Faire de la politique.
Bonjour à toutes et à tous.
Pourquoi faire de la politique? C'est si souvent désespérant... Prenez le parti socialiste. Avec la meilleure volonté du monde, avec des revendications sociales qui auraient dû lui attirer la sympathie immédiate d'une écrassant majorité de salariés, il se fait battre par un homme de droite très à droite. Il faut maintenant, nous socialistes, attendre au moins cinq ans dans l'opposition, réduits à la critique. Je dis bien: au moins cinq ans. C'est déjà long! Vous imaginez dix ans...
Prenez ma situation et le sort des socialistes dans ma ville, Saint-Quentin. Que pouvons-nous espérer? La droite fait des scores de maréchaux à chaque élection, surtout quand elles sont purement locales, la gauche est divisée et sans leader. Qu'attendre? Que faire? J'ai le sentiment que la droite est au pouvoir pour trente ans. Ce genre de situation et d'hégémonie ne sont pas rares en France. Alors, à quoi bon, dans ces conditions, faire de la politique?
Je n'ai pas de réponse à cette question. Ce que je sais, c'est que j'aime la politique, que c'est pour moi un peu une drogue. Ca se voit à ma prolixité sur ce blog, non? Je pourrais pourtant consacrer mon temps à bien d'autres choses... Mais la politique est le désir le plus fort. Je n'oublie pas la raison. Il faut toujours s'interroger sur le sens de ce qu'on fait. J'en reviens donc à ma question de départ: pourquoi faire de la politique?
J'ai une réponse, ma réponse: pour faire, pour agir, et si possible bien faire, apporter quelque chose aux autres, se montrer utile. Je ne vois pas la politique autrement, et certainement pas comme de beaux discours, des débats passionnés ou un pouvoir de représentation. La politique, c'est l'action. Je vais même utiliser un mot trop fort mais très beau: la politique est une forme de création. En agissant, on invente, on change, on transforme, on crée. Si mon engagement politique se réduisait à la rédaction de ce blog, j'en serais heureux mais frustré. Ce serait de l'analyse politique, pas de l'action politique.
Faire, c'est bien joli me direz-vous, mais faire comment? Certains veulent faire et n'arrivent pas... Faire, en politique, c'est avoir le pouvoir ou, à défaut, du pouvoir. Le pouvoir, c'est quand vous avez des partisans qui vous suivent, des salariés qui travaillent pour vous, de l'argent que vous encaissez. Voilà le pouvoir. Avoir seulement du pouvoir, c'est exercer une certaine influence. C'est moins bien qu'avoir le pouvoir parce qu'on ne peut pas faire autant de choses. Le pire en politique, ce n'est pas de rechercher obsessionnellement le pouvoir, c'est logique, c'est normal. Le pire, ce n'est pas de s'accrocher au pouvoir, en user et en abuser. Le pire, c'est avoir le pouvoir et ne rien en faire. J'ai presque envie de dire que c'est une attitude contre-nature.
Et moi dans tout ça, qui suis socialiste dans une opposition qui risque d'être longue et dans une ville où la victoire de la gauche n'est qu'un rêve, qu'est-ce que je fais? Je vous réponds brutalement. Je crois, j'ai la foi, en deux choses, l'humanité et le progrès. Faire de la politique n'est pas un combat individuel. C'est une démarche collective. Mes convictions sont celles de l'humanité, de ce que l'humanité a de meilleur en elle. L'action politique ne se résume pas à moi, elle me dépasse très largement. Voilà pourquoi j'y crois, sinon elle serait désespérante. Et si mes convictions jamais ne l'emportaient (ce que je ne pense pas), c'est que l'humanité ne s'y reconnaîtrait pas.
Après l'humanité, il y a le progrès qui me fait espérer. L'Histoire est quelque chose de formidable puisqu'elle nous montre que ce à quoi personne ne croyait s'est finalement, avec le temps, un jour imposé. Sarkozy gouvernera 5 ans, peut-être 10 ans, au pire 15 ans, mais pas éternellement. Cette séquence à un moment finira, sans doute plus tôt qu'on ne le croit. La politique bouge, offre des surprises. Quand les idées sont bonnes et que celui qui les revendique est déterminé, tout finit par arriver, grâce à soi ou avec d'autres. Voilà pourquoi il faut faire de la politique.
Bonne fin d'après-midi.
Pourquoi faire de la politique? C'est si souvent désespérant... Prenez le parti socialiste. Avec la meilleure volonté du monde, avec des revendications sociales qui auraient dû lui attirer la sympathie immédiate d'une écrassant majorité de salariés, il se fait battre par un homme de droite très à droite. Il faut maintenant, nous socialistes, attendre au moins cinq ans dans l'opposition, réduits à la critique. Je dis bien: au moins cinq ans. C'est déjà long! Vous imaginez dix ans...
Prenez ma situation et le sort des socialistes dans ma ville, Saint-Quentin. Que pouvons-nous espérer? La droite fait des scores de maréchaux à chaque élection, surtout quand elles sont purement locales, la gauche est divisée et sans leader. Qu'attendre? Que faire? J'ai le sentiment que la droite est au pouvoir pour trente ans. Ce genre de situation et d'hégémonie ne sont pas rares en France. Alors, à quoi bon, dans ces conditions, faire de la politique?
Je n'ai pas de réponse à cette question. Ce que je sais, c'est que j'aime la politique, que c'est pour moi un peu une drogue. Ca se voit à ma prolixité sur ce blog, non? Je pourrais pourtant consacrer mon temps à bien d'autres choses... Mais la politique est le désir le plus fort. Je n'oublie pas la raison. Il faut toujours s'interroger sur le sens de ce qu'on fait. J'en reviens donc à ma question de départ: pourquoi faire de la politique?
J'ai une réponse, ma réponse: pour faire, pour agir, et si possible bien faire, apporter quelque chose aux autres, se montrer utile. Je ne vois pas la politique autrement, et certainement pas comme de beaux discours, des débats passionnés ou un pouvoir de représentation. La politique, c'est l'action. Je vais même utiliser un mot trop fort mais très beau: la politique est une forme de création. En agissant, on invente, on change, on transforme, on crée. Si mon engagement politique se réduisait à la rédaction de ce blog, j'en serais heureux mais frustré. Ce serait de l'analyse politique, pas de l'action politique.
Faire, c'est bien joli me direz-vous, mais faire comment? Certains veulent faire et n'arrivent pas... Faire, en politique, c'est avoir le pouvoir ou, à défaut, du pouvoir. Le pouvoir, c'est quand vous avez des partisans qui vous suivent, des salariés qui travaillent pour vous, de l'argent que vous encaissez. Voilà le pouvoir. Avoir seulement du pouvoir, c'est exercer une certaine influence. C'est moins bien qu'avoir le pouvoir parce qu'on ne peut pas faire autant de choses. Le pire en politique, ce n'est pas de rechercher obsessionnellement le pouvoir, c'est logique, c'est normal. Le pire, ce n'est pas de s'accrocher au pouvoir, en user et en abuser. Le pire, c'est avoir le pouvoir et ne rien en faire. J'ai presque envie de dire que c'est une attitude contre-nature.
Et moi dans tout ça, qui suis socialiste dans une opposition qui risque d'être longue et dans une ville où la victoire de la gauche n'est qu'un rêve, qu'est-ce que je fais? Je vous réponds brutalement. Je crois, j'ai la foi, en deux choses, l'humanité et le progrès. Faire de la politique n'est pas un combat individuel. C'est une démarche collective. Mes convictions sont celles de l'humanité, de ce que l'humanité a de meilleur en elle. L'action politique ne se résume pas à moi, elle me dépasse très largement. Voilà pourquoi j'y crois, sinon elle serait désespérante. Et si mes convictions jamais ne l'emportaient (ce que je ne pense pas), c'est que l'humanité ne s'y reconnaîtrait pas.
Après l'humanité, il y a le progrès qui me fait espérer. L'Histoire est quelque chose de formidable puisqu'elle nous montre que ce à quoi personne ne croyait s'est finalement, avec le temps, un jour imposé. Sarkozy gouvernera 5 ans, peut-être 10 ans, au pire 15 ans, mais pas éternellement. Cette séquence à un moment finira, sans doute plus tôt qu'on ne le croit. La politique bouge, offre des surprises. Quand les idées sont bonnes et que celui qui les revendique est déterminé, tout finit par arriver, grâce à soi ou avec d'autres. Voilà pourquoi il faut faire de la politique.
Bonne fin d'après-midi.
8 Comments:
Il ne faut pas se tromper d'analyse, ce n'est pas le PS qui s'est fait battre par Nicolas Sarkozy, mais Ségolène Royal. On fait de la politique pour faire avancer les choses, et pour que cela arrive, il faut d'abord expliciter, encore et encore... Les idées doivent diffuser dans le corps social, ensuite elles sont reprises, dès fois à gauche, dès fois à droite, dès fois au centre. Le PS n'a pas le monopole de l'applications des idées. On choisit avec plus ou moins de bonheur d'adhérer à un parti, mais le plus important, c'est le travail sur les idées. Et puis faut être patient, répéter sans se décourager, et laisser la critique se manifester. Ceci dit, il faut dire comment le PS va faire pour créer largement de la richesse avant de la redistribuer, sinon les salariés et les autres citoyens iront voter pour le candidat qui le proposera... ;-)
By jpbb, at 7:14 PM
Tu es encore jeune Emmanuel c'est pourquoi tu as encore du dynamisme pour réfléchir, travailler, convaincre... J'ai connu ce temps là où malgré parfois des défaites il y avait de l'euphorie. Je ne veux pas te décourager mais avec le temps on se sent un peu comme Don Quichotte contre les moulins à vent!J'aimerais retrouver ce punch et cette énergie mais la vie en s'écoulant use les tempéraments, emousse les sensations et laisse beaucoup de déceptions! mais tant qu'il reste un souffle de vie, le cerveau fonctionne et peut toujours apporter l'idée qui fera que le monde adhère au projet!
Bon courage
MD
By md, at 8:22 PM
J'aime plutot la philosophie politique d'emmanuel:sincère,enthousiaste,réaliste,equilibrée.MD est également très sincère et n'est pas du tout aussi pessimiste qu'on pourrait le penser.
En revanche l'analyse politique de jpb est totalement erronée.Dire que Nicolas Sarkosy a gagné à cause du PS serait ridicule mais dire qu'il a gagné à cause de Ségolène l' est tout autant.C'est juste un peu plus complexe.La responsabilité est collective:programme mal ficelé,impréparation de la candidate etc....Enfin tout cela est maintenant assez évident.
By Anonyme, at 9:22 PM
- Ca finit quand la jeunesse? J'ai tout de même 47 ans!
- Ma "philosophie politique" est surtout incertaine. Je m'interroge, je cherche, je tâtonne, j'ébauche des débuts d'analyse et des commencements de réponse et par dessus tout, j'essaie d'être honnête et cohérent avec moi-même.
Ce que je ne veux surtout pas, c'est être ou apparaitre comme un donneur de leçons, un prêcheur ou qui que ce soit de péremptoire. Mon ambition, c'est de donner une certaine qualité et beaucoup de liberté à la réflexion politique (et ce n'est pas toujours gagné dans les milieux politiques que je fréquente!).
Je veux montrer qu'être intelligent et être militant ne sont pas des termes incompatibles. Et par dessus tout, donner à mes lecteurs le plaisir de me lire, si j'y parviens. Car dans la vie, que peut-on mettre plus haut que le plaisir?
By Emmanuel Mousset, at 10:51 PM
Complètement d'accord avec le dernier commentaire d'Emmanuel.
Si l'on pouvait juste aider les gens à penser par eux-memes.
Ne pas etre péremtoire.
Ne pas croire qu'il n'y a qu'une seule et unique solution.
J'ai plaisir à te lire mais peut etre que je m'habitue.Il faut que je garde mon sens critique.
By Anonyme, at 11:20 PM
Ségolène Royal a perdu face à Nicolas Sarkozy. Ce n'est pas en entraînant régulièrement un âne qu'on le transforme en pur sang. Le PS s'est trompé en désignant Ségolène, elle est là l'erreur collective, mais il s'est fait manipuler par la candidate de l'extérieur par son réseau « Désirs d'Avenir ».
By jpbb, at 10:19 AM
Ségolène Royal n’a jamais cru au programme du PS qu’elle a bien mal vendu, il est vrai, durant toute la campagne.
« Le Smic à 1.500 euros brut dans cinq ans ou la généralisation des 35 heures sont deux idées qui étaient dans le projet des socialistes, que j'ai dû reprendre dans le pacte présidentiel, et qui n'ont pas été du tout crédibles", a-t-elle lâché. "Moi-même j'avais un doute là-dessus". Un doute peut être, mais qu'elle s'est bien gardée d'exprimer durant toute la campagne, ne cessant au contraire d'affirmer sa liberté de ton, son indépendance vis à vis du parti. "je suis une femme libre" disait-elle.
A l'heure où Sarkozy refuse le coup de pouce au Smic, on peut dire que Royal a choisi une fois de plus avec le sens politique qui l'anime, le moment opportun pour enfoncer le PS déjà bien mal en point. Après avoir fait élire Sarkozy, voici qu'elle apporte à présent de l'eau à son moulin. L'augmentation du smic serait donc irréaliste pour cette éternelle candidate à la présidentielle dont les priorités, on le voit une fois de plus, sont toutes saufs socialistes. Fallait-il comprendre que ces mesures qu'elle promettait n'auraient jamais été appliquées si elle avait été élue ?! Aujourd'hui, même son camp s'interroge...
L'éléphante Royal a trompé les Français : elle les a pris pour des veaux. Le soir même de l'échec, elle affichait un indécent sourire (non forcé pour une fois) : elle se voyait déjà incontournable à gauche pour les années à venir. Royal s'apprète en effet à réitérer son triste exploit de 2007 en 2012. Sa candidature serait "probable" dit-elle. Alors, vous en voulez encore ?
Quelle crédibilité accorder à une candidate capable de défendre un projet auquel elle ne croit pas ? La duplicité dont elle fait preuve peut-elle vraiment s'accomoder de la fonction auquelle elle souhaite prétendre à nouveau ? Ces mensonges semblent bien plus graves que ceux autour de son couple fictif et de toute cette mise en scène depuis des mois (le couple Royal/Hollande n'est d'ailleurs pas le seul dans ce cas). C'est "privé" ose-t-elle dire, juste après une déclaration très publique où elle balance sans qu'on lui demande quoique ce soit les infidélités de son pacsé.
Assez de gachis, Royal doit être mise hors d'état de nuire au PS. Son travail de sape a assez duré. Elle laisse un parti moribond, défait, divisé comme jamais. La gauche peut-elle se permettre une quatrième giffle présidentielle ? Est-on condamné à se traîner la gauche la plus débile d'Europe ? Aujourd'hui, tout est à reconstruire, mais sans elle.
By Anonyme, at 10:41 AM
Au dernier message et à son dernier paragraphe, j'ai envie de dire que j'ai exactement la même réaction, qu'on ne peut pas continuer avec une camarade qui a entraîné le PS dans une telle défaite.
Mais après la réaction, il y a la réflexion, autour de deux points:
1- Ségolène, avec tous ses défauts, qui sont nombreux, a orienté le PS dans la voie de la modernisation, maladroitement, insuffisament mais tout de même réellement. Après elle, le PS ne sera plus comme avant.
2- Ségolène, c'est étonnant mais il faut bien l'admettre, garde malgré la lourde défaite une certaine popularité au sein du PS, et il faut bien faire avec. Et le courant social-démocrate de DSK n'a pas encore la majorité... Je crois donc, du moins en l'état actuel de la situation, qu'il faudra composer avec Ségolène.
Mais peut-être que je manque d'audace sur ce point et qu'une approche plus radicale serait nécessaire (elle est en tout cas indispensable au plan des idées et de notre projet). Cela dit, mon candidat pour 2012, qui donne toute sa raison d'être au nom de ce blog, vous le connaissez, je n'ai pas changé, c'est DSK.
By Emmanuel Mousset, at 11:11 AM
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