L'Aisne avec DSK

12 juillet 2007

Heureux.

Bonsoir à toutes et à tous.

Pourquoi fait-on de la politique? La question peut sembler compliquée, la réponse est très simple: pour rendre les gens heureux. Bon, je vous vois venir, vous allez me dire qu'il est dangereux de vouloir faire le bonheur des autres, que c'est la porte ouverte au totalitarisme, que le bonheur est une affaire purement individuelle, etc. Ok, je n'insiste pas, d'autant que vous avez parfaitement raison.

N'empêche: quand les gens n'ont pas de boulot, quand leur habitat est dégueulasse, quand l'école ne répond pas aux attentes de leurs enfants, quand tant d'autres choses ne vont pas dans leur vie, les solutions sont politiques, exclusivement politiques. Bien sûr, la politique ne doit pas faire le bonheur des gens à leur place. C'est impossible et pas souhaitable. Mais la politique doit répondre à leur désir de bonheur et le satisfaire autant que faire se peut. Car ce n'est pas la politique qui va faire entrer l'amour dans notre vie ou nous éviter d'avoir un cancer. Je laisse la suite à Philippe Val:

"Le châtiment et la récompense sont une seule et même saloperie sociale: la production de la peur, qui empêche de réfléchir et de conduire sa vie librement (...) Le pouvoir politique, en démocratie, devrait ne pas trahir le désir de chacun d'avoir une vie agréable, c'est-à-dire de vivre des moments heureux avec la plus grande fréquence. Le pouvoir politique consiste donc, et ce n'est pas simple, à prendre des décisions qui ne rendent pas inatteignable l'accomplissement de ce désir. Un discours moderne exalterait ce désir, le mettrait en lumière, en exposerait la logique et l'encouragerait. La vie réserve assez de tragédies et de sacrifices comme ça. Il est inutile d'en cultiver le goût chez ceux dont on prétend gouverner la collectivité." (Les traîtres et les crétins, page 221)

Relisez ce texte comme on boit un whisky, lentement et avec application, en vous délectant de chaque mot. Tout est dit. Faire de la politique sans faire peur, cultiver l'optimisme du progrès au lieu du pessimisme de la décadence, voilà ce que j'attends de la gauche. Et redire avec Saint-Just, qui a vécu dans l'Aisne, à Blérancourt: "Le bonheur est une idée neuve en Europe."

Bonne et heureuse nuit.

2 Comments:

  • Pourquoi fait-on de la politique?

    Pour différentes raisons, certaines avouables d'autres non. Par goût du pouvoir, pour sortir d'une certaine médiocrité, pour se sentir mieux, cela dépend donc des personnes. Un dictateur ne vise en rien le bonheur des gens, bien qu'il fasse de la politique. Le prétexte, et pour beaucoup au PS est effectivement le bonheur des gens, mais je ne pense pas que cela se limite aux seuls militants du PS.

    Quand les gens n'ont pas de boulot, il faut créer de nouvelles entreprises, saines, basées sur un nouveau produit qui puisse se vendre dans la monde entier, comme l'iPhone par exemple.

    Quand l'habitat est dégueulasse, on le fout par terre et on en construit du neuf et du beau, bio-climatique avec une bonne intégration dans l'environnement, ça donne également du boulot.

    Pour l'école, faut des bons profs, bien pédagogues, bien ouverts sur le monde actuel et du respect et de la discipline. C'était comme ça pour moi, et cela a donné d'excellents résultats, il n'y a qu'à me lire pour en être persuadé. :-)

    La solution est politique pour disposer de suffisamment d'argent afin d'avoir de bonnes écoles, bien payer les profs, construire de bonnes maisons et avoir de nouvelles entreprises, et de disposer d'un bon matelas d'euros, car on ne fait rien sans. Donc de mettre au point une méthodologie pour augmenter le débit de la pompe à euros.

    C'est l'entreprise qui permet d'augmenter ce flux, et personne ne peux démonter le contraire.

    Premier point. Pour créer de nouvelles entreprises, il faut investir beaucoup d'argent, et les créateurs n'en ont pas. Il faut donc faire rencontrer un organisme de financement et les créateurs. Comme il n'y a aucune garantie qu'une entreprise fonctionne, et que sur une dizaine de lancée disons trois vont réellement réussir leur pari, il convient de gérer l'investissement d'une façon collective. C'est un mot que les militants du PS adorent. Créer un pool commun privé-public moitié-moitié, qui soit simple: pour chaque euro investit en capital risque par le privé dans cet organisme, l'ÉTAT rajoute un euro gratuitement.

    C'est normal que l'État joue ce rôle d'effet levier, car cela lui permet de récupérer plus que ce qu'il a investit dès que la croissance ainsi crée prolifère. C'est donc par le biais d'une économie mixte sur l'investissement que l'on peut jouer en tête au niveau économique mondial, et le faire au niveau européen, Nicolas Sarkozy se fera un plaisir d'expliquer cela à ses partenaires. Pour mettre en place l'ensemble du mécanisme on a besoin d'une capitale économique nouvelle: Schuman-Kanfen. Il suffit juste d'avoir la caution de DSK pour donner du poids au projet, et je compte sur toi Emmanuel pour lui en toucher un mot, c'est bien DSK sur la photo à gauche ?

    Pour le délire verbal de Val, pas le peine de le reprendre, c'est marrant à lire, un peu comme le type qui passe sa vie à râler, mais qui ne sait qu'écrire. C'est un peu juste pour changer le monde, râleur ce n'est pas créateur. La révolte c'est comme la gratouille, ça calme momentanément la démangeaison.

    Faire de la politique, c'est augmenter la richesse et la distribuer à tous, afin d'arriver au bien-être. Voilà comment cultiver l'optimisme du progrès sans l'opposer au pessimisme de la décadence, voilà ce que la gauche doit faire comme big-bang, et c'est pas joué d'avance avec cette bande de crétins et de traîtres doublés de bras cassés. Et redire avec JPB, qui n'a pas vécu dans l'Aisne, à Blérancourt: "Le bien-être est possible en Europe, j'indique la solution pour y parvenir."

    By Blogger jpbb, at 11:20 AM  

  • Oui, c'est bien DSK à gauche sur la photo, dont j'explique pour la première fois l'origine, puisque la remarque de jpb m'y invite: candidat aux cantonales de 2004 dans le canton de Saint-Quentin Nord, DSK m'a fait l'honneur et l'amitié de venir me soutenir. La photo a été prise au Bar de l'Europe, dans le quartier du même nom, à Saint-Quentin. J'ai été battu (le canton est de droite depuis toujours) mais j'ai fait un joli score.

    By Blogger Emmanuel Mousset, at 2:00 PM  

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