L'enfance du capitalisme.
Dans les articles à venir, je vous citerai quelques passages d'un ouvrage décapant, anticonformiste, mine de rien très politique, et politiquement incorrect: No Kid, de Corinne Maier, paru en juin 2007 chez Michalon. En vous donnant le sous-titre, je m'épargnerai tout résumé: Quarante raisons de ne pas avoir d'enfant.
Mais posons nous une question directement politiquement, que se pose nécessairement tout adversaire du capitalisme, c'est-à-dire en principe tout homme de gauche: qui soutient le capitalisme, qui sont ses suppôts, ses valets, ses vecteurs, ses promoteurs? Vous m'avez compris: toute tentative pour abattre le capitalisme doit au préalable repérer ses alliés, ses relais, ses soutiens, car le capitalisme par lui-même n'arriverait à rien ou succomberait très vite à ses nombreux adversaires s'il ne disposait d'une base sociale. Quelle est-elle? La grande bourgeoisie, les patrons de l'industrie, les spéculateurs de la finance, les actionnaires des firmes transnationales, les détenteurs de fonds de pension? Oui sans doute, mais ceux-là ne seraient rien ou très peu sans les véritables piliers du système capitaliste, ceux qui le font vivre et durer: ... les enfants.
Je cite Corinne Maier: "Tout petit déjà, il joue à la GameBoy, et à huit ans, il a son premier "ordi": la technologie n'a aucun secret pour lui. A douze ans, un MP3 est absolument indispensable pour faire bonne figure à la récré. Ca ne suffit pas. L'appareil photo numérique multifonction s'impose. Et puis un téléphone portable (...) Au royaume de la marchandise, l'enfant est dans son élément. Ce que promeut le capitalisme, toujours plus d'objets, toujours plus de gadgets difficiles à recycler, des biens interchangeables, vite obsolètes et renouvelés à l'infini, c'est exactement ce qu'il veut. Tant qu'il y aura des enfants, le monde absurde dans lequel nous vivons aura de l'avenir." (No Kid, pages 74, 75 et 76)
Bon, je ne sais pas ce qu'il faut en penser, ni surtout ce qu'il faut en conclure. Mais à l'extrême gauche qui veut rompre avec le capitalisme, je demande qu'elle réfléchisse: à bas les patrons, à bas les multinationales ou à bas les enfants?
Bonne nuit, malgré les pétards (du 14 juillet).
Mais posons nous une question directement politiquement, que se pose nécessairement tout adversaire du capitalisme, c'est-à-dire en principe tout homme de gauche: qui soutient le capitalisme, qui sont ses suppôts, ses valets, ses vecteurs, ses promoteurs? Vous m'avez compris: toute tentative pour abattre le capitalisme doit au préalable repérer ses alliés, ses relais, ses soutiens, car le capitalisme par lui-même n'arriverait à rien ou succomberait très vite à ses nombreux adversaires s'il ne disposait d'une base sociale. Quelle est-elle? La grande bourgeoisie, les patrons de l'industrie, les spéculateurs de la finance, les actionnaires des firmes transnationales, les détenteurs de fonds de pension? Oui sans doute, mais ceux-là ne seraient rien ou très peu sans les véritables piliers du système capitaliste, ceux qui le font vivre et durer: ... les enfants.
Je cite Corinne Maier: "Tout petit déjà, il joue à la GameBoy, et à huit ans, il a son premier "ordi": la technologie n'a aucun secret pour lui. A douze ans, un MP3 est absolument indispensable pour faire bonne figure à la récré. Ca ne suffit pas. L'appareil photo numérique multifonction s'impose. Et puis un téléphone portable (...) Au royaume de la marchandise, l'enfant est dans son élément. Ce que promeut le capitalisme, toujours plus d'objets, toujours plus de gadgets difficiles à recycler, des biens interchangeables, vite obsolètes et renouvelés à l'infini, c'est exactement ce qu'il veut. Tant qu'il y aura des enfants, le monde absurde dans lequel nous vivons aura de l'avenir." (No Kid, pages 74, 75 et 76)
Bon, je ne sais pas ce qu'il faut en penser, ni surtout ce qu'il faut en conclure. Mais à l'extrême gauche qui veut rompre avec le capitalisme, je demande qu'elle réfléchisse: à bas les patrons, à bas les multinationales ou à bas les enfants?
Bonne nuit, malgré les pétards (du 14 juillet).
5 Comments:
Nous ne sommes pas des adversaires du capitalisme, nous somme ses exploiteurs dès lors que nous redistribuons une part de ce qu'il produit. Mais nous n'en faisons pas assez, nous renversons la situation, et le mettons plus encore au service du socialisme. Et nous constatons qu'il est bancal, qu'il ne produit pas assez de richesses. Nous l'obligeons alors radicalement à être plus efficace, afin d'améliorer la situation, faire que les pauvres deviennent riches et les riches super riches. Seuls les crétins désirent que la pauvreté subsiste. Je suis un socialiste radicalement réformiste, je veux même réformer le capitalisme qui n'est qu'une structure, afin que tous les enfants aient des rires joyeux.
By jpbb, at 10:10 AM
Une question tout de même: le capitalisme n'est-il qu'une "structure", un mode de production dirait Marx, qui engendre des richesses, ou bien aussi un système d'exploitation des hommes... et des enfants? Ce qui rejoint la réflexion sur la contradiction (développée ce dimanche matin). Bref, le capitalisme produit-il harmonieusement ou tragiquement des richesses? Je penche pour l'utilité et même la fatalité tragique du capitalisme et pour son évolution, son dépassement dans un autre mode de production, appelé socialisme. Cet autre mode de production n'est pas une rêverie ou une utopie, nous l'avons déjà sous les yeux, très multiforme (par exemple l'économie sociale, le tiers secteur).
By Emmanuel Mousset, at 10:23 AM
Il faut se pencher sur le mode de création actuelle d'une entreprise pour répondre à la question. Il faut à la base un entrepreneur, l'idée d'un produit ou d'un service, et du capital. Que ce capital soit personnel à l'entrepreneur ou à des actionnaires n'influe pas sur le recrutement du personnel, il faut payer les compétences. On est toujours dans le cadre du donnant-donnant, fonction des différents marchés, de l'emploi, du produit et des capitaux. Réunir du capital, d'où qu'il vienne est donc une obligation pour créer une entreprise. Comme le but de l'entreprise est de créer de la richesse qui est vendue sur un marché, au final toute la société civile en bénéficie. Ford désirait vendre une voiture à chacun de ses employés. Le travailleur vend son temps de travail pour aller se promener en famille le dimanche dans sa voiture... :-)
Cela passe donc par la négociation tout au long du processus, et le compromis qu'il impose, DSK nous l'a bien répété, n'est pas du tout un gros mot, bien au contraire. ;-)
Cela permet alors par le biais de syndicats d'obtenir les fameux partenaires sociaux sensés résoudre tous les problèmes qu'aurait eu à résoudre Ségolène si elle n'avait pas perdue la présidentielle. Too bad...
Je suis donc particulièrement satisfait d'indiquer le cheminement permettant à partir du capitalisme d'obtenir une généralisation du bien-être pour tous, mettant tout le monde d'accord, excepté les crétins extrémistes.
By jpbb, at 2:53 PM
Je repose ma question sous une autre forme. D'accord sur la nécessité du capitalisme et le rejet de l'anticapitalisme dogmatique de l'extrême gauche. Mais le "cheminement" du capitalisme à la généralisation du bien-être est-il un long fleuve tranquille, un développement harmonieux, un enchaînement cohérent ou bien un fleuve tumultueux, incertain, lourd de conflits, de crises? J'opte plutôt pour la seconde alternative (même si je rêverais de la première).
By Emmanuel Mousset, at 4:31 PM
Je ne peux pas contrairement à Marx prédire l'avenir. Je sais la situation actuelle, la Chine qui nous talonne sur la plupart de nos marchés, l'Amérique qui est en avance sur le financement des nouvelles technologies, et le désir des Français de ne pas être ratatinés ni par l'une ni par l'autre. Pour le moment on se contente de laisser filer la dette, mais on ne peux l'emporter de cette manière, il nous faut réagir. On est alors bien évidemment obligé à prendre des risques. D'abord avec l'aide de nos partenaires européens pour avoir une taille suffisante, le rejet de la Constitution Européenne en France indique que des point de blocages sont à surmonter, ce n'est donc pas un long fleuve tranquille. Ensuite sur des solutions qui soient compatibles avec le réchauffement climatique qui nous impose de passer à marche forcée des énergies fossiles aux énergies renouvelables et de diffuser ces techniques sur le reste de la planète à prix coûtant. Nous devons optimiser la création d'entreprise, la rendre plus performante que ce que le jeu libre du marché autorise, nous devons, n'ayons pas peur des mots la doper. Nous devons faire mieux que les autres blocs économiques pour qu'ils s'inspirent de notre modèle européen, le dialogue dans la paix entre les pays, et le recours à la négociation et au compromis dans le respect mutuel. C'est en gagnant que l'Europe disposera aux yeux de tous de cette crédibilité qui a un effet d'entraînement. Et là se trouve le triomphe du réformisme, utiliser « l'ennemi » à son propre profit et le faire travailler à des objectifs qu'il n'envisageait pas: une société généreuse redistribuant à tous selon ses besoins.
By jpbb, at 5:21 PM
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