démocrate, la création de richesse et sa redistribution.

    By Anonymous Anonyme, at 10:00 AM  

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