La guerre du vin.
Bonjour à toutes et à tous.
A écouter hier les réactions des auditeurs sur une radio périphérique, je sens que la colère gronde et que les passions se lèvent. Il serait question d'abaisser le taux autorisé d'alcool dans le sang pour un automobiliste de 0,5 à 0,3 et les plus audacieux se risquent à envisager un taux 0. Après le "zéro défaut" et la "tolérance zéro", zéro alcool dans les veines des conducteurs?
Notre civilisation est basée sur le vin comme d'autres sur le riz. Dionysos, Bacchus, l'Eucharistie, le vin n'est pas chez nous une simple consommation, c'est une offrande, un acte culturel. Après la guerre du feu il y a quelques millions d'années, qui a vu naître la civilisation, allons-nous assister à la guerre du vin qui va la voir décliner?
J'ai longuement parlé hier de la liberté. La polémique d'aujourd'hui permet de passer à un exercice pratique. Les adversaires du taux 0 ou 0,3 y voient une intolérable atteinte à la liberté, le dernier signe d'une société qui interdit tout, jusqu'à boire un verre, rien qu'un verre, pendant le repas. Et un repas sans vin, c'est un peu comme une nuit sans sommeil ou l'amour sans partenaire. Ce n'est pas le verre qui fait l'ivresse, c'est l'excès de boisson, se défendent-ils.
La route, elle aussi, renvoie à la liberté. L'automobile a arraché l'être humain à la lenteur du voyage à pieds ou par traction animale. Elle l'a libéré aussi des contraintes horaires et collectives du train. La bagnole est le symbole par excellence de la liberté dans la société contemporaine. Or la route n'est pas qu'un lieu de liberté, c'est aussi le seul champ de bataille d'une société pacifique, l'endroit où l'on meurt le plus par décès non naturel.
"La liberté ou la mort!", c'était le cri des révolutionnaires de 1789. La mort, c'est la seule limite et l'unique négation de la liberté. Tant que je suis vivant, je suis libre, jusqu'à la dernière seconde de vie, jusqu'à la dernière goutte de sang. La liberté est si puissante, si inhérente à la nature humaine que la mort elle même peut être un acte libre et non plus une fatalité biologique. Il suffit d'un pistolet ou d'une corde pour le prouver. Mais une fois mort, tout est fini, je deviens une pierre, je perds ma liberté. Les seuls véritables prisonniers sont les cadavres dans leurs boîtes.
Voilà pourquoi je suis plutôt favorable à l'abaissement et même à l'interdiction de tout degré d'alcool dans le sang des automobilistes (tant qu'à faire, allons jusqu'au bout de la logique). L'alcool est un délicieux poison auquel je m'adonne presque chaque jour, un verre de vin rouge pendant les repas, et le soir en rédigeant ce blog, une bière ou un whisky. Un verre suffit à altérer nos réflexes, à produire cette très légère ivresse que nous aimons tant. La route mettant en jeu notre vie et celle des autres, l'esprit qui conduit doit être absolument clair. Aucune goutte d'alcool, aucune goutte de sang.
Sera-ce la fin de la civilisation du vin, de la bonne humeur, des repas arrosés, de la convivialité, du plaisir? Mais bien sûr que non. Vive l'ivresse, vive la cuite, pourvu qu'on ne conduise pas!
Bonne matinée
A écouter hier les réactions des auditeurs sur une radio périphérique, je sens que la colère gronde et que les passions se lèvent. Il serait question d'abaisser le taux autorisé d'alcool dans le sang pour un automobiliste de 0,5 à 0,3 et les plus audacieux se risquent à envisager un taux 0. Après le "zéro défaut" et la "tolérance zéro", zéro alcool dans les veines des conducteurs?
Notre civilisation est basée sur le vin comme d'autres sur le riz. Dionysos, Bacchus, l'Eucharistie, le vin n'est pas chez nous une simple consommation, c'est une offrande, un acte culturel. Après la guerre du feu il y a quelques millions d'années, qui a vu naître la civilisation, allons-nous assister à la guerre du vin qui va la voir décliner?
J'ai longuement parlé hier de la liberté. La polémique d'aujourd'hui permet de passer à un exercice pratique. Les adversaires du taux 0 ou 0,3 y voient une intolérable atteinte à la liberté, le dernier signe d'une société qui interdit tout, jusqu'à boire un verre, rien qu'un verre, pendant le repas. Et un repas sans vin, c'est un peu comme une nuit sans sommeil ou l'amour sans partenaire. Ce n'est pas le verre qui fait l'ivresse, c'est l'excès de boisson, se défendent-ils.
La route, elle aussi, renvoie à la liberté. L'automobile a arraché l'être humain à la lenteur du voyage à pieds ou par traction animale. Elle l'a libéré aussi des contraintes horaires et collectives du train. La bagnole est le symbole par excellence de la liberté dans la société contemporaine. Or la route n'est pas qu'un lieu de liberté, c'est aussi le seul champ de bataille d'une société pacifique, l'endroit où l'on meurt le plus par décès non naturel.
"La liberté ou la mort!", c'était le cri des révolutionnaires de 1789. La mort, c'est la seule limite et l'unique négation de la liberté. Tant que je suis vivant, je suis libre, jusqu'à la dernière seconde de vie, jusqu'à la dernière goutte de sang. La liberté est si puissante, si inhérente à la nature humaine que la mort elle même peut être un acte libre et non plus une fatalité biologique. Il suffit d'un pistolet ou d'une corde pour le prouver. Mais une fois mort, tout est fini, je deviens une pierre, je perds ma liberté. Les seuls véritables prisonniers sont les cadavres dans leurs boîtes.
Voilà pourquoi je suis plutôt favorable à l'abaissement et même à l'interdiction de tout degré d'alcool dans le sang des automobilistes (tant qu'à faire, allons jusqu'au bout de la logique). L'alcool est un délicieux poison auquel je m'adonne presque chaque jour, un verre de vin rouge pendant les repas, et le soir en rédigeant ce blog, une bière ou un whisky. Un verre suffit à altérer nos réflexes, à produire cette très légère ivresse que nous aimons tant. La route mettant en jeu notre vie et celle des autres, l'esprit qui conduit doit être absolument clair. Aucune goutte d'alcool, aucune goutte de sang.
Sera-ce la fin de la civilisation du vin, de la bonne humeur, des repas arrosés, de la convivialité, du plaisir? Mais bien sûr que non. Vive l'ivresse, vive la cuite, pourvu qu'on ne conduise pas!
Bonne matinée
4 Comments:
Merci d'être un fervent partisan du monorail bi-tube transfrontalier:
http://jeanpierre.becker.free.fr/monorail/index.html
Comme quoi on peut voyager, même bourré à mort sans faire courir à autrui le moindre risque. La bagnole, ça pue, ça pollue et ça rend con. Vous ne le saviez pas ? ;-)
By jpb, at 11:29 AM
Même mort, la vie continue pour les autres, et seule subsiste sur terre nos oeuvres...
Ce n'est que l'application matérialiste qui permet d'affirmer comme vraie et vraisemblable votre cri. Vous ne pouvez pas gommer le doute, car il existe, que vous le vouliez ou non chez d'autres. Ne pas en tenir compte est donc les nier. Ce n'est pas bien. La petite poupée russe ne peux pas juger de son conteneur, elle ne peux juger que de son contenu, là où porte son regard. L'imagination elle n'a pas de limite, et comme vous l'aurez remarqué, c'est à partir de l'intelligence liée à l'imagination que l'on invente et que l'on transforme la vie. Exclure l'imagination du réel est donc une erreur méthodologique. Saint Marx l'avait déjà commise, mais ce n'est pas une raison pour persévérer, c'est proprement diabolique. ;-))
Je résume, Dieu même imaginé fait donc partie du réel. La preuve il y a des églises de pierre qui en sont la conséquence. Ensuite je vous laisse le choix d'aller et d'errer... :-)
By jpb, at 12:41 PM
La bagnole pue, pollue et rend con? Sans doute, et c'est pourquoi j'ai attendu 43 ans avant de passer mon permis. Mais la bagnole est très populaire. Ce qui choque dans les émeutes de banlieues, c'est que les voyous brûlent des voitures.
Je ne suis pas hostile à l'imagination, qui fait partie de nos facultés mentales. La politique a une dimension imaginaire, peut-être de plus en plus grande dans les sociétés contemporaines. Il n'empêche que la raison est aussi un bel instrument, qui a ma préférence.
By Emmanuel Mousset, at 1:11 PM
La raison est l'outil de la critique, ce n'est pas celui de la création. Et les voyous qui foutent le feu aux bagnole en sont dépourvus. Voyou, sauvageons, racaille, karcher, le nettoyage par le feu ou par l'eau ? Je plaisante...
Il faut bien évidement passer l'imaginaire au filtre de la raison pour déboucher dans le réel. L'imagination au pouvoir, c'est mai 68, l'auriez vous oublié ? ;-)
By jpb, at 6:15 PM
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