Badiou récidive.
Bonsoir à toutes et à tous.
Le philosophe Alain Badiou, que j'ai un peu connu en 1979-1980 quand je fréquentais l'université de Vincennes, s'exprime ainsi dans Le Monde du 14 juin:
"Nous allons assister - ce à quoi j'aspire - à la mort de l'intellectuel de gauche, qui va sombrer en même temps que la gauche tout entière, avant de renaître de ses cendres comme le phénix! Cette renaissance ne peut se faire que selon le partage: ou radicalisme politique de type nouveau, ou ralliement réactionnaire. Pas de milieu."
Quand Badiou parle de "ralliement réactionnaire", il pense à Kouchner, Glucksmann et consorts, qui comme Badiou ont été autrefois d'extrême gauche.
Trois remarques:
1- Badiou l'ancien maoïste a gardé intact son rejet de la culture réformiste, républicaine, humaniste, dont "l'intellectuel de gauche" est depuis l'affaire Dreyfus une figure centrale.
2- Badiou croit toujours au "grand soir", à la "table rase", à propos cette fois de la gauche, dont il rêve le naufrage puis la renaissance. Mais le phénix n'existe que pour ceux qui croient en la mythologie.
3- Retenez bien l'alternative, tout ou rien, révolution ou réaction, et le superbe "pas de milieu", comme d'autres à la guerre diraient "pas de quartier!"
Eh bien non, entre la révolution et la réaction, il y aura la réforme. Entre le néocommunisme et le néolibéralisme, il y aura la social-démocratie rénovée.
Bonne nuit.
Le philosophe Alain Badiou, que j'ai un peu connu en 1979-1980 quand je fréquentais l'université de Vincennes, s'exprime ainsi dans Le Monde du 14 juin:
"Nous allons assister - ce à quoi j'aspire - à la mort de l'intellectuel de gauche, qui va sombrer en même temps que la gauche tout entière, avant de renaître de ses cendres comme le phénix! Cette renaissance ne peut se faire que selon le partage: ou radicalisme politique de type nouveau, ou ralliement réactionnaire. Pas de milieu."
Quand Badiou parle de "ralliement réactionnaire", il pense à Kouchner, Glucksmann et consorts, qui comme Badiou ont été autrefois d'extrême gauche.
Trois remarques:
1- Badiou l'ancien maoïste a gardé intact son rejet de la culture réformiste, républicaine, humaniste, dont "l'intellectuel de gauche" est depuis l'affaire Dreyfus une figure centrale.
2- Badiou croit toujours au "grand soir", à la "table rase", à propos cette fois de la gauche, dont il rêve le naufrage puis la renaissance. Mais le phénix n'existe que pour ceux qui croient en la mythologie.
3- Retenez bien l'alternative, tout ou rien, révolution ou réaction, et le superbe "pas de milieu", comme d'autres à la guerre diraient "pas de quartier!"
Eh bien non, entre la révolution et la réaction, il y aura la réforme. Entre le néocommunisme et le néolibéralisme, il y aura la social-démocratie rénovée.
Bonne nuit.
6 Comments:
Bonjour, que de lecture dès que nous ne pouvons nous connecter! Ce sont les vacances il est vrai pour les enseignants.
Je suis pessimiste sur le renouveau de la gauche! Je ne crois pas que la renovation par petites touches soit efficace. C'est intellectuellement plus satisfaisant et surtout plus sécurisant (le français est mou, lui qui a fait la révolution s'endort dans la société de consommation et de plaisir) mais cela n'aura aucune efficacité! La preuve, c 'est la droite qui fait ce que la gauche aurait du faire : l'ouverture. elle a bien été tentée avec Rocard mais c'était trop tôt et pas assez offensive!
La gauche est dans l'opposition pour longtemps si elle ne se rajeunit pas, si elle ne propose rien d'autre que du replatrage!
Sourions c'est l'été!
MD
By md, at 8:53 AM
Tout à fait, c'est la seule voie possible pour les socialistes, la social-démocratie rénovée. Cela va faire le tri entre les crétins et les super traîtres. :-) Et les crétins vont se sentir pousser des ailes à s'agiter sans cesse entre eux.
By jpb, at 9:28 AM
Oui à l'ouverture, mais j'ai remarqué que la gauche a psychologiquement plus de mal à s'ouvrir à la droite (penser à une alliance avec les centristes est déjà vécu comme une sorte de trahison) que la droite n'a de mal à s'ouvrir à la gauche.
Oui au rajeunissement, sans tomber dans le "jeunisme". Il y a des jeunes archaïques et de vieux rénovateurs.
Oui à une rénovation radicale et non par petites touches. Pour refonder, il faut d'abord enlever les ruines.
Et tout cela avec le sourire, comme Michel nous y invite! Tant qu'à faire...
By Emmanuel Mousset, at 1:24 PM
Il faudra bien trancher le noeud géorgien, soit les traîtres s'associent avec Bayrou pour constituer à terme une opposition de gouvernement de centre gauche, soit ils se laissent couler avec les crétins. La gauche est morte, faut en prendre acte, le déni ne constitue pas une solution d'avenir.
Au delà d'une reformulation d'un avenir politique redéfinissant une croissance et un partage de la richesse se pose le positionnement nouveau sur l'échiquier politique qui soit en accord et crédible pour les citoyens votants.
By jpbb, at 2:46 PM
Les "réformes", les sarkozystes sont en train de les réaliser, donnant ainsi raison à M. Badiou contre vous, mon petit.
By Anonyme, at 9:04 PM
Badiou se réjouit seulement de l'ouverture d'une sorte de période de clarification. La réussite de "l'ouverture" sarkozyste en est un signe... les renégats se ramassent à la pelle.
Et votre cher DSK contribue aussi, à sa manière, à cette clarification nécessaire: chacun peut voir désormais qu'il aspire à diriger le FMI, cet instrument d'asservissement du tiers-monde ne servant les intérêts que d'une poignée de brigands capitalistes...
By Philippe, at 10:59 AM
Enregistrer un commentaire
<< Home