L'Europe sur les Champs.

Bonsoir à toutes et à tous.

Je saisis au vol ces quelques lignes dans Le Canard Enchaîné de cette semaine: "une image chasse l'autre, HyperSarko président poursuit évidemment la tactique qui, en campagne, a déjà réussi à SuperSarko candidat: être sur tous les fronts à la fois et ne jamais s'attarder pour laisser le temps à l'adversaire de voir les défauts et d'en parler." Le secret, la force, l'originalité du sarkozysme ne sont pas dans le projet, banalement et excessivement de droite, mais dans son étourdissante tactique: bouger sans cesse, et donc être insaisissable. La France immobile est fascinée par un homme qui agit, comme les plantouflards hurlent devant le foot à la télé. Le fond n'est plus rien, seule compte l'action.

Un exemple, le Conseil européen, où Sarkozy est venu expliquer sa politique budgétaire. Les critiques ont été nombreuses, l'Europe n'étant pas dupe sur l'état de nos finances publiques et les promesses du président français à apporter des solutions tout en repoussant l'échéance. Il n'empêche, ce qu'il en a été retenu, ce que Sarkozy en a dit, c'est en gros qu'il avait embobiné tout le monde. Le rôle du malin est bien porté dans l'opinion française.

"Une image chasse l'autre", mais un tourbillon finit par s'estomper, un joggeur par se fatiguer. Alors, que se passera-t-il? Car la France ne peut pas vivre en état d'excitation permanente. Gare ensuite à la grosse dépression!

Je veux terminer ce jour du 14 juillet par un compliment à notre président: le choix de faire défiler les armées européennes sur les Champs Elysées. Dans la valse des images, certaines sont heureuses, celle-là ce matin. Mais la politique n'est pas seulement une collection de belles images. Il faut du contenu. L'Europe est de ce point de vue en attente, car ce n'est pas le mini-traité qui peut la combler.

Bonne soirée, bon feu d'artifice.