L'Aisne avec DSK

15 mai 2007

Sarkozy s'ouvre.

Bonjour à toutes et à tous.

Sarkozy s'ouvre, en rencontrant les syndicats alors qu'il n'est pas encore officiellement président, en réfléchissant à des ministres de gauche dans son gouvernement.

C'est habile. L'homme qui faisait peur devient l'homme qui fait envie puisque certaines personnalités de gauche, et de premier plan, songent à le rejoindre.

C'est intelligent. Quand la victoire est large, il faut que le gouvernement représente cette majorité. On juge alors de l'ineptie politique de Jacques Chirac en 2002, réélu à plus de 80% et incapable d'être à la hauteur de l'évènement, se repliant sur ses fidèles, extrême marque de faiblesse.

C'est paradoxal. Bayrou l'avait rêvé, faire travailler la droite et la gauche, Sarkozy, son pire ennemi, le réalise. Bien sûr, la gauche sera très minoritaire dans ce gouvernement, mais c'est moins la quantité que la qualité qu'on retiendra: Kouchner, Védrine, Allègre, ce n'est pas du petit poisson.

Ceci dit, gouverne t-on la France avec de l'habileté et des paradoxes? Il faut aussi de l'honnêteté et de la cohérence. Eric Besson fait ce qu'il veut mais il a été, au début de la campagne, l'auteur d'un brûlot anti Sarkozy d'une rare violence, et le voilà maintenant à ses côtés, pour des raisons obscures déjà oubliées. Claude Allègre a critiqué Ségolène Royal parce qu'elle n'était pas assez à gauche. Est-ce un motif pour rallier la droite? Suffit-il de trouver Sarkozy sympathique et charismatique pour le rejoindre?

Bernard Kouchner semble le mieux placé pour rejoindre le prochain gouvernement, aux Affaires étrangères dit-on. C'est l'un des hommes de gauche les plus populaires de France. Belle prise pour Sarkozy! Les socialistes perdront à cette défection. Mais comment Kouchner peut-il entrer dans ce jeu? Au nom du pragmatisme? Parce que le Quai d'Orsay ne se refuse pas? Peut-être. Kouchner, ce soixante-huitard non repenti, va donc travailler avec un anti soixante huitard convaincu, siégant auprès d'un ministre de l'identité nationale et de l'immigration, éventuellement en compagnie de Madame Boutin. Je ne sais pas si cela se fera mais je ne peux pas y croire.

Bonne journée.