L'homme Sarkozy.
Bonsoir à toutes et à tous.
J'ai envie de vous parler de l'homme Sarkozy, faire un peu ce que d'habitude je m'interdis, de la psycho-politique. Je me souviens, en 1995, quand Chirac est devenu président de la République, je n'y croyais pas. Pas lui, pas ça! Chirac, cet homme grossier, versatile, influençable, éternel perdant, looser, devenant chef de l'Etat! Philippe Seguin, Raymond Barre, Edouard Balladur avaient quand même une autre allure.
Alors, qu'est-ce qui fait qu'un homme devient ce dont beaucoup rêvent, président? Sarkozy, qui est-il? Un être exceptionnel, une personnalité remarquable? Sûrement pas, mais un militant qui a tout osé, même ça, devenir président de la République. Au départ, il ne se signale pas pour son audace ou son courage. Devenir à 28 ans maire de Neuilly, n'importe qui à droite pourrait se faire élire dans cette commune très riche, symbole par excellence de la droite.Non, l'originalité, c'est que Sarkozy devient maire en "tuant" Charles Pasqua, en lui ravissant la place. Sarkozy est né politiquement ce jour-là, un style, un objectif, des méthodes. Il n'en changera pas.
En 1995, Sarkozy ne choisit pas le candidat de son parti, Chirac désigné par le RPR, qu'il a pourtant longtemps soutenu. Non, il soutient Balladur, parce que celui-ci est, croit-il, le plus fort. Ainsi est Sarkozy. Il y a dix ans, dans les meetings gaullistes, il se fait siffler. C'est l'image même du traître et en plus de celui qui s'est trompé. Il y a huit ans, huit ans seulement, Sarkozy est tête de liste aux européennes. Le résultat est catastrophique.
Et puis c'est l'envol, l'assimilation à la lutte contre l'insécurité pour celui qui va être incapable de rétablir l'ordre pendant trois semaines, en novembre 2005. Mais l'essentiel pour Sarkozy est ailleurs: c'est la prise de l'UMP et la décision de se présenter à la présidentielle, sans avoir la décence d'attendre que le sortant se prononce sur son maintien ou son départ. Ainsi se préparent des victoires.
Hier soir, Sarkozy a été lui-même. Après l'annonce des résultats, il s'est réfugié dans un hôtel de luxe, le Fouquet's, pour y recevoir ses amis, dont Johnny Halliday, magnifique exemple de civisme! Pendant ce temps, 730 voitures brûlaient dans toute la France et des échauffourées se produisaient dans plusieurs grandes villes.
Nicolas Sarkozy, qu'on l'aime ou qu'on le déteste, mérite au moins notre admiration. Il n'a pas fallu une grande intelligence pour en arriver là où il est, mais une formidable volonté. C'est la clé du succès en politique, vouloir plus fort et plus longtemps que tous les autres.
Bonne nuit.
J'ai envie de vous parler de l'homme Sarkozy, faire un peu ce que d'habitude je m'interdis, de la psycho-politique. Je me souviens, en 1995, quand Chirac est devenu président de la République, je n'y croyais pas. Pas lui, pas ça! Chirac, cet homme grossier, versatile, influençable, éternel perdant, looser, devenant chef de l'Etat! Philippe Seguin, Raymond Barre, Edouard Balladur avaient quand même une autre allure.
Alors, qu'est-ce qui fait qu'un homme devient ce dont beaucoup rêvent, président? Sarkozy, qui est-il? Un être exceptionnel, une personnalité remarquable? Sûrement pas, mais un militant qui a tout osé, même ça, devenir président de la République. Au départ, il ne se signale pas pour son audace ou son courage. Devenir à 28 ans maire de Neuilly, n'importe qui à droite pourrait se faire élire dans cette commune très riche, symbole par excellence de la droite.Non, l'originalité, c'est que Sarkozy devient maire en "tuant" Charles Pasqua, en lui ravissant la place. Sarkozy est né politiquement ce jour-là, un style, un objectif, des méthodes. Il n'en changera pas.
En 1995, Sarkozy ne choisit pas le candidat de son parti, Chirac désigné par le RPR, qu'il a pourtant longtemps soutenu. Non, il soutient Balladur, parce que celui-ci est, croit-il, le plus fort. Ainsi est Sarkozy. Il y a dix ans, dans les meetings gaullistes, il se fait siffler. C'est l'image même du traître et en plus de celui qui s'est trompé. Il y a huit ans, huit ans seulement, Sarkozy est tête de liste aux européennes. Le résultat est catastrophique.
Et puis c'est l'envol, l'assimilation à la lutte contre l'insécurité pour celui qui va être incapable de rétablir l'ordre pendant trois semaines, en novembre 2005. Mais l'essentiel pour Sarkozy est ailleurs: c'est la prise de l'UMP et la décision de se présenter à la présidentielle, sans avoir la décence d'attendre que le sortant se prononce sur son maintien ou son départ. Ainsi se préparent des victoires.
Hier soir, Sarkozy a été lui-même. Après l'annonce des résultats, il s'est réfugié dans un hôtel de luxe, le Fouquet's, pour y recevoir ses amis, dont Johnny Halliday, magnifique exemple de civisme! Pendant ce temps, 730 voitures brûlaient dans toute la France et des échauffourées se produisaient dans plusieurs grandes villes.
Nicolas Sarkozy, qu'on l'aime ou qu'on le déteste, mérite au moins notre admiration. Il n'a pas fallu une grande intelligence pour en arriver là où il est, mais une formidable volonté. C'est la clé du succès en politique, vouloir plus fort et plus longtemps que tous les autres.
Bonne nuit.
3 Comments:
On se doute que si Ségolène l’avait emporté, elle aurait été fêté cela dans un mac-do à Barbès, après avoir traîtreusement contourné l’inventeur de la sociale-démocratie et fait applaudir sa défaite par des militants sectaires, vous voyez, on peut toujours interpréter différemment une situation. Donc je reformule votre texte puis le mien.
Nicolas Sarkozy a su trouver une colonne vertébrale à sa proposition. Il avait une vision claire qu’il a su faire partager au peuple de France, et c’est pour cela qu’il a gagné. Ségolène Royale a tenté d’aglomérer un ensemble disparate en partant de la gauche extrême et remontant jusqu’à Bayrou en modifiant au fur à mesure son discours, pour arriver à la conclusion qu’il fallait se positionner sur la sociale démocratie. De ce fait elle a perdu, et la vérité éclate aux yeux du PS aveuglé, il faut aller faire brouter le troupeau vers le centre, à gauche c’est râpé.
Quand on fait la fête, on ne regarde pas à la dépense, cessons donc ce genre de mesquinerie, et prenons acte de la stupidité de la diabolisation faite à Nicolas Sarkozy. Il a bien sur fallu de la volonté à Nicolas Sarkozy, mais n’essayons pas d’abaisser sa personne en tentant de faire croire qu’il manque d’intelligence.
Pour en revenir à notre candidate éliminée, elle n’a pas manqué de volonté non plus, mais cela n’a pas suffit. Elle n’a pas su faire, victime d’un manque qu’elle n’a pas su déterminer et trouver.
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Anonyme, at 11:27 AM
hé bein dit donc ça n'a pas l' air d'etre ton pote Sarko :-(
t'as peur d'un nabo toi!
releve la tete et essayes de faire avancer les choses plutot que de casser betement.
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Anonyme, at 11:28 AM
A JPB, je réponds bien sûr qu'il ne s'agit pas d'être mesquin ou de brandir je ne sais quelle revanche sociale. Loin de moi tout cela. Je dis simplement que le nouveau président serait avisé de prendre soin à l'image qu'il donne de lui. Mitterrand savait très bien utiliser les symboles, faire de ses gestes des rites, de ses comportements des cérémonies. Mais peut-être tout cela est-il dépassé ou jugé tout bonnement hypocrite?
Quand à l'intelligence de Sarkozy, je ne me permettrais pas de la rabaisser. Elle est grande puisque notre homme est devenu président. Mais je crois que c'est surtout la volonté qui l'a conduit là où il est. Nulle volonté d'offenser de ma part. Je pourrais dire exactement la même chose de Mitterrand.
A mon interlocuteur anonyme, je confirme en effet que Sarkozy n'est pas mon "pote" mais mon adversaire politique. Ce qui ne m'autorise pas à ironiser sur son physique (ce qui me l'interdit, même). Quant à "casser bêtement", non, ce n'est pas mon style. J'essaie de critiquer intelligemment.
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Emmanuel Mousset, at 4:05 PM
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