Carte postale.
Chère lectrice, cher lecteur,
Il est de tradition d'envoyer une carte postale de son lieu de vacances et d'ajouter quelques mots, qui seront bien sûr, pour moi, touristico-politiques.
Paris, où je séjourne depuis 18 jours, c'est Bobo City. Les bobos, je vous jure, sont partout, même si la moitié d'entre eux sont en vacances quelque part dans le monde. On les reconnaît surtout à la tombée de la nuit, sur les bicyclettes du système Vélib, qui remporte ici un succès fou. Le vélo, jadis instrument du prolo allant à l'usine, est devenu l'objet-culte des bourgeois bohèmes, artistes dans l'âme, qui vous transforment un ustensile ouvrier en une activité chic. Bertrand Delanoë, qui est à l'origine du système, sera récompensé par les bobos et réélu maire l'an prochain, j'en suis certain.
Moins tendance mais toujours un peu dans l'air du temps que le bobo hume à pleins poumons, il y a les petites trotinettes qui rendent si léger, si mobile (la mobilité, valeur bobo par excellence). J'ai même vu un bobo au cinéma avec sa trotinette repliée sous son bras! Le vendredi soir, les bobos chaussent leurs rollers et sillonnent Paris en une véritable démonstration de force et de masse. Pas de doute, Paris leur appartient.
Le dimanche, dans la "coulée verte" (ce nom est horrible mais c'est ainsi qu'on appelle ici une promenade plantée d'arbres) qui relie la Bastille au périphérique est, j'ai vu un nombre incroyable de bobos faire du jooging. Rester mince, bronzé, sportif, ventre plat, dents blanches, voilà l'éthique et la diététique du bobo, qui en valent bien d'autres.
Le soir, je les ai retrouvés au "cinéma en plein air", encore une opération de la mairie de Paris, encore un bon point pour Bertrand. Ce soir, je le sais, ils seront là à la projection de d' A bout de souffle de Godard, dans les jardins des Champs Elysées.
Lundi soir, je quitterai Paris pour retrouver Saint-Quentin. Les bobos me manqueront, c'est sûr. Il faudra que je me contente des quelques uns qui habitent dans ma ville.
Amitiés à toutes et à tous.
Il est de tradition d'envoyer une carte postale de son lieu de vacances et d'ajouter quelques mots, qui seront bien sûr, pour moi, touristico-politiques.
Paris, où je séjourne depuis 18 jours, c'est Bobo City. Les bobos, je vous jure, sont partout, même si la moitié d'entre eux sont en vacances quelque part dans le monde. On les reconnaît surtout à la tombée de la nuit, sur les bicyclettes du système Vélib, qui remporte ici un succès fou. Le vélo, jadis instrument du prolo allant à l'usine, est devenu l'objet-culte des bourgeois bohèmes, artistes dans l'âme, qui vous transforment un ustensile ouvrier en une activité chic. Bertrand Delanoë, qui est à l'origine du système, sera récompensé par les bobos et réélu maire l'an prochain, j'en suis certain.
Moins tendance mais toujours un peu dans l'air du temps que le bobo hume à pleins poumons, il y a les petites trotinettes qui rendent si léger, si mobile (la mobilité, valeur bobo par excellence). J'ai même vu un bobo au cinéma avec sa trotinette repliée sous son bras! Le vendredi soir, les bobos chaussent leurs rollers et sillonnent Paris en une véritable démonstration de force et de masse. Pas de doute, Paris leur appartient.
Le dimanche, dans la "coulée verte" (ce nom est horrible mais c'est ainsi qu'on appelle ici une promenade plantée d'arbres) qui relie la Bastille au périphérique est, j'ai vu un nombre incroyable de bobos faire du jooging. Rester mince, bronzé, sportif, ventre plat, dents blanches, voilà l'éthique et la diététique du bobo, qui en valent bien d'autres.
Le soir, je les ai retrouvés au "cinéma en plein air", encore une opération de la mairie de Paris, encore un bon point pour Bertrand. Ce soir, je le sais, ils seront là à la projection de d' A bout de souffle de Godard, dans les jardins des Champs Elysées.
Lundi soir, je quitterai Paris pour retrouver Saint-Quentin. Les bobos me manqueront, c'est sûr. Il faudra que je me contente des quelques uns qui habitent dans ma ville.
Amitiés à toutes et à tous.
3 Comments:
Les bobos sont avides de singularités. Prendre quelques jours de vacances les pieds dans la glaise peut devenir le dernier must. Il convient d'organiser un minimum le parcours pour qu'ils débarquent dans l'Aisne. C'est du travail...
By jpbb, at 7:38 PM
qu'est ce qu'un bobo pour ceux qui ne les connaissent pas ? j'adore les bobos. j'en connais beaucoup et je me sens bien avec eux . d'ailleurs je pense en faire partie... il est regrettable que le boboisme n'arrive pas en province, cela ferait beaucoup de bien...cessons de juger les gens sur leur apparence... réaction trés bourgoise au demeurant... je pourrais vous parler des heures de cette émergence mais il n'y a pas de pire sourd que celui qui ne veut entendre... biz. val
By Anonyme, at 10:54 AM
- J'attends avec impatience les réflexions de Val sur les bobos, nouvelle catégorie sociale dont j'ai parlé à plusieurs reprises sur ce blog, non pour m'en moquer (pourquoi?) mais pour la comprendre.
- J'informe jpb que l'Aisne est en voie de boboïsation, mais il faudra attendre quelques années pour que les résultats soient flagrants. Deux forces politiques tirent dans ce sens:
. Le conseil général PS, qui a permis l'installation d'un très bobo Center Park, et qui a promu le département à travers une campagne publicitaire décalée, à la mode bobo: Rock Aisne Roll, Peace Aisne Love, etc.
. La municipalité UMP de Saint-Quentin, dont la politique consiste à boboïser la ville, en faisant venir des start up, en favorisant l'immobilier de grand standing, l'ancienne bourgeoisie locale, catholique et conservatrice, étant à bout de souffle et à court d'imagination.
By Emmanuel Mousset, at 7:04 PM
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