Prise de conscience.
Bonsoir à toutes et à tous.
Qu'est-ce qui permet la prise de conscience d'une exploitation, évoquée cet après-midi, qu'est-ce qui conduit à la révolte (pacifique en démocratie), qu'est-ce qui pousse à vouloir changer la société et le monde? Il faut que la gauche descende à ce niveau de réflexion pour refonder son projet. Je vois plusieurs conditions à une prise de conscience:
- La littérature. Zola en écrivant Germinal a fait beaucoup pour la prise de conscience de la condition ouvrière.
- La philosophie bien sûr. Elle donne des armes peut-être plus redoutables que des fusils, les concepts. Proudhon et Marx ont fait ce travail de conceptualisation au XIXème siècle. Mais qui aujourd'hui?
- Le journalisme. Mais oui! Hegel disait que la lecture du journal était "la prière du matin", invitant au savoir et à l'action, par opposition à la prière du soir, celle des religions, passive et ignare.
- La politique et la démocratie, la politique dans la démocratie, évidemment. C'est le régime qui fait ressortir les conflits, qui pousse au débat, qui favorise par excellence les prises de conscience.
Globalement, de ces quatre points de vue, nous avons considérablement progressé depuis le siècle de Marx et de Proudhon. La littérature a sans doute des efforts à faire pour ne pas se limiter au roman psychologique, la philosophe doit explorer d'autres univers que la morale et l'éthique, le journalisme doit être réellement d'investigation et la politique doit éviter le consensus mou et approfondir les clivages, les lignes de ruptures. Nous savons au PS ce qu'il en coûte des synthèses bedonnantes et lénifiantes.
Bonne soirée.
Qu'est-ce qui permet la prise de conscience d'une exploitation, évoquée cet après-midi, qu'est-ce qui conduit à la révolte (pacifique en démocratie), qu'est-ce qui pousse à vouloir changer la société et le monde? Il faut que la gauche descende à ce niveau de réflexion pour refonder son projet. Je vois plusieurs conditions à une prise de conscience:
- La littérature. Zola en écrivant Germinal a fait beaucoup pour la prise de conscience de la condition ouvrière.
- La philosophie bien sûr. Elle donne des armes peut-être plus redoutables que des fusils, les concepts. Proudhon et Marx ont fait ce travail de conceptualisation au XIXème siècle. Mais qui aujourd'hui?
- Le journalisme. Mais oui! Hegel disait que la lecture du journal était "la prière du matin", invitant au savoir et à l'action, par opposition à la prière du soir, celle des religions, passive et ignare.
- La politique et la démocratie, la politique dans la démocratie, évidemment. C'est le régime qui fait ressortir les conflits, qui pousse au débat, qui favorise par excellence les prises de conscience.
Globalement, de ces quatre points de vue, nous avons considérablement progressé depuis le siècle de Marx et de Proudhon. La littérature a sans doute des efforts à faire pour ne pas se limiter au roman psychologique, la philosophe doit explorer d'autres univers que la morale et l'éthique, le journalisme doit être réellement d'investigation et la politique doit éviter le consensus mou et approfondir les clivages, les lignes de ruptures. Nous savons au PS ce qu'il en coûte des synthèses bedonnantes et lénifiantes.
Bonne soirée.
posted by Emmanuel Mousset at
9:11 PM
3 Comments:
Après Zola il y a eu Proust. On peut être riche et malheureux, et la pauvreté n'est pas éternelle, ce n'est qu'un constat donné à un moment historique.
Sartre s'est un peu planté lui aussi, et Lacan a fait un tour de piste. En fait comme aurait pu le chanter Balavoine, la philosophie ne m'apprend rien, elle permet juste d'apprendre à jongler avec des concepts, des mots et des idées, mais les systèmes qu'elle bâtit reposent sur du sable.
L'information au sens large dépasse le cadre du journalisme, vive l'ADSL.
Quand à la politique, il y a les penseurs et les pousseurs. Les pousseurs montent dans le train, et s' accaparent les idées des penseurs quand ils sentent que cela les favorise dans le prise du pouvoir hiérarchique. Tout ceci pour dire qu'il n'est nul besoin de se sentir être exploité pour désirer un monde meilleur. Et que le réchauffement climatique atteint d'une façon identique la gauche comme la droite. Il faut donc sortir de ces clivages du siècle dernier, prendre un peu de hauteur et rebâtir sur une base un peu plus saine, parce que l'échec de la répétition est un grand classique en psychanalyse.
Rester embourbé dans le même sillon implique de ne jamais pouvoir s'en départir. Il faut donc remonter encore plus loin, qu'avons nous besoin de la gauche si la pauvreté est éradiquée ?
La gauche si elle a fait la preuve qu'elle savait redistribuer la richesse, s'est montrée totalement incapable de la créer. Le capitalisme et le marché arrivent à coexister avec un système redistributif. Ce n'est qu'une greffe supplémentaire qu'il supporte à merveille. Mais le capitalisme a tendance à dériver vers une pure activité financière, oubliant que la richesse n'est pas une suite de chiffres sur un compte bancaire. La solution consiste donc à contraindre le capitalisme à se mettre au service de la création de richesse, sans destruction du cadre environnemental dans lequel l'homme vit. Donc d'organiser un capitalisme éthique. Il faudra alors trouver un mot nouveau pour décrire ce nouveau bébé... une proposition cher Emmanuel ?
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jpb, at 10:55 AM
Le capitalisme éthique: l'étho-capitalisme? Ou l'étau-capitalisme? La réponse est chez Lacan.
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Emmanuel Mousset, at 3:36 PM
L'Origine du Monde ? La suite donc... :-)
Il n'y a pas continuité dans l'évolution, la marche de l'histoire est en escalier, et chaque époque a besoin d'une analyse en phase qui lui convienne.
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jpbb, at 4:51 PM
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