D'accord, pas d'accord.
Bonjour à toutes et à tous.
Ces dernières heures, Ségolène Royal a tenu des propos sur lesquels je suis partagé, entre accords et désaccords:
- D'accord sur le refus de "l'opposition frontale", c'est à dire totale et systématique, au nouveau gouvernement. Ségolène a compris que les français ont changé de culture politique. La vérité n'est pas d'un côté et l'erreur de l'autre. Simplement, les projets sont différents et il y a à prendre et à laisser à gauche et à droite. Je ne vais pas m'opposer au projet de revenu de solidarité active de Martin Hirsch, que j'approuve, parce que c'est la droite qui va peut-être le mettre en oeuvre. Je note au passage que Ségolène, qu'on a présenté comme héritière de François Mitterrand, s'en distingue sur ce point: lui comme aujourd'hui Fabius défendait une opposition sans nuance.
- D'accord avec le devoir d'assortir toute critique des mesures gouvernementales d'une contre-proposition. Il faut que le PS rompe avec le syndrome de l'abrogation de tout ce qui ne plait pas en croyant qu'il suffit d'en rester là. L'opposition doit construire, pas détruire. Son objectif n'est pas de résister à la droite mais de préparer le retour de la gauche.
- Pas d'accord avec le refus de Ségolène d'employer le mot de "défaite". Certes, il ne s'agit pas de se faire mal à plaisir et de ressasser ce qui s'est passé. Mais une gauche moderne doit appeler un chat un chat , une défaite une défaite. On nomme la réalité pour ensuite mieux la surmonter et la dépasser. Je ne veux pas jouer au docteur Freud, mais les dénis de réalité font toujours mal un jour ou l'autre, c'est ce qu'on appelle le retour du refoulé. Nous avons vécu un traumatisme électoral, l'un des plus mauvais scores de la gauche au second tour d'une présidentielle, reconnaissons le tranquillement pour l'analyser.
- Pas d'accord avec la mise en accusation par Ségolène des socialistes qui ne l'auraient pas soutenu ou des débats internes qui l'auraient affaiblie. J'en témoigne de mon côté pour DSK, qui a mouillé la chemise dans les meetings, lorsqu'on a bien voulu faire appel à lui. Car il est inélégant de refuser les "éléphants", puis de les rappeler à la rescousse, pour finalement les critiquer. Quant au débat interne, c'est la tradition socialiste, très précieuse à mes yeux. Si l'on ne voulait pas que notre candidat soit désigné par tous les adhérents dans une compétition interne, il fallait le dire... avant.
Bonne matinée.
Ces dernières heures, Ségolène Royal a tenu des propos sur lesquels je suis partagé, entre accords et désaccords:
- D'accord sur le refus de "l'opposition frontale", c'est à dire totale et systématique, au nouveau gouvernement. Ségolène a compris que les français ont changé de culture politique. La vérité n'est pas d'un côté et l'erreur de l'autre. Simplement, les projets sont différents et il y a à prendre et à laisser à gauche et à droite. Je ne vais pas m'opposer au projet de revenu de solidarité active de Martin Hirsch, que j'approuve, parce que c'est la droite qui va peut-être le mettre en oeuvre. Je note au passage que Ségolène, qu'on a présenté comme héritière de François Mitterrand, s'en distingue sur ce point: lui comme aujourd'hui Fabius défendait une opposition sans nuance.
- D'accord avec le devoir d'assortir toute critique des mesures gouvernementales d'une contre-proposition. Il faut que le PS rompe avec le syndrome de l'abrogation de tout ce qui ne plait pas en croyant qu'il suffit d'en rester là. L'opposition doit construire, pas détruire. Son objectif n'est pas de résister à la droite mais de préparer le retour de la gauche.
- Pas d'accord avec le refus de Ségolène d'employer le mot de "défaite". Certes, il ne s'agit pas de se faire mal à plaisir et de ressasser ce qui s'est passé. Mais une gauche moderne doit appeler un chat un chat , une défaite une défaite. On nomme la réalité pour ensuite mieux la surmonter et la dépasser. Je ne veux pas jouer au docteur Freud, mais les dénis de réalité font toujours mal un jour ou l'autre, c'est ce qu'on appelle le retour du refoulé. Nous avons vécu un traumatisme électoral, l'un des plus mauvais scores de la gauche au second tour d'une présidentielle, reconnaissons le tranquillement pour l'analyser.
- Pas d'accord avec la mise en accusation par Ségolène des socialistes qui ne l'auraient pas soutenu ou des débats internes qui l'auraient affaiblie. J'en témoigne de mon côté pour DSK, qui a mouillé la chemise dans les meetings, lorsqu'on a bien voulu faire appel à lui. Car il est inélégant de refuser les "éléphants", puis de les rappeler à la rescousse, pour finalement les critiquer. Quant au débat interne, c'est la tradition socialiste, très précieuse à mes yeux. Si l'on ne voulait pas que notre candidat soit désigné par tous les adhérents dans une compétition interne, il fallait le dire... avant.
Bonne matinée.
3 Comments:
Je suis globalement d'accord avec ce billet; il me semble que 6 points d'ecart pour une présidentielle cela s'appelle une correction. Comme dirait Rocard la seule chose à faire pour les socialistes aujourd'hui c'est de penser et je ne suis pas sur que l'on puisse compter sur Ségolène pour ça.Ce nouvel echec cuisant est du à une absence de ligne politique claire.On a privilégié une certaine présidentialisation du PS (sondages,canditature féminine etç...)et on a perdu de vue que la gauche devait simplement etre de gauche.L' ouverture au centre a dans le passé ruiné la SFIO et affaibli le PS dans les années 1988 et suivantes.On aura sans doute l'accasion d'en reparler.
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Anonyme, at 7:48 PM
Oui, bien sûr, on aura l'occasion de reparler de l'alliance avec le centre, qui ne me révulse pas, encore faut-il que le centre est une existence politique réelle.
Quant à Ségolène, elle est là, présente, active, soutenue, il faut donc faire avec.
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Emmanuel Mousset, at 8:55 PM
Dans la précipitation de ma réponse, j'ai commis une erreur, en confondant l'avoir et l'être, ce dont j'ai horreur. Vous aurez corrigé par vous-mêmes et m'aurez excusé.
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Emmanuel Mousset, at 8:58 PM
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