2éme article de DSK.
Bonjour à toutes et à tous.
DSK a publié dans Le Nouvel Observateur de cette semaine son deuxième article sur la refondation du projet socialiste, consacrée cette fois à la politique économique et sociale. Je vous livre les arêtes les plus saillantes de sa réflexion, du moins telles que je les ai retenues:
- Le constat: l'économie française est en perte de compétitivité et son tissu social est gravement atteint par l'explosion des inégalités et des pauvreté.
- La fausse solution: le libéralisme, dont DSK fait une "critique radicale", non par idéologie mais par réalisme économique. En effet, le libéralisme se soumet à l'ordre des choses et les aggrave. La réalité aujourd'hui, c'est la mondialisation: le travail augmente, donc son prix baisse; le capital diminue, donc sa rémunération augmente. Exemple: l'entrée sur le marché mondial du travail des masses salariées chinoises fait baisser son coût. C'est notamment le phénomène des délocalisations. La droite pense qu'il faut accompagner et faciliter le mouvement naturel de l'économie, baisser encore plus le coût du travail (en recourant aux heures supplémentaires, qui coûtent moins chères au patron qu'une embauche ou qu'une augmentation de salaire) et valoriser le capital (en le détaxant à tout va, par des avantages accordés aux propriétaires, aux chefs d'entreprise, aux héritiers,...).
- Pourquoi le libéralisme ne peut-il pas marcher? Parce qu'il repose sur un postulat idéologique erroné, reflet des intérêts économiques qu'il défend: il faut renforcer les puissants, les maîtres du capital, pour que l'économie se renforce et que la majorité y gagne à son tour. Parce qu'il se heurte surtout à la réalité économique: face à l'immense Chine, la France aura beau travailler plus, abaisser le coût de son travail, elle ne sera jamais en situation d'égaler et de lutter contre elle en la matière. S'il y a une compétitivité perdue d'avance, c'est celle là, sauf au prix d'une dramatique régression sociale et même de civilisation que les français n'accepteront jamais.
- Que propose alors DSK? De choisir la voie de la compétitivité de nos produits, en promouvant le travail rare et cher, c'est à dire qualifié et bien payé, qui crée de l'innovation. Il faut donc entrer dans le marché mondial et ne pas chercher à s'en protéger (à la différence de la gauche traditionnelle). Dans la dialectique entre l'économique et le social, le point de vue de DSK consiste à ne pas les dissocier: "le social dans l'économie", voilà l'essentiel de la pensée strauss-kahnienne, tandis que la droite libérale défend "le social par l'économie" (illusion dénoncée plus haut) et la gauche radicale prône "le social contre l'économie" (on se souvient du livre à succès de Forrester, "L'horreur économique").
- Cette réflexion amène DSK à une critique des solutions faussement "sociales" de la gauche traditionnelle, le système allocataire, où le versement financier est censé apporter un progrès. Bien sûr, personne ne nie qu'il vaut mieux avoir un peu plus d'argent que moins. Mais augmenter la prime de rentrée ne donne pas une bonne formation aux jeunes, augmenter le SMIC ne règle pas le problème de la stagnation professionnelle, relever les minimas sociaux ne donne pas du travail, etc. Ce n'est pas en ayant un peu plus d'argent qu'on aura un emploi intéressant et évolutif, une santé bien entretenue, une retraite assurée, des loisirs accessibles. Regardez l'échec du SMIC à 1500 euros, avancé par Fabius et repris par Ségolène.
Etrangement retournement de l'Histoire, DSK critique (du moins en partie) la redistribution fiscale, dispositif propre à la social-démocratie, alors que la gauche radicale, dépourvue désormais de toute espérance révolutionnaire, se contente de radicaliser la redistribution social-démocrate. DSK est plus du côté du "changer la vie", transformer la société, les conditions de travail et d'existence, que les ex-révolutionnaires, dont les revendications purement quantitatives, financières ne remettent pas en cause les structures existantes ( et même parfois demandent leur renforcement, au nom des "acquis").
Bon dimanche (et n'oubliez pas d'aller voter... pour qui vous savez).
DSK a publié dans Le Nouvel Observateur de cette semaine son deuxième article sur la refondation du projet socialiste, consacrée cette fois à la politique économique et sociale. Je vous livre les arêtes les plus saillantes de sa réflexion, du moins telles que je les ai retenues:
- Le constat: l'économie française est en perte de compétitivité et son tissu social est gravement atteint par l'explosion des inégalités et des pauvreté.
- La fausse solution: le libéralisme, dont DSK fait une "critique radicale", non par idéologie mais par réalisme économique. En effet, le libéralisme se soumet à l'ordre des choses et les aggrave. La réalité aujourd'hui, c'est la mondialisation: le travail augmente, donc son prix baisse; le capital diminue, donc sa rémunération augmente. Exemple: l'entrée sur le marché mondial du travail des masses salariées chinoises fait baisser son coût. C'est notamment le phénomène des délocalisations. La droite pense qu'il faut accompagner et faciliter le mouvement naturel de l'économie, baisser encore plus le coût du travail (en recourant aux heures supplémentaires, qui coûtent moins chères au patron qu'une embauche ou qu'une augmentation de salaire) et valoriser le capital (en le détaxant à tout va, par des avantages accordés aux propriétaires, aux chefs d'entreprise, aux héritiers,...).
- Pourquoi le libéralisme ne peut-il pas marcher? Parce qu'il repose sur un postulat idéologique erroné, reflet des intérêts économiques qu'il défend: il faut renforcer les puissants, les maîtres du capital, pour que l'économie se renforce et que la majorité y gagne à son tour. Parce qu'il se heurte surtout à la réalité économique: face à l'immense Chine, la France aura beau travailler plus, abaisser le coût de son travail, elle ne sera jamais en situation d'égaler et de lutter contre elle en la matière. S'il y a une compétitivité perdue d'avance, c'est celle là, sauf au prix d'une dramatique régression sociale et même de civilisation que les français n'accepteront jamais.
- Que propose alors DSK? De choisir la voie de la compétitivité de nos produits, en promouvant le travail rare et cher, c'est à dire qualifié et bien payé, qui crée de l'innovation. Il faut donc entrer dans le marché mondial et ne pas chercher à s'en protéger (à la différence de la gauche traditionnelle). Dans la dialectique entre l'économique et le social, le point de vue de DSK consiste à ne pas les dissocier: "le social dans l'économie", voilà l'essentiel de la pensée strauss-kahnienne, tandis que la droite libérale défend "le social par l'économie" (illusion dénoncée plus haut) et la gauche radicale prône "le social contre l'économie" (on se souvient du livre à succès de Forrester, "L'horreur économique").
- Cette réflexion amène DSK à une critique des solutions faussement "sociales" de la gauche traditionnelle, le système allocataire, où le versement financier est censé apporter un progrès. Bien sûr, personne ne nie qu'il vaut mieux avoir un peu plus d'argent que moins. Mais augmenter la prime de rentrée ne donne pas une bonne formation aux jeunes, augmenter le SMIC ne règle pas le problème de la stagnation professionnelle, relever les minimas sociaux ne donne pas du travail, etc. Ce n'est pas en ayant un peu plus d'argent qu'on aura un emploi intéressant et évolutif, une santé bien entretenue, une retraite assurée, des loisirs accessibles. Regardez l'échec du SMIC à 1500 euros, avancé par Fabius et repris par Ségolène.
Etrangement retournement de l'Histoire, DSK critique (du moins en partie) la redistribution fiscale, dispositif propre à la social-démocratie, alors que la gauche radicale, dépourvue désormais de toute espérance révolutionnaire, se contente de radicaliser la redistribution social-démocrate. DSK est plus du côté du "changer la vie", transformer la société, les conditions de travail et d'existence, que les ex-révolutionnaires, dont les revendications purement quantitatives, financières ne remettent pas en cause les structures existantes ( et même parfois demandent leur renforcement, au nom des "acquis").
Bon dimanche (et n'oubliez pas d'aller voter... pour qui vous savez).
1 Comments:
Pas de problème, les Français vont voter pour les meilleurs.
Je note avec plaisir que DSk vient sur ma position, que l’innovation permet de créer des entreprises offrant des salaires élevés. Ça va faire un an que je serine la chose sur les différents blogs et espaces sur le Net, avec des exemples précis, des entreprises à monter, avec l’usage du capital risque. Il y a un sacré retard à l’allumage. DSk est un bon élève, mais un peu lent. Il va embrayer quand sur Schuman-Kanfen ? Après la pâtée aux législatives ?
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Anonyme, at 4:02 PM
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