L'Aisne avec DSK

07 mai 2007

Un début d'analyse.

Bonjour à toutes et à tous.

Je devais vous recontacter dans la soirée d'hier, mais la fatigue l'a emporté. J'ai dit la fatigue, pas l'abattement! Maintenant, il faut avoir l'intelligence de la situation, comprendre ce qui s'est passé, et préparer les législatives. L'analyse de la défaite ne se fera pas en un jour, et la reconquête sera encore plus longue. Le mal est profond, il vient de loin, la vague rose des régionales en 2004 a fait illusion, la victoire du non en 2005 a fait diversion. C'est pourquoi la personne de Ségolène Royal n'est pas en cause dans cette défaite, ni évidemment la cause de cette défaite. Elle en est tout au plus le symptôme.

D'abord, il faut bien prendre la mesure de l'évènement. Nous aurions pu perdre à 49 contre 51. Deux points d'écart et six points d'écart, ce n'est plus du tout la même chose. Si nous avions perdu avec un fort taux d'abstentions, l'impact n'aurait pas non plus été le même. Là, la défaite est grave, très grave, parce que la victoire de Sarkozy est forte et populaire, sur un programme cohérent et précis, celui d'un droite totalement décomplexée et complétement libérale. Nous assistons à une rupture libérale, une révolution néo-conservatrice telle qu'il a pu s'en produire avec Thatcher, Reagan ou Bush junior. Alors, que s'est-il passé pour en arriver là?

Au risque de surprendre, je soutiendrai qu'il faut moins s'intéresser au second tour qu'au premier pour répondre à cette question. Car c'est le 22 avril que nous avons perdu. Le 06 mai n'a été qu'une confirmation. L'écart est resté à peu près identique. Au premier tour, Sarkozy a acquis une avance trop grande pour qu'elle puisse être ensuite rattrapée. Pour bien faire, il aurait fallu que Ségolène obtienne 28 ou 29%, pour pouvoir faire bonne mesure face au 31% de Sarkozy. 29 contre 31 au premier tour, le deuxième devenait jouable.

Vous me direz que 25%, c'est un bon score pour un candidat socialiste. C'était vrai il y a quelques années, lorsque le PCF et les Verts représentaient des réserves sur lesquelles compter au second tour. Ce n'est plus le cas. Mais pouvions-nous faire plus? Bien sûr que oui, et c'est tout le problème posé par le vote Bayrou, qui est beaucoup plus la clé de notre défaite que le vote Sarkozy. 18% pour le candidat de l'UDF, qui ne faisait que 6% en 2002, c'est énorme, et j'ai presque envie de dire, anormal.

L'essentiel de cet électorat est de centre droit, mais une forte minorité vient des rangs de la gauche, au moins 4 ou 5% parmi les 18%, mettons un quart de l'électorat Bayrou. Ce sont eux qui nous ont fait défaut au premier tour et ont empêché que s'installe une vraie dynamique de victoire contre Sarkozy. Pourquoi ces électeurs ont-ils préféré Bayrou à Royal? La réponse à cette question expliquera une grande partie de notre défaite et décidera de notre avenir.

Voilà pour le moment. Ce n'est qu'un modeste début de réflexion, et j'aurais plaisir à lire vos remarques ou vos critiques.

Bonne fin de matinée.

1 Comments:

  • Parce que le monde a évolué, que le marxisme n’est plus crédible, qu’il aurait fallu virer de bord à la chute du mur de Berlin, et que l’inertie de l’appareil a permis d’émergeance d’une illuminée. Le défaite est collective par aveuglement. Croire que les idées ne sont pas développées d’abord par des individus et s’imaginer que le collectif l’emporte au niveau raisonnement sur la personne, une erreur fatale et définitive.

    By Anonymous Anonyme, at 12:37 PM  

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