Retour à la base.
Bonjour à toutes et à tous.
Ca ne s'arrange pas dans ma maison, je veux dire le PS. Le bureau national a désavoué hier à l'unanimité Ségolène Royal dans ses démarches téléphoniques auprès des centristes. Manuel Valls, ce matin chez Apathie, demande le départ de François Hollande. Au soir du premier tour, il avait dénoncé la "vie de couple" à la direction du PS. Au passage, je m'étonne que ces propos ne suscitent aucune critique de la part de mes camarades quand je me souviens qu'au second tour des présidentielles le constat de "grave défaite" émis par DSK avait conduit certains à le désapprouver. Deux poids deux mesures sans doute, sauf que Valls pèse beaucoup moins, politiquement, que Strauss-Kahn. Passons.
Quand la cacophonie s'installe, j'ai ma méthode: questionner la base, discuter avec les électeurs, voir comme le "terrain" ressent et perçoit les choses. Hier, en voiture avec Flora, sympathisante et électrice socialiste, je fais mon petit test, je pose mes questions. J'apprends qu'elle n'a pas voté pour la candidate socialiste de sa circonscription. Son explication: "on ne la voit jamais, le candidat de droite, lui, est toujours là, pourtant il est ministre". Je lui réponds que ce n'est pas une raison, qu'un candidat présent reste un candidat de droite, etc. Peine perdue. Flora en reste à l'idée que le choix de la personne est aussi importante que le choix de l'idéologie.
Je lui fais part de mon dépit devant la déplorable situation de la gauche locale, de mon désir contrarié d'agir, de mes frustrations politiques. Savez-vous la réplique? "Tu n'as qu'à rejoindre l'équipe de droite qui fait du bon boulot, travailler avec eux, changer les choses, comme Kouchner, comme dans mon village, où gauche et droite agissent ensemble". Je n'en reviens pas et tente d'expliquer qu'une ville de 60000 habitants n'est pas un village de 300 âmes, que Mousset n'est pas Kouchner, que la simple cohérence interdit le mélange des genres, rien n'y fait, je passe pour quelqu'un d'archaïque et de fermé. Un comble pour moi qui me veut moderne et ouvert!
Ce n'est pas fini. Je rencontre Marie-France, ségolèniste militante de la première heure, je lui demande son avis sur la situation actuelle au PS. Surprise: elle reproche à Ségolène de vouloir prendre la tête du Parti. Je sens que le désamour a succédé à la ferveur, ce qui est inévitable quand un engagement politique repose sur les sentiments. Que veut Marie-France? "Des jeunes à la tête du PS, des nouveaux, des 30-40 ans!" Et voilà, une ferveur en a remplacé une autre, selon le thème classique de l'inconstance des sentiments: après la femme, le jeune. Après le jeune, à qui le tour? Un représentant d'une "minorité visible", pour reprendre l'expression ridiculement à la mode? Un parti et un projet à la dérive produisent des gadgets, des recours aussi séduisants qu'artificiels. Du nouveau, du nouveau, c'est le cri de détresse de celles et ceux qui ont tout perdu.
Avec DSK et nos amis, nous ne cesserons de répéter, jusqu'à être entendus, que le seul objectif qui vaille aujourd'hui pour le PS, c'est la refondation de notre projet à travers des choix clairs et nets de notre Parti, quitte à ce qu'il se dégage franchement une majorité et une minorité si ces choix ne font pas l'idéale unanimité.
Bonne fin de matinée.
Ca ne s'arrange pas dans ma maison, je veux dire le PS. Le bureau national a désavoué hier à l'unanimité Ségolène Royal dans ses démarches téléphoniques auprès des centristes. Manuel Valls, ce matin chez Apathie, demande le départ de François Hollande. Au soir du premier tour, il avait dénoncé la "vie de couple" à la direction du PS. Au passage, je m'étonne que ces propos ne suscitent aucune critique de la part de mes camarades quand je me souviens qu'au second tour des présidentielles le constat de "grave défaite" émis par DSK avait conduit certains à le désapprouver. Deux poids deux mesures sans doute, sauf que Valls pèse beaucoup moins, politiquement, que Strauss-Kahn. Passons.
Quand la cacophonie s'installe, j'ai ma méthode: questionner la base, discuter avec les électeurs, voir comme le "terrain" ressent et perçoit les choses. Hier, en voiture avec Flora, sympathisante et électrice socialiste, je fais mon petit test, je pose mes questions. J'apprends qu'elle n'a pas voté pour la candidate socialiste de sa circonscription. Son explication: "on ne la voit jamais, le candidat de droite, lui, est toujours là, pourtant il est ministre". Je lui réponds que ce n'est pas une raison, qu'un candidat présent reste un candidat de droite, etc. Peine perdue. Flora en reste à l'idée que le choix de la personne est aussi importante que le choix de l'idéologie.
Je lui fais part de mon dépit devant la déplorable situation de la gauche locale, de mon désir contrarié d'agir, de mes frustrations politiques. Savez-vous la réplique? "Tu n'as qu'à rejoindre l'équipe de droite qui fait du bon boulot, travailler avec eux, changer les choses, comme Kouchner, comme dans mon village, où gauche et droite agissent ensemble". Je n'en reviens pas et tente d'expliquer qu'une ville de 60000 habitants n'est pas un village de 300 âmes, que Mousset n'est pas Kouchner, que la simple cohérence interdit le mélange des genres, rien n'y fait, je passe pour quelqu'un d'archaïque et de fermé. Un comble pour moi qui me veut moderne et ouvert!
Ce n'est pas fini. Je rencontre Marie-France, ségolèniste militante de la première heure, je lui demande son avis sur la situation actuelle au PS. Surprise: elle reproche à Ségolène de vouloir prendre la tête du Parti. Je sens que le désamour a succédé à la ferveur, ce qui est inévitable quand un engagement politique repose sur les sentiments. Que veut Marie-France? "Des jeunes à la tête du PS, des nouveaux, des 30-40 ans!" Et voilà, une ferveur en a remplacé une autre, selon le thème classique de l'inconstance des sentiments: après la femme, le jeune. Après le jeune, à qui le tour? Un représentant d'une "minorité visible", pour reprendre l'expression ridiculement à la mode? Un parti et un projet à la dérive produisent des gadgets, des recours aussi séduisants qu'artificiels. Du nouveau, du nouveau, c'est le cri de détresse de celles et ceux qui ont tout perdu.
Avec DSK et nos amis, nous ne cesserons de répéter, jusqu'à être entendus, que le seul objectif qui vaille aujourd'hui pour le PS, c'est la refondation de notre projet à travers des choix clairs et nets de notre Parti, quitte à ce qu'il se dégage franchement une majorité et une minorité si ces choix ne font pas l'idéale unanimité.
Bonne fin de matinée.
2 Comments:
Flora est manifestement une personne intelligente et de bon sens, transmettez lui mon salut. Le choix de la personne est bien évidement plus important que son étiquette. Vous prenez un professeur, au hasard, avec sa carte du PS dans sa poche, et qui ne connaît rien hors sa section du PS et de son école. Comment peut-il être capable de mener une politique locale basée sur l’innovation et la création d’entreprise ? Un peu de lucidité fait que l’électeur de base votera pour une personne qui a fait la preuve qu’elle connaît le problème parce qu’elle a créé et dirigé une entreprise. Le réel ne s’apprend pas dans les livres, mais sur le terrain, et certaines personnes sont plus douées que d’autres.
Marie-France a ouvert les yeux ? C’est vrai que le chantier est important, et qu’il n’est pas certain qu’il démarre un jour. Vous avez déjà vu une friche industrielle ? C’est pas immédiat la reconstruction...
By Anonyme, at 3:23 PM
Ce professeur, au hasard, j'espère qu'il ne s'appelle pas Emmanuel Mousset?
Trêve de plaisanterie, faut-il avoir pratiqué le réel pour le connaitre et le comprendre? (tiens, ça ferait un beau sujet pour le bac de philo!)Je crois que la pratique aide beaucoup mais ne fait pas tout. Un militaire ferait-il un bon ministre de la Défense? A-t-on vu un enseignant faire un bon ministre de l'Education nationale? Un exemple personnel: la réalité américaine, je l'ai apprise essentiellement dans les livres et très peu lors de mes séjours aux Etats-Unis.
Que l'élève JPB, en cette semaine de baccalauréat, réfléchisse à cela. Je ramasserai sa copie en fin d'après-midi...
By Emmanuel Mousset, at 4:21 PM
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