L'Aisne avec DSK

20 juillet 2007

Les chiffres qui font peur.

Je vous parlais ce matin des craquements budgétaires qui pourraient conduire la politique de Sarkozy dans le gouffre. Je ne croyais pas si bien dire... Philippe Séguin, premier président de la Cour des comptes, auditionné par la commission des finances de l'Assemblée le 11 juillet, s'est inquiété du retard pris dans l'assainissement des comptes publics et l'écart grandissant avec nos partenaires. Il y a des chiffres qui font peur et qui finissent par ne plus rien dire tellement ils sont vertigineux: la dette de l'Etat est de 43 milliards d'euros en début 2007, ce qui fait un endettement de 65% du PIB (produit intérieur brut)!

Mais ce qui passionne la droite ces derniers jours, c'est autre chose, une vieille obsession chez elle: faire diminuer le nombre de grévistes dans les transports et pourquoi pas ailleurs. Je vais encore vous citer des chiffres qui font peur cette fois à la droite: à la RATP, chaque salarié a fait en moyenne 0,4 jour de grève en 2006, contre 0,8 il y a 10 ans. A la SNCF, il y a eu 700 préavis de grève contre 1200 il y a 10 ans. Jamais il n'y a eu aussi peu de grèves dans les transports, voilà la vérité. Et voilà l'occasion que saisit la droite pour imposer sa revanche sociale.

Certes, elle nous dit, la bouche en coeur, que c'est pour le bien-être des usagers, la liberté de circuler et de travailler. J'applaudis quand la droite évoque la liberté et je suis même prêt à me faire libéral. Mais à 90%, qu'est-ce qui empêche d'aller à son travail ou de se déplacer librement? Pas les grèves mais les dysfonctionnements techniques à la SNCF, qui ne pourront que progresser quand la droite aura totalement appliqué son programme, le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux!

Quant à la mesure qui oblige à se déclarer gréviste deux jours avant, le ministre du Travail, en se voulant rassurant dans Les Echos du 17 juillet, est fort inquiétant: "nous serons vigilants à l'égard des entreprises qui utiliseraient ce préavis pour faire pression sur des salariés grévistes." Merci bien, mais c'est précisément une confirmation de ce que les syndicats redoutent et qui est quasi inévitable: l'usage que feront certains chefs d'entreprise de cette disposition. Remarquez que je ne leur fais aucun reproche, ils défendent leurs intérêts comme les salariés défendent les leurs, c'est la vie, c'est la démocratie. Mais l'Etat n'est pas obligé de les y aider!

Bon après-midi.

1 Comments:

  • ce qui me fait peur, ce ne sont pas les chiffres (le mot est d'ailleurs un abus de langage on devrait plutôt dire les nombres, mathématiquement parlant), car il est possible de leur faire dire n'importe quoi : tout et son contraire! Ce qui m'inquiète et même m'affole, c'est que bien peu de français s'étonnent qu'un Etat puisse vivre ainsi à crédit (avec l'argent des autres nous les petits français!) et que rien que le coût annuel de cette dette est faramineux (a-t-on calculé combien de SMIC cela faisait?)! Il est vrai que beaucoup s'endettent pour des riens qui ne sont pas forcement utiles (voitures de plus haut de gamme, home cinéma, gadgets plus ou moins sophistiqués...) voire tombent dans le surendettement. Alors si Sarkozy fait comme eux, tout va bien! Dans mon travail, je propose d'investir à crédit (c'est une des rares solutions pour s'enrichir car l'épargne est forcée!) mais pour cela il faut réunir plusieurs conditions :
    ** la première est que l'investissement corresponde à un objectif clairement identifié et parfaitement mesuré ( l'Etat n'a ni défini son objectif et cela depuis pas mal d'années droite comme gauche ni rien calculé!!)
    ** la seconde est que les moyens soient là pour pérenniser l'investissement (l'investissement produit des ressources ou l'interessé dispose d'autres ressources qu'il peut mobiliser). L'Etat ne dispose pas d'autres ressources que l'impôt (et donc il sera amené à puiser dans la poche de chacun) La dette de l'Etat ne générera pas de ressources puisque l'Etat table sur une croissance hypothétique
    ** La troisième est que l'investissement ne mobilise pas de manière immédiate des capitaux ou des revenus vitaux!
    Ce qui est inquiétant donc c'est cette fuite en avant, toujours attendre pour mettre d'équilibre son budget! Le Parti Socialiste doit sérieusement se pencher sur cette question et apporter non pas des réponses toutes faites et/ou idéologiques mais des réponses comptables, pragmatiques! Je ne l'en pas crois pas capable car ses responsables ne sont pas des économistes (hormis un trop petit nombre (je devrais dire chiffre!).Ce sont plutôt des théoriciens de la pensée, des bobos, des pinailleurs ou des assoiffés de pouvoir...Le Parti a dans ses rangs trop de fonctionnaires, trop d'enseignants, trop de mous... ( à force d'être consensuel Hollande a anesthésié le parti, Ségolène l'a un peu réveillé mais trop tard et avec peu d'idée phare! )mais il manque crucialement de techniciens dans tous les domaines, de personnalités compétentes, de polyvalents expérimentés. Le Parti doit s'ouvrir, chercher des voies nouvelles tout en étant plus pragmatique, plus méthodique. Il doit reposer sur des idées, des concepts et ne pas se laisser entraîner derrière des hommes (fussent-ils excellents comme DSK, Delors, ....). L'homme est au service de l'idée. Il doit la faire vivre, l'enrichir.
    J'ai trop parlé! Bonne nuit!
    MD

    By Blogger md, at 9:45 PM  

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